La publication d’un rapport de l’association des communautés de France montre que les plans Climats Air Energie territoriaux ont déjà été élaborés par la plupart des intercommunalités françaises. Et leur niveau d’ambition est cohérent avec les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone. L’Aisne fait figure d’exception, ce qui interroge les motivations de l’opposition aux éoliennes de Xavier Bertrand.
La position de Xavier Bertrand sur les éoliennes est un élément important du débat dans les Hauts-de-France. Ses ambitions nationales pourraient en multiplier l’enjeu. Il est donc important de préciser dans quelle mesure un tel passage du local au global pourrait se produire.
En particulier, cette opposition à l’éolien est-elle compatible avec la sauvegarde du climat, et cette question est-elle, localement, une préoccupation de Xavier Bertrand ?
Un élément de réponse nous est donné par un récent rapport de l’Association des Communautés de France, qui fait le bilan des démarches d’élaboration des PCAET (Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux).
L’Aisne : un cas isolé
Alors qu’il existait, début 2021, près de deux PCAET approuvés par département, il n’y en avait aucun dans celui de M. Bertrand, l’Aisne. Et alors que, nationalement, moins d’une intercommunalité par département n’avait pas encore lancé cette démarche, elles étaient, dans l’Aisne, aussi nombreuses que les PCAET en cours d’élaboration. Il s’agit ainsi du département français le plus en retard.
Il se peut que cela soit le résultat d’un phénomène d’auto-intoxication réciproque entre Xavier Bertrand et ses amis sur le terrain, chacun étant persuadé d’avoir raison de s’opposer aux éoliennes puisque ses interlocuteurs les plus proches lui renvoient le même message « de bon sens ». Mais dans la perspective d’une extrapolation au plan national, il est important de relever que l’Aisne est un cas isolé.
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Pour en déduire que l’opposition à l’éolien peut être réfutée au nom du climat, il faut cependant écarter l’argumentation de Xavier Bertrand, selon laquelle il lui suffit d’être pronucléaire pour satisfaire aux exigences de réduction des émissions de CO2.
Un débat démocratique est légitime sur le nucléaire, il n’est donc pas anormal qu’il y ait des candidats qui le défendent, c’est-à-dire qui tentent d’infléchir les lois prévoyant de ne pas remplacer toutes les centrales en fin de vie. Supposons donc que Xavier Bertrand et consorts arrivent à obtenir qu’on en remplace plus, voire, au maximum, qu’on les reconstruise toutes à l’identique. Cela ne changera rien au fait que, sauf à plaider pour une forte décroissance (ce qui n’est certainement pas son cas), il faudra, dans les prochaines décennies, plus d’électricité, pour se substituer aux énergies fossiles, c’est-à-dire non électriques : pour remplacer l’essence et le gazole, pour développer les pompes à chaleur et l’hydrogène vert, … Donc même en voulant maintenir la part du nucléaire (et même en développant, bien sûr, l’efficacité énergétique), il faudra plus d’électricité renouvelable.
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Une approche pragmatique devrait donc conduire, indépendamment de la question nucléaire, à ne rien faire qui entrave inutilement le développement des énergies renouvelables. Cette question du pragmatisme pourrait donc être soulevée comme critère de présidentiabilité des candidats. Être pragmatique, c’est notamment développer l’éolien là où la topographie est ouverte à tous les vents, le solaire là où la météo est plus ensoleillée, et l’hydraulique là où il y a des montagnes. Xavier Bertrand aura donc l’occasion, en passant du débat régional au débat national, de faire oublier ses prises de position peu logiques dans sa région d’origine.
