La production d’électricité a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans, totalisant 536,5 térawattheures (TWh). C’est en partie dû à la reprise du nucléaire, aux énergies renouvelables et au moindre recours aux énergies fossiles, rendant le mix électrique à 95 % bas-carbone.
La production d’électricité française a atteint un niveau record en 2024, « son plus haut depuis 5 ans ». « Elle retrouve un niveau identique à celui de 2019, conforme à la moyenne 2014-2019 » selon un bilan publié lundi par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE. Dans le même temps, RTE annonce qu’elle est à 95 % bas-carbone.
La production nucléaire a enregistré un net rebond avec 361,7 TWh. Ce résultat fait suite à une année 2022 noire, où des problèmes de corrosion avaient conduit à la fermeture de plusieurs réacteurs, abaissant la production à 279 TWh. Depuis, un redressement progressif amorcé en 2023 a permis de retrouver des niveaux comparables à ceux d’avant la crise sanitaire, à savoir 67,41 % de l’énergie produite.
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La France a également franchi une étape importante en matière de renouvelables. Pour la première fois, ces énergies ont généré 148 TWh, soit 27,6 % de la production totale. L’éolien (46,6 TWh) et le solaire (23,3 TWh) se distinguent particulièrement par leur croissance rapide. La production hydraulique a, quant à elle, atteint 74,7 TWh, son meilleur niveau depuis 2013, grâce à des records de pluviométrie. Leur part dans le mix électrique français est encore inférieure aux voisins allemands et britanniques, et fait l’objet d’un contentieux avec la Commission, pour non-atteinte des cibles de part des renouvelables.
Avec le nucléaire et avec moins de fossiles, elles permettent de décarboner le mix électrique français. En effet, 95 % de l’électricité produite en France en 2024 provient de sources bas-carbone, contre 92 % en 2023. Selon RTE, l’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 grammes d’équivalent CO2 par kWh, près d’un tiers de moins qu’en 2023.
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À l’inverse, la production à partir des énergies fossiles (gaz, charbon, fioul) a chuté à un niveau historiquement bas de 19,9 TWh, le plus faible depuis les années 1950. Pour la première fois, la production solaire a surpassé celle des fossiles. Ce repli s’inscrit dans une stratégie nationale visant à fermer les dernières centrales à charbon d’ici 2027.
Comme le souligne Thomas Veyrenc de RTE, la prochaine étape consiste à « à réussir à électrifier notre économie, qui dépend encore à 60 % des énergies fossiles ». Les efforts actuels, s’ils se poursuivent, pourraient non seulement renforcer l’indépendance énergétique de la France, mais également consolider son rôle de leader européen en matière d’exportation d’électricité, atteignant un record de 89 TWh en 2024.