Le Japon vient d’annoncer sa volonté de revenir massivement à l’énergie nucléaire pour décarboner sa production d’électricité, quelques jours avant la visite du directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Fukushima. 

Le Japon semble définitivement prêt à tourner la page de Fukushima. Quatorze ans après l’accident nucléaire, le pays renoue avec l’ambition de développer un parc nucléaire conséquent, capable de produire 20 % de l’électricité du pays. Avant 2011, le nucléaire représentait 30 % du mix électrique japonais grâce à ses 54 réacteurs nucléaires. Mais à la suite de l’accident de Fukushima, tous les réacteurs ont été arrêtés. Ce n’est qu’à partir de 2015 que certaines centrales ont été relancées très progressivement. En ce début d’année 2025, le pays ne compte que 14 réacteurs en service, pour 8,5 % du mix électrique.

Si le pays ne vise plus les 50 % du mix électrique, comme avant l’accident, il souhaite tout de même franchir la barre des 20 % grâce à la mise en service de nouveaux réacteurs d’ici 2040, afin de réduire ses émissions de CO2.

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Du nucléaire et du photovoltaïque

Cet objectif a été fixé dans la feuille de route énergétique du pays pour les 25 prochaines années. Le gouvernement Shigeru Ishiba vise, en effet, à baisser de 73 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2040 par rapport à 2013.

Pour y parvenir, le pays veut mettre en place une production électrique :

  • 40-50 % d’énergies renouvelables,
  • 30-40 % d’énergies fossiles,
  • 20 % de nucléaire.

Outre la réduction des émissions de CO2, ce nouveau mix permettrait au Japon d’être moins dépendant du Moyen-Orient, en matière d’énergie. Si cette feuille de route témoigne d’une accélération du recours au nucléaire, elle met également en évidence les objectifs japonais en matière d’énergies renouvelables. Celles-ci pourraient représenter 40  à 50 % du mix électrique, grâce à l’hydroélectricité, mais surtout grâce au photovoltaïque, et pas n’importe lequel. Le Japon compte beaucoup sur les cellules solaires à pérovskite. Ces dernières ont l’avantage d’être plus fines, plus légères et plus souples que les cellules photovoltaïques au silicium. Les exemples d’applications se multiplient avec la création de murs insonorisés solaires le long de certaines voies du Shinkansen. Même le toit du Dôme Fukuoka, un stade japonais de baseball, devrait être recouvert de cellules photovoltaïques à pérovskite.

Les cellules solaires à perovskite, futur de de l’énergie solaire ?

Les cellules à pérovskite font de plus en plus parler d’elles, car elles pourraient permettre d’obtenir des rendements plus importants que les cellules à base de silicium par exemple. Le CEA a, d’ailleurs, récemment battu un record de rendement d’une cellule solaire photovoltaïque tandem, composée de pérovskite et de silicium. Cette cellule a atteint un rendement de 30,8 % ! Ce type de cellule a également l’avantage de nécessiter moins de métaux rares.