Le hameau de Nespoux sur le plateau de Millevaches, en Corrèze, est affecté par des coupures de courant fréquentes dues aux aléas de la météo et aux chutes d’arbre. Un smart grid combinant une batterie de stockage à une installation photovoltaïque permettra bientôt d’y remédier.
Le hameau ne compte que deux habitations et une exploitation agricole, mais il abrite aussi une station de pompage d’eau potable, un pylône de téléphonie mobile et un relais du Service départemental d’incendie. Situé dans le Parc Naturel Régional de Millevaches, l’endroit, en « bout de ligne », est régulièrement coupé du réseau électrique à cause des arbres déracinés par les intempéries. « Pour renforcer et sécuriser le réseau alimentant le village, il faudrait investir plus de 500.000 € » explique Marc Lagourdat directeur régional d’Enedis.
Le gestionnaire du réseau et le Syndicat d’électrification de la Diège ont choisi ce hameau de Nespoux pour y tester une autre option : la création d’un « smart grid » ou réseau intelligent. La réflexion entamée voilà trois ans par les deux partenaires est basée sur une idée simple : il y a en France de plus en plus de producteurs locaux d’énergie renouvelable, lesquels pourraient mettre leur installation à disposition pour pallier les coupures du réseau … à condition d’y associer un système de stockage d’électricité.
Voici une dizaine d’années Frédéric Plat, l’agriculteur de Nespoux, a placé des panneaux photovoltaïques sur le toit de son étable. Le projet baptisé « Correze Resilient Grid » prévoit d’utiliser cette installation de 159 kW pour alimenter une batterie lithium-ion de 90 kW qui, dès le premier signe de décrochage du réseau, pourra prendre le relais et approvisionner le site. Pour l’occasion, les habitations seront équipées du compteur Linky.
Les études de faisabilité ont été réalisées en 2018-2019 et les marchés publics sont en cours de finalisation. D’un coût global de 170.000 € pour la Diège et 153.000 € pour Enedis, le projet entre dans le cadre du Contrat de transition écologique (CTE) du Conseil départemental, et est subventionné à hauteur de 80 %. Les travaux seront menés de juin à septembre pour une mise en service à l’automne 2020.
Cette expérimentation de « smart grid rural » est une première en France. Elle intéresse particulièrement Enedis qui compte développer d’autres projets similaires pour mieux garantir l’alimentation électrique dans les zones rurales isolées, peu denses, et difficiles d’accès.
Pour faire plus propre et campagne complètement équilibrée, pourquoi ne pas envisager des terrasses à talus arborés collectant l’eau et des micro-step de turbinages lissant les variations des intermittences solaires, plutôt que des batteries polluantes en terme de recyclage ?
Ce qui n’est pas dit c’est la durée pendant laquelle cette batterie pourra assurer le relais en cas de coupure. 1h ? Moins ?
Une batterie de 90kW de puissance maximum, ou une batterie de 90kWh de stockage ? On a le doute.
Cette expérimentation démontre que ce n’est pas forcément plus cher de produire du renouvellable grâce à sa nature distribuée et répartie, en l’occurrence ici bien moins cher.