Alors qu’un vent soutenu soufflait en mer du Nord le 11 mars dernier, les éoliennes du parc offshore SeaMade ont été contraintes à s’arrêter. En cause : une surproduction sur le réseau Belge ayant causé des prix négatifs sur le marché de l’électricité. Peu flexibles, les centrales nucléaires n’ont pas pu réduire leur production pour laisser place aux énergies renouvelables.
La disponibilité des éoliennes est souvent accablée par ses détracteurs. Lorsque le vent est avare, les turbines sont effectivement à l’arrêt ou produisent peu.
Les éléments étaient pourtant généreux le 11 mars 2021 en mer du Nord, lorsque le parc offshore SeaMade (487 MW) a dû cesser de produire. Contrairement à quelques fermes voisines qui ont stoppé leurs turbines par sécurité sous les violentes bourrasques, lui a rencontré un tout autre problème.
Aussi farfelu que cela paraît, les 58 éoliennes du parc SeaMade ont été indirectement victimes des centrales nucléaires. Ce jour-là en Belgique, la production nettement supérieure aux besoins a généré des prix négatifs. L’électricité s’est effondrée jusqu’à −50 €/MWh sur le marché à court terme. Continuer à en produire n’avait donc aucun intérêt. Eneco, l’exploitant du parc éolien, a ainsi mis ses turbines à l’arrêt.
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Un fait dont s’est irritée la ministre belge de l’énergie Tinne Van der Straeten. « Arrêter les éoliennes quand il y a du vent, c’est le monde à l’envers » a-t-elle réagi. Un agacement partagé par Eneco, qui pointe l’atome comme responsable. « La production de l’énergie nucléaire est tellement importante que nous sommes obligés d’éteindre l’offshore […] les énergies renouvelables devraient avoir la priorité sur le réseau » a déclaré l’entreprise.
Ce n’est pas la première fois que les centrales nucléaires provoquent de telles situations. Au printemps 2020, plusieurs parcs éoliens avaient dû être ralentis ou arrêtés, les réacteurs belges étant dans l’impossibilité de moduler leur puissance dans un contexte de faible demande. Si ce genre d’évènement n’a quasiment aucune conséquence sur l’intensité carbone du réseau électrique, il limite la performance et la rentabilité des centrales renouvelables.
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La réalité c’est que pour préserver le nucléaire la France s’en sert maintenant comme outil de stockage pour palier l’incosntance des Enr ? Hors stocker les Enr ne pose pas plus de problème que de stocker de l’uranium pour ensuite le convertir en énergie ? Il suffit juste de savoir avec quoi et comment faire ? Mais pour ça il faut des politiques qui se préoccupent plus du bien public, que des soit disants experts qui rabâchent et prétendent à qui veut l’entendre, que l’énergie ne se stocke pas ? …Et l’eau alors ? Et le gaz ?…Et les batteries… Lire plus »
Qui a dit que l’énergie ne se stocke pas ? C’est complètement faux. L’électricité en revanche, ne se stocke pas à grande échelle.
Si vous deformez les propos, on peut pas argumenter…
C’est incroyable ce qu’il faut pas lire sur internet !
Imaginez la France avec 100% d’éolien. Quand vous avez beaucoup de vent en France, il y a du vent aussi chez les pays voisins. Donc tous les pays produisent, le prix de l’électricité dégringole. Si le prix devient trop négatif, il faut arrêter les éoliennes car on perd de l’argent.
Expliquez-moi ce que le nucléaire à à voir là-dedans ?
Ce qui est le plus incroyable c’est de ne pas comperndre que quand il y a trop de vent on stocke et quand il n’y en a pas assez on déstocke. Et quand les stocks sont suffisants on réduit le nombre d’infrastructures pour l’adapter à la consommation. Comme ça personne ne perd de l’argent et l’énergie reste une valeur sûre ! Pas besoin de sortir de polytechnique pour comprendre ça ! Y a que les politiques qui en sont incapables ! Mais c’est normal puisque n’est ce pas eux qui ont inventé la discrimination positive ? Comme si dicriminer pouvait… Lire plus »
Expliquez-moi comment on stocke du vent ?
Pas la peine de créer des polémiques: ce n’est pas le nucléaire qui a stoppé les éoliennes, mais les centrales nucléaires belges, qui apparemment, n’ont pas de suivi de charge, contrairement aux centrales françaises.
Cela dit, l’écrêtage de la production éolienne durant quelques jours par an, fait partie de son exploitation normale.
Le plus grand péril, c’est le réchauffement climatique, pas les centrales nucléaires, et l’urgence est de se débarrasser du charbon et du pétrole.
Ensuite, bien sûr que les énergies renouvelables sont préférables au nucléaire.
