La centrale hydroélectrique de Baihetan a produit ses premiers gigawattheures. Ce barrage, le second plus puissant au monde, fait partie d’un vaste aménagement qui couvrira à terme plus de 2,6 % des besoins en électricité de la Chine.
En apparence, rien ne distingue le barrage de Baihetan (Chine) d’une centrale hydroélectrique européenne. Ses caractéristiques n’ont pourtant rien de comparable. L’ouvrage haut de 289 m développe une puissance phénoménale de 16 GW, fournie par 2×8 turbines Francis de 1 GW chacune. Les deux premières viennent d’entrer en service, les suivantes le seront progressivement jusqu’en juillet 2022.
L’étape est symbolique, le barrage de Baihetan est en effet le dernier maillon d’un impressionnant complexe hydroélectrique. Il fait partie d’une « cascade » de 4 ouvrages entravant le fleuve Jinsha (la partie supérieure du Yangtze, où se trouve 1 400 km en aval le célèbre barrage des Trois-Gorges).
Cet ensemble cumule 46,46 GW de puissance installée, équivalant à celle de 28 réacteurs nucléaires de type EPR. Le complexe doit produire environ 190 TWh d’électricité chaque année, soit un peu plus de 2,6 % de la consommation chinoise (7 230 TWh en 2019). A lui seul, le site de Baihetan générera 62,44 TWh. Son coût est estimé à 220 milliards de yuans (29 milliards d’euros).
À lire aussi A La Coche, EDF inaugure la centrale hydroélectrique la plus puissante de FranceQuels impacts sur l’environnement ?
Si cette cascade hydroélectrique permet à la Chine d’augmenter considérablement sa production électrique bas carbone, elle implique d’importants désordres sociaux et environnementaux. Avec sa retenue longue de 182 km, le barrage de Baihetan a par exemple nécessité le déplacement de plus de 102 000 habitants (dédommagés par une enveloppe moyenne d’environ 86 000 € par personne selon les autorités locales).
Il a également engendré la perte de 85 km² de terres agricoles et 68 km² de forêts. Son impact sur les écosystèmes est donc considérable, d’autant que l’ouvrage, de part son gigantisme et l’absence d’aménagements spécifiques, ne permet pas la traversée des poissons. Certaines espèces migratoires devraient ainsi disparaître. Baihetan pourrait toutefois être le dernier barrage géant de Chine, le pays ayant presque entièrement épuisé son potentiel pour la grande hydroélectricité. D’autres modes de production décarbonés moins impactants comme les parcs solaires et éoliens s’y développement massivement depuis quelques années.
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Chine, 19 juillet 2021. Deux barrages s’effondrent après des pluies torrentielles, près de 22 000 hectares submergés.
La Chine possède plus de 98 000 réservoirs. Plus de 80 % d’entre eux ont quatre décennies ou plus, et certains présentent un risque pour la sécurité, a reconnu le gouvernement.
Si la Chine vous intéresse et si vous voulez mieux en connaître les réalités, il faut lire les quatre livres de Jean Tuan publiés chez C.L.C. Editions. Le premier « Mémoires chinoises » évoque la parcours de son père venue en France de Chine en 1929, leur incroyable séjour à Pékin en 1967 durant la révolution culturelle et l’évolution de la Chine dont l’auteur a été témoin depuis 1980. Marie Holzman, sinologue de renom, a préfacé le récit. Le deuxième livre, « L’empreinte du Dragon« , sous forme romancée nous dévoile les dessous de la main mise sur l’aéroport de Toulouse par la Chine,… Lire plus »
« Avec sa retenue longue de 182 km, le barrage de Baihetan a par exemple nécessité le déplacement de plus de 102 000 habitants. Il a également engendré la perte de 85 km² de terres agricoles et 68 km² de forêts ».
C’est rien par rapport aux bénéfices apportés.
« D’autres modes de production décarbonée moins impactante comme les parcs solaires et éoliens »
Ces moyens ne sont rien sans les énergies de compensation tels que ce barrage.
Par contre, comme pour tous les grands barrages, il n’y a pas de droit à l’erreur en matière de sécurité…