L’Europe décide d’investir massivement dans l’éolien en mer afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle souhaite multiplier par cinq le nombre de turbines offshore d’ici 2030, et compte produire en 2050 trente fois plus d’énergies marines qu’elle n’en produit aujourd’hui.
L’Europe dispose aujourd’hui de 12 GW de capacité installée en mer. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, elle place la barre très haut. Lors de la présentation de sa stratégie sur les énergies marines renouvelables, la commission a proposé de porter à 60 GW la capacité éolienne en mer d’ici 2030, et à 300 GW d’ici 2050. En outre, elle veut compléter cette forte croissance par 40 GW provenant de technologies émergentes telles que l’éolien flottant et le solaire flottant.
L’Union européenne confirme sa position de leader mondial
L’offshore est une success story européenne : l’Union produit 42% de toute l’énergie éolienne offshore du monde, devant le Royaume-Uni et la Chine. Comme elle dispose du plus grand espace maritime de la planète, lequel offre à la fois de vastes bassins variés et des eaux peu profondes, le Vieux Continent a tous les atouts en main pour maintenir son leadership mondial.
Par ailleurs, en fabriquant 90% des turbines et de leurs composants au sein des Etats membres, l’industrie de l’offshore fournit aujourd’hui 62.000 emplois aux Européens. Le potentiel socio-économique est donc énorme. D’autant que le coût de production du mégawatheure éolien en mer a chuté de plus de 60% en quelques années : selon l’Ademe, le coût du MWh éolien s’établissait entre 123 € et 227 € en 2016, alors qu’aujourd’hui, il est estimé entre 45 et 79 €.
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Bruxelles demande à chaque pays membre de cartographier les espaces maritimes où le développement de l’offshore est compatible avec les zones de pêche, les zones d’entraînement militaire, la marine marchande, le tourisme et l’aquaculture. La Mer du Nord, la Mer Baltique, la Méditerranée, l’Atlantique, ou la Mer Noire pourraient ainsi accueillir près de 5.000 éoliennes supplémentaires au cours de cette décennie.
L’objectif 2030 ne nécessiterait qu’une occupation de 3% de l’espace maritime européen, une proportion qui reste en accord avec sa stratégie sur la biodiversité.
À lire aussi Impact environnemental des éoliennes offshore : globalement bénéfique pour la biodiversitéUne fois les zones cartographiées, des investissements à hauteur de 789 milliards d’euros seront nécessaires pour construire et installer toutes les turbines. Un défi important, certes, mais qui reste faisable, selon Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe. Car l’intérêt des investisseurs privés est réel.
Les fonds proviendront essentiellement du secteur industriel, mais Bruxelles rappelle qu’un budget de 672,5 milliards est prévu pour le plan de relance économique, dont 37% seront affectés à la transition énergétique.
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L’Europe dispose déjà de 12 GW de capacité en mer mais en période anticyclonique (et que la demande est importante) la production peut tomber à moins de 5% (de la capacité). Dans ce cas, le thermique fossile, charbon ou gaz, prend le relais dans presque tous les pays. Un élément souvent oublié dans les stratégies de transition.
On ne risque pas d’oublier cette fakes news selon laquelle si la production éolienne baisse c’est nécessairement des fossiles qui prennent le relai. Comme je me plais à vous resservir, pour chaque réacteur nucléaire qui tombe en carafe, c’est du fossile qui le remplace et comme il arrive que la moitié du parc soit à l’arrêt, ça fait beaucoup de charbon. En particulier au moins 6 centrales à charbon rien que pour les réacteur de Flamanville dont un est à l’arrêt depuis deux ans et l’autre depuis un an, ajoutes-y 3 centrales à charbon supplémentaire pour le réacteur de Golfech… Lire plus »