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Bonjour Je ne vote pas pour M Bertrand Le problème dans l’Aisne n’est pas le nuke contre l’éolien. Le problème est qu’ il y a saturation et nuisances de l’éolien :impact visuel oppressant nuisances sur le bétail, et nuisances sonores. Mais ce qui fait déborder le vase c’est la baisse de la valeur des biens immobiliers. C’est une chose que les partisans des éoliennes passent systématiquement sous silence. Cela d’autant plus que les partisans des éoliennes habitent en ville et ne subissent pas les nuisances des éoliennes et encore moins la baisse de la valeur de leurs biens immobiliers. Dès… Lire plus »
Le mieux est de tout supprimer. Les éoliennes qui font du bruit, le PV qui défigure les toits historiques (ou récents), les centrales nuke hors de prix et à la sécurité douteuse, les centrales au charbon et au fuel qui puent et émettent, les barrages qui risquent de céder, et qui empêchent les poissons de passer et qui noient les jolies fleurs, et aussi les lignes à haute tension qui électrocutent les cigognes et qui sont hideuses.
Pour avoir du courant? Facile, suffit de se brancher dans une prise…
Encore une étude qui part de la réponse pour formuler la question…
De quelle étude et de quelle question parlez-vous? Cet article s’intéresse à l’obsession anti-éolienne de XB, qui surfe ainsi sur un mouvement général anti-tout qui se développe en milieu rural et sur l’aile droite de son parti. Le jour où ses « amis » anti-tout deviendront aussi anti-nucléaires, il aura des soucis.
Personnellement j’attends justement des élections 2022 une vrai politique énergétique. En ayant un tarif dynamique de l’électricité, je regarde tout les jours le vrai prix de l’électricité, et franchement ce n’est pas réjouissant. Vous parlez dans l’article de l’augmentation de la consommation électrique par le remplacement du gaz et pétrole, ce qui me semble totalement vrai. En revanche dire que se sera fait avec des éoliennes et des panneaux solaire me semble plutôt faux. En France les centrales à gaz servent pour les pics de consommation (en général vers 8h puis 19-21h), hors c’est absolument par le pic pour le… Lire plus »
Bonjour, voici 2 autres articles qui pourront vous intéresser :
– https://www.revolution-energetique.com/100-de-renouvelables-en-france-cest-possible-le-rapport-qui-fache-edf-le-lobby-et-le-president/
– https://www.revolution-energetique.com/quel-sera-le-mix-energetique-ideal-en-2050/
Je me demande comment des gens comme vous, avec des avis aussi tranchés qui leur permettent d’annoncé que l’éolien et le solaire ne peut au mieux que….(et là on sort une broutille) mais qui n’ont pour toutes donnée qu’une étude au doigt mouillé et le nez au vent comme information pour sortir ce diagnostic ? Savez vous combien d’éoliennes il y a dans chaque département et la distribution dans chacun de ces département ? Savez vous les différents régimes de vents de l’intérieur du pays comme ceux en zones offshore sur les trois façades maritimes du pays ? Saviez vous… Lire plus »
Avec environ 600 mats, on ne peut pas dire que le département de l’Aisne se soit opposé au développement de l’éolien. A part la Somme, qui dit mieux ?
Tout candidat qui se respecte devrait tout de même avoir une vision pour l’éolien, comme pour le nucléaire ou autre chose. Je doute que les politiciens en aient une.
Comment intégrer l’éolien dans un mix décarboné ? A quels usages est-ce que cela peut correspondre ? Le stockage à LT par PGP à 30% de rendement est illusoire d’un point de vue économique.
Les éoliennes sont utiles si elles permettent de faire baisser les émissions de GES.
Si cela devait conduire à une baisse du facteur de charge du nucléaire, qui leur servirait de back-up, cela n’a pas d’intérêt.
Au niveau national, il en manque surtout en Méditerranée pour une production plus régulière.
Elles doivent correspondre à des usages flexibles: par exemple: recharger la batterie de sa voiture lorsqu’il y a du vent, fabriquer de l’hydrogène pour l’industrie.
Les compensations des fluctuations éoliennes par l’hydraulique, les turbines à gaz actuelles, les interconnexions et les effacements, montrent déjà leurs limites.