En 2023, la France a consacré 2,7 milliards d’euros à la recherche et développement (R&D) dans le secteur de l’énergie, soit une hausse de 28 % en euros constants par rapport à 2022​.

L’augmentation de 28 % des dépenses de R&D dans le secteur de l’énergie s’inscrit dans une dynamique de progression constante depuis quatre ans. Près de la moitié des financements (45 %) ont été alloués au nucléaire, représentant 1,23 milliard d’euros, un niveau de financement record​. Cette hausse s’explique en partie par le soutien au développement des petits réacteurs modulaires (SMR), en particulier via le projet Nuward d’EDF qui vise une nouvelle génération de réacteurs. La fission nucléaire capte 88 % de ces investissements, avec une forte progression (+66 %), tandis que la fusion connaît un léger recul​.

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L’hydrogène et les batteries, des secteurs en plein essor

Avec 567 millions d’euros investis (+25 %), l’hydrogène et les piles à combustible représentent le deuxième poste de dépenses de la R&D énergétique​. Ces financements sont principalement dirigés vers le développement de technologies de production et de stockage d’hydrogène bas-carbone. Des projets européens d’intérêt commun (PIIEC) européens soutiennent cette dynamique, notamment ceux de Renault (HYVIA), depuis placée en liquidation judiciaire, et Alstom, visant la production de véhicules et d’équipements fonctionnant à l’hydrogène​.

Les batteries et le stockage d’énergie connaissent également une progression, portée par la filière des véhicules électriques. L’entreprise française Verkor en est un exemple. Les financements alloués à l’efficacité énergétique atteignent 422 millions d’euros en 2023, en hausse de 60 % par rapport à 2022​. Le secteur des transports capte l’essentiel de cette enveloppe (316 millions d’euros), notamment pour soutenir les innovations dans la mobilité électrique et les infrastructures associées.

L’industrie (42 millions d’euros) et le bâtiment (34 millions d’euros) bénéficient aussi de cette dynamique, visant à optimiser la consommation d’énergie et réduire l’empreinte carbone des infrastructures existantes​.

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Baisse des énergies fossiles et stagnation des renouvelables

Les investissements dans la R&D sur les énergies fossiles poursuivent leur déclin (-17 %), s’établissant à 53 millions d’euros en 2023, soit 2 % du total des financements​. En revanche, la R&D dans les énergies renouvelables recule légèrement (-8 %), atteignant 183 millions d’euros​. La biomasse (55 millions d’euros) enregistre la baisse la plus significative, tandis que le solaire (78 millions d’euros) et l’éolien (18 millions d’euros) restent relativement stables.

Avec plus de 3 milliards d’euros investis en incluant les démonstrateurs, la France se classe en tête des pays du G7 en proportion de PIB consacré à la R&D énergétique​. Elle devance ainsi le Japon et le Canada, qui affichent également une progression de leurs investissements.