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C’est drôle d’être obligé de faire du suivit de charge quand on nous explique que par manque d’énergie on ne peut pas faire du stockage renouvelable ?
Cet article est vraiment anecdotique. Cette situation se présente quelques jours par an. Le reste de l’année, les deux sources d’énergie se complètent pour produire de l’électricité bas carbone.
Je crains qu’après 2025, l’intensité carbone de l’électricité en Belgique soit considérablement plus élevée…
Franchement je ne vois pas où est le problème puisqu’un mix électrique décarboné sera nécessairement à coûts fixes. Quand 2 systèmes à coûts fixes (comme le nucléaire ou l’éolien) se retrouvent en concurrence, que l’un où l’autre baisse ne change rien au coût global. Donc autant faire baisser le plus simple à faire baisser. Ici il était plus simple de faire baisser l’éolien, en France c’est le nucléaire qui baisse pour laisser passer les EnRi, et les fanas d’EnRi ne s’en offusquent pas. D’autant que ce n’est pas à celui qui fait la queue depuis 5H du matin (nucléaire) de… Lire plus »
Le seul mix énergétique soutenable c’est une production Enr stockée, capable de compenser l’inconstance de la production Enr. Comme de creuser un puits de pétrole permet de stocker, puis de transporter, puis de raffiner, puis de diviser cette énergie pour qu’elle puisse enfin être utile. Si donc on maintien deux systèmes concurrents en fonctionnement pour produire la même énergie , c’est comme si pour aller travailler ou faire vos courses vous deviez utiliser deux voitures alors qu’une seule suffit ? Parce qu’avec un seul moteur et un seul réservoir, on voit mieux ensuite les économies donc l’intérêt pour chacun qu’il… Lire plus »
En renforçant les interconnexions et en développant le stockage – ce qui est fait progressivement – cela n’arrivera plus
Concernant la France, une certaine flexibilité du parc nucléaire, dans son ensemble, existe bien. Il est dommage qu’en Belgique il n’en soit pas ainsi. Démonstration pour la France : Nucléaire intermittent, éolien variable, ou l’inverse ? (Tribune) (lenergeek.com)
Demande insuffisante! Il est urgent que le gouvernement belge soutienne la conversion électrique du parc de véhicules. Les Belges qui veulent passer au VE sont jaloux des Français qui reçoivent un bonus de 7k€, mais pas eux!
Et donc, lorsqu’il y a surproduction, un mot d’ordre, « branchez vos voitures »! Et si en plus le compteur pouvait tourner à l’envers, ce serait encore mieux…
Top ! On sait que le nucléaire n’est pas plus pilotable que les ENR, contrairement aux grands discours des pro-atomes. Tant que EDF mettra nos milliards dans le nucléaire, il n’investira pas dans le renouvelable. Ah mais oui, Jean-Bernard l’a dit, l’électricité, ça ne se stocke pas ! Mince… pas le choix !
Les centrales nucléaires peuvent gérer une baisse de leur puissance nominale de 5%/mn.
Donc soit les Belges ne savent pas faire, soit ils ne voulaient pas le faire.
Ils auraient également pu « freiner » les éoliennes à un certain palier de vitesse de rotation pour maintenir une production éolienne stable, et compenser le reste avec le nucléaire.
Le nucléaire n’entre pas dans la catégorie des énergies pilotables. C’est plutôt une énergie de base (et le nucléaire est très bon là-dedans) et c’est à la charge des autres énergies (principalement hydroélectrique en France) de faire le suivi.
Les producteurs doivent donc estimer la consommation pour ajuster la production en amont.
Pas de chance, parfois, ils se plantent. Faut-il pour autant dire que c’est mal ? Si le présentateur météo se plante, je vais râler mais pas utiliser ça comme principe pour arrêter la météo…
Le nucléaire est une énergie pilotable, et c’est mis en pratique en France depuis des dizaines d’années: https://www.sia-partners.com/fr/actualites-et-publications/de-nos-experts/la-modularite-du-parc-nucleaire-francais-dans-la
0.5% par minute me semble ridiculement faible (même s’il est noté qu’en théorie, ça pourrait monter à 5%/min, j’ai quelques doutes sur la durée de vie du combustible en cas de montée/descente rapides et répétée, autant produire et brader à l’étranger/le convertir que de flinguer du combustible à suivre la charge et perdre de l’energue dans le modérateur). D’après le lien, c’est plus de la programmation que de la pilotabilité (l’un et l’autre se confondent facilement quand autant de réacteurs sont utilisés). Cela dit, le job est fait. Une raison de plus pour se féliciter d’avoir un bon parc nucléaire… Lire plus »