Durant les débats organisés par la Commission nationale du débat public (CNDP) dans le cadre des nouveaux EPR2, les participants réclament de plus en plus l’accès à une électricité moins chère en raison de leur proximité avec la future centrale. Bien qu’aucun système d’allègement des factures n’existe à ce jour, cette demande revient régulièrement.
Un groupe de citoyens a été mandaté par l’organisation du débat public de Gravelines (Nord), où seront implantées deux tranches d’EPR2, pour répondre à une question : « en tant qu’habitantes et habitants du territoire, considéreriez-vous que ce projet peut être bénéfique et à quelles conditions ? »
Après avoir balayé la problématique des transports, celles de l’offre de santé ou encore du cadre de vie, une demande nouvelle est apparue : celle d’obtenir une facture d’électricité allégée en raison de leur proximité avec l’extension de la centrale actuelle. Ils considèrent ces deux paires d’EPR2 ne doivent plus seulement bénéficier aux collectivités, qui ont touché des milliards d’impôts et de taxes à Gravelines en 40 ans, selon la voix du Nord, mais directement à leur porte-monnaie.
« Il faut s’assurer que l’énergie produite leur bénéficie en premier lieu, et, si possible, en mettant en place un tarif dégressif et préférentiel en fonction du niveau de proximité avec la centrale (conformément au périmètre de distribution des pastilles d’iodes des 20 km). » Avec un tarif « dégressif et préférentiel » par exemple.
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Les habitants autour et à Gravelines réclament aussi un chèque énergie, proportionnel à la proximité avec la centrale, sans prendre en compte les revenus. Aussi de faire baisser la taxe foncière. Mais dans le même groupe de citoyens, certains évoquent le risque de créer des injustices territoriales, notamment entre propriétaires et locataires, « accentuant les inégalités sociales ».
À Penly où le débat public pour deux tranches d’EPR2 est terminé depuis déjà un an, une question similaire avait émergé : « Ce projet permettra-t-il de faire baisser le prix de l’électricité ? » À l’image des industriels signant des contrats long terme avec EDF, la demande des habitants concerne l’accès à une énergie peu chère grâce aux centrales nucléaires. Et elle touche un point sensible : le devenir de l’Accès régulé à l’énergie nucléaire historique (Arenh), qui doit prendre fin décembre 2025, auquel les fournisseurs alternatifs ont accès.
Dans les énergies renouvelables, les fournisseurs comme Octopus, par exemple, lancent des offres pour inciter à consommer, le parc éolien voisin des Touches (Loire-Atlantique) dans son cas, moins cher lorsque les pâles tournent. Les habitants aimeraient un accès prioritaire et moins cher dans le nucléaire. Ce modèle est-il transférable ?