L’Etat belge, la Région flamande et la commune de La Panne s’opposent aux plans concoctés par EDF et RTE en vue de construire un parc de 46 éoliennes au large de Dunkerque et à 11 km de la côte belge. Ils ont chacun déposé une requête en annulation devant le tribunal administratif de Lille, a-t-on appris ce lundi.
En février, le vice-Premier ministre belge et ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, avait déjà écrit à la France pour lui demander de revoir sa copie.
Les belges expliquaient alors qu’ils ne contestent pas la volonté française d’ériger des turbines dans ses eaux territoriales au large de Dunkerque, et qu’ils s’opposent encore moins au développement de l’éolien offshore. Ils rappellent d’ailleurs que le royaume dispose du 5e parc en mer le plus important d’Europe, avec près de 400 éoliennes totalisant à fin 2020 une puissance de 2261 MW. Mais elles sont implantées à plus de 23 km des côtes et leur hauteur ne dépasse pas 158 mètres.
La coalition actuellement au pouvoir à Bruxelles ne cache d’ailleurs pas ses plans d’ouvrir, à l’approche de la sortie du nucléaire, une deuxième zone, plus proche des eaux françaises, destinée à accueillir 200 machines supplémentaires pour une capacité de 2200 MW, ce qui doublerait la puissance offshore belge.
Les belges ont demandé à la France de revoir sa copie
Le projet développé par le consortium Éoliennes en mer de Dunkerque (EMD), composé d’EDF, de l’allemande Innogy et de la canadienne Enbridge, associées à RTE pour le raccordement, prévoit, quant à lui, d’installer 46 éoliennes, deux fois plus près du littoral, à 10 km des côtes françaises mais aussi à 11,5 km des plages belges, et de monter à 300 mètres.
A côté de l’argument invoquant une « pollution visuelle néfaste pour le tourisme et l’immobilier » (sic), la Belgique accuse surtout les autorités françaises d’avoir choisi la zone réservée au parc offshore sans aucune concertation, alors qu’elle est localisée à la limite des eaux territoriales belges.
Bruxelles invoque aussi un risque pour l’aviation « dans l’espace aérien contrôlé par la Belgique », principalement pour la sécurité du trafic au départ et à destination de la base militaire de Coxyde.
Autres « intérêts essentiels » menacés évoqués principalement par la Flandre : le blocage des routes maritimes historiques entre le port d’Ostende et les ports anglais. Bien qu’elles ne soient plus exploitées actuellement, le parc de Dunkerque condamnerait définitivement les projets de relance des mythiques « malles » reliant Ostende et Douvres.
Appel au dialogue
Dans sa missive de février, Vincent Van Quickenborne avait appelé au dialogue pour « éviter des procédures juridiques ». Dans un souci de conciliation, les autorités belges proposaient de déplacer les éoliennes de 5 kilomètres vers le large. Une solution qui permettrait de contourner toutes les objections formulées.
Par ailleurs, les belges assurent avoir fait part de leurs objections lors du débat public organisé à l’automne 2020. Lors de celui-ci, plusieurs collectifs et associations, dont la Ligue de protection des oiseaux et le collectif d’habitants « Vent debout », ont également manifesté leur opposition au projet.
Mais force est de constater que le gouvernement français comme le consortium EMD ont fait la sourde oreille.
En mai, après la publication des conclusions du débat public, les porteurs du projet ont annoncé qu’ils décidaient de le poursuivre. Même son de cloche du côté du gouvernement français. « L’éolien offshore est vital, dans une logique de décarbonation, une énergie très compétitive, incontournable pour atteindre l’objectif de 40% d’énergie renouvelable dans notre mix électrique en 2030 », a déclaré Barbara Pompili, la ministre de la Transition énergétique, tout en assurant avoir « entendu les interrogations » émises à l’automne lors du débat public.
Requête en annulation
Face à « l’intransigeance » des Français, les autorités belges (Etat, Région flamande et commune de La Panne) ont déposé ce lundi 12 juillet une requête en annulation devant le tribunal administratif de Lille. Le cabinet de Vincent Van Quickenborne, ministre de la justice et de la Mer du Nord, fait aussi savoir que le gouvernement belge entend également saisir la Commission européenne « au plus tard le 21 juillet ». De son côté, le tribunal de Lille précise que l’instruction de la requête sera « lancée très prochainement ».
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Probablement un sinistre marchandage visant à une compensation quelque part
Si les pro-éolien deviennent anti, cela promet. Je suis sûr qu’entre gens de bonne volonté (est-ce le cas d’un côté…et de l’autre?) il y a moyen de trouver une solution satisfaisante.
L’Europe de l’énergie… Quand est-ce que les états vont véritablement travailler honnêtement et intelligemment ensemble, et non pas se faire des coups tordus et autres passages en force? Toute une industrie PV est à recréer. Toute une industrie de batteries est à créer. Quant aux Belges qui veulent se dépêcher de remplacer leur 50% de nucléaire dans le mix électrique par une grande partie de gaz, ils vont coller un paquet de GES supplémentaires dans l’atmosphère. Le prix du gaz risque d’ailleurs d’être particulièrement élevé dans les années à venir, avec le besoin de moyens de compensation des ENR et… Lire plus »
Si, l’Allemagne se débarrasse petit à petit de ses centrales au charbon: https://www.revolution-energetique.com/lallemagne-et-son-charbon-mythes-et-realites/
Placer la sortie du nucléaire avant celle du charbon est totalement absurde d’un point de vue écologique. Les écolos allemands sont les idiots utiles de l’industrie du charbon.
Doublement idiots lorsqu’ils s’opposent au Nordstream 2 qui permettra de réduire la consommation de charbon, et indispensable dans ce pays pour pallier aux fréquentes périodes hivernales peu ventées.
L’Allemagne avait simplement davantage d’intérêts économiques dans le charbon (extraction + utilisation) que dans le nucléaire.
C’est l’évidence même : l’allemagne a cherché et trouvé le moyen d’assurer 30 ans minimum, dès les années 90, de fourniture énergétique domestique « quel qu’en soit le prix » écologique et économique. Les chiffres et l’histoire confirment largement les prévision. Une fois ces 30 années accomplies, car oin en est là en 2021, avec un des pires bilan co2 d’europe, et une nouvelle dépendance au gaz, si elle peut assurer une transition d’une « petite 20aine » ou 30aine d’années supplémentaires… c’est tout bénéf. Au final, ils nous l’auront mis pendant 50 ans, au minimum, emettant des gigatones de co2, sous les applaudissements… Lire plus »