La course au rendement, en matière d’énergie photovoltaïque, est loin d’être terminée. De nombreux laboratoires dans le monde préparent l’après silicium, et le CEA en fait partie. Celui-ci vient de battre un record en ayant recours à un matériau prometteur : la pérovskite.

Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) ne s’occupe pas que du nucléaire ! Associé à 3SUN, le CEA vient d’annoncer avoir fabriqué une cellule photovoltaïque dont le rendement a atteint 30,8 %. Pour atteindre ce rendement record, le laboratoire a mis au point une cellule dite « tandem », composée à la fois de silicium et de pérovskite.

Si le silicium est présent dans toutes les cellules photovoltaïques actuelles, la pérovskite est de plus en plus plébiscitée, notamment pour sa capacité à mieux absorber les photons de forte énergie. Si ce record est une belle avancée, les équipes du CEA et de 3SUN ont encore du pain sur la planche. Elles doivent, en effet, travailler à obtenir ce rendement sur une cellule de plus grande surface que le prototype de 9 cm². En outre, elles doivent améliorer la durabilité de ce type de cellule. Pour l’heure, la durée de vie des cellules aux pérovskites pose problème, car ce matériau est très sensible à l’humidité, à l’oxygène et à la chaleur.

La pérovskite, futur remplaçant du silicium dans les panneaux solaires ?

Malgré cette contrainte, la pérovskite suscite de nombreux espoirs. Ce matériau permettrait d’atteindre un rendement théorique supérieur à 40 %, contre 20 à 26 % pour les cellules actuelles au silicium. En parallèle, ce matériau est moins coûteux que le silicium, et la fabrication de panneaux solaires de ce type serait moins gourmande en énergie.

À l’origine, la pérovskite est un minéral que l’on retrouve en quantités relativement abondantes sur Terre. Il peut être synthétisé à partir d’éléments comme le plomb, l’étain et l’halogène. C’est cette pérovskite synthétique qui est utilisé pour la production de cellules photovoltaïques, car il a la particularité de très bien absorber la lumière. Outre l’amélioration des performances et de la durée de vie de ce type de cellules, les chercheurs travaillent à fabriquer de la pérovskite sans plomb, pour en limiter l’impact environnemental et les éventuels dangers pour la santé.

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Contrer le monopole chinois dans l’industrie photovoltaïque

Le CEA n’est pas le seul à travailler sur des cellules photovoltaïques à base de pérovskite. En fait, on assiste à une course à l’industrialisation, et l’enjeu est important. Cette technologie aurait le potentiel de redistribuer les cartes du marché international du photovoltaïque. Le pays qui parviendra à maîtriser cette technologie en premier pourrait enfin faire concurrence à la Chine, qui domine le secteur de la tête et des épaules.

Parmi les pays les plus ambitieux sur la question, on peut citer le Japon. Le gouvernement japonais vient, en effet, d’annoncer 1,5 milliard de dollars d’investissement pour développer cette technologie. Le pays recourir à cette technologie pour produire des cellules photovoltaïques ultrafines et flexibles dans les plus brefs délais.