L’appel d’offres flexibilités a été un franc succès, selon les volumes lauréats dévoilés par Capital. À mesure que la part intermittente de production d’électricité grandit dans le mix, la consommation doit se décaler pour s’adapter à cette production.
Lancé en août 2024 par Réseau de transport d’électricité (RTE), l’appel d’offres « flexibilités décarbonées » vise à soulager les pics de consommation pour les décaler vers les pics de production et inversement. Ce dispositif vise à encourager les sites industriels à réduire ou déplacer leur consommation électrique en période de forte demande, en échange d’une rémunération complémentaire. Il s’adresse aussi aux sites de stockage, pour injecter de l’électricité en cas de déséquilibre du réseau.
Cet appel d’offres, conforme aux articles L.271-4 et L.352-1-1 du Code de l’énergie, s’adresse aux sites industriels et aux infrastructures de stockage d’électricité capables de réaliser des effacements de consommation. Les critères excluent toutefois les sites réalisant des effacements en recourant à des moyens d’autoproduction dits conventionnels, comme les générateurs diesel, ou bénéficiant d’options d’effacement réglementées (comme l’option Tempo). L’objectif initial pour les périodes 2025 et début 2026 était de contractualiser un volume maximal de 2 900 MW par période, c’est-à-dire une puissance décalable en cas de tension sur le réseau, pour le soulager.
À lire aussi Heures creuses, effacement, automatisation : pour payer l’électricité moins cher, il faudra être flexibleDes consommateurs qui s’engagent à réduire ou décaler leur demande en électricité
Clôturé en octobre, l’appel d’offres a suscité un vif intérêt. Selon Olga Givernet, ministre déléguée à l’énergie, « 170 offres ont été retenues pour un volume de 2 400 mégawatts pour 2025 et 2 800 mégawatts pour le premier semestre 2026 ». Ces résultats traduisent un engouement pour l’effacement électrique où des consommateurs s’engagent à réduire ponctuellement la consommation énergétique des sites participants, gratifiés d’une rémunération pour ce geste. « La demande en moins pourrait représenter l’équivalent de deux à trois réacteurs nucléaires », ajoute la ministre déléguée, soulignant l’impact potentiel sur la stabilité du réseau électrique.
Dans un récent rapport, RTE montrait l’utilité d’accéder à ces flexibilités, notamment pour mieux passer le pic de production solaire. Le gisement est présent et la dynamique est enclenchée. Avec la pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique français, le réseau gagnera à être plus flexible. Avec, à la clé, une responsabilisation du consommateur et des gains financiers.
A l’échelle de la journée, c’est possible d’ajuster la demande aux fluctuations prévisibles ou subies de production, pour limiter le recours aux importations, aux reserves hydrauliques et optimiser les investissements dans le stockage (STEP), les lignes de transport. En cas d’anticyclone, toute l’Europe perd sa production éolienne, souvent en hiver. Adieu la pompe à chaleur, merci l’insert ou le poêle à pellets. Faire face est une autre paire de lanche !! Certes, on peut anticiper la météo anticyclomique et effacer durablement les usines énergivores, mais à l’échelle de plusieurs semaines, une réponse réaliste est la turbine à gaz. Certains demandent… Lire plus »
Pour un particulier c’est faisable, l’article est au sujet d’usines.
Lesquelles ont une activité économique qui en général est diurne et dont les rentrées d’argent seront anéanties s’il faut faire travailler des employés la nuit.
L’idée n’est bonne que dans un tableur Excel, tant que des financiers seront aux manettes ça ne donnera rien.
D’autant plus quand le projet de base est nommé « flexibilités décarbonées », polluer la nuit ne réduit pas l’empreinte carbone.
Cela dépend du procédé industriel et des contraintes. On n’arrête pas une usine d’électrolyse d’aluminium comme un atelier de câblage de tableaux de bord. Il me semble que la production continue est souvent rentable même avec le surcoût du fonctionnement en équipes (selon le degré d’automatisation de l’usine). Depuis plusieurs décennies, on a généralisé la rotation rapide des équipes pour minimiser l’impact sur la santé des travailleurs en poste. Certaines usines tournent même le week-end, d’autres usines arrêtent le week-end pour la maintenance. Le fonctionnement en deux équipes est parfois un bon compromis, pour limiter les arrêts/démarrage, permettre la maintenance… Lire plus »
« La préoccupation sérieuse, c’est la fermeture des usines en Europe… » : je confirme. La politique énergétique européenne semble exclusivement orientée vers le but du démantèlement et de la délocalisation généralisée de notre industrie. C’est stupéfiant et aterrant. Nos zélites dirigeantes et planificatrices, formées dans les mêmes cursus politiques et de communication et totalement étanches aux problématiques industrielles (quand elles ne lui sont pas ouvertement hostile), refusent obstinément de répondre à cette simple question : comment allons-nous financer l’incontournable transition énergétique avec des économies européennes en ruines et composées en majorité d’ emplois de bureaucrates, de service à la personne, de… Lire plus »
Brillante analyse , mais totalement fausse ! Les périodes de « trou » de production renouvelable de plusieurs semaines n’existent que dans l’esprit de quelques uns. Vous pouvez tracer une courbe de la somme des facteurs de charge mensuels solaire et éolien et vous trouvez quelque chose de relativement stable. Les données sont disponibles sur le site rte , il suffit d’essayer pour se faire une idée. Si vous faites cela au niveau européen c’est encore plus stable. Avant d’agiter un croquemitaine anticyclonique il faudrait vérifier sa réalité. Pour lever toute polémique il suffit de chiffrer tout cela à commencer par cette… Lire plus »
Karim est en PLS avec cette news ? Le réseau peut s’adapter, ou doit on démonter toutes les infrastructures EnR ?
Cet article ne parle absolument pas de l’adaptation du réseau, mais de celle de la consommation. C’est totalement différent. Il est très clair que si les industries européennes à cycle de production long (traitement thