Les quelque 90 000 éoliennes présente sur le sol américain vont-elles devoir être démontées à compter de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche ? C’est en tout cas le souhait du 47ᵉ président des États-Unis, qui mène une véritable croisade contre l’énergie du vent. S’il y a peu de chance de voir tous les parcs américains mis à l’arrêt, les projets offshore pourraient pâtir de cette situation. 

Le président élu Donald Trump n’aime pas les éoliennes, et il continue de le faire savoir. Lors du dernier dîner annuel des Républicains, celui-ci a profité de son discours pour rappeler sa position concernant les éoliennes, en affirmant clairement qu’il arrêterait tous les projets dès lors qu’il accéderait au bureau ovale. Il a ainsi décrit les éoliennes comme « l’énergie la plus chère », n’hésitant pas à indiquer qu’elles étaient « bien plus chères que le gaz naturel propre (clean natural gas) ». Il faut admettre que les parcs éoliens présents sur le territoire américain (en 2023) sont le fruit de nombreuses aides financières, principalement sous la forme d’avantages fiscaux. Selon le congrès américain, l’aide financière attribuée à l’éolien entre 2019 et 2023 s’élèverait à presque 18 milliards de dollars.

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Mais Donald Trump ne s’est pas arrêté à l’aspect financier pour contester l’intérêt des éoliennes. Selon lui, il s’agirait d’un désastre économique, mais aussi environnemental. Il a notamment expliqué que les éoliennes « rendaient les baleines folles », en faisant référence à un taux de mortalité inhabituel pour les baleines au large du Massachussetts. De son côté, la National Oceanic and Atmospheric Administration NOAA a affirmé qu’aucune preuve scientifique ne permettait de lier cet événement avec la construction récente de parcs éoliens offshore.

Comme souvent, Donald Trump a étayé ses propos de nombreux raccourcis, en réduisant la durée de vie moyenne des éoliennes à seulement 10 ans, ou en affirmant que toutes les pales d’éoliennes ne pouvaient ni être enfouies, ni être recyclées.

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Une mise à l’arrêt immédiate des projets éoliens offshore ?

Il y a peu de chance que Donald Trump puisse réellement empêcher la construction de la moindre éolienne sur le territoire américain durant son mandat. En effet, tous les parcs éoliens ne nécessitent pas forcément d’autorisation fédérale. En revanche, les parcs éoliens offshore sont clairement dans le viseur du président élu.

Le membre du congrès Jefferson Van Drew serait en train de préparer un décret présidentiel destiné à stopper les activités éoliennes offshore le long de la côte est des États-Unis. Il devrait être finalisé dans les premiers mois de l’administration Trump. Pour l’heure, les contours exacts du décret ne sont pas connus. Jefferson Van Drew a profité d’une récente conférence de presse pour indiquer que « ces projets éoliens en mer n’auraient jamais dû être approuvés ». Paradoxalement, 7 parcs actuellement en projet, en construction, ou en service, ont été approuvés par la première administration de Donald, à savoir :

  • Kitty Hawk North (2017),
  • Empire Wind (2017),
  • Skipjack (2018),
  • Beacon Wind (2019),
  • South Coast Wind (2019),
  • Vineyard Northeast (2019),
  • South Fork Wind (2020).

Selon la teneur du décret, celui-ci pourrait avoir d’importantes répercussions sur l’industrie éolienne aux États-Unis. Actuellement, de nombreux projets d’envergure sont en cours de construction, dont Vine Yard Wind, Empire Wind 1 et surtout le Coastal Virginia Offshore Wind, dont la puissance totale devrait être 2,6 GW.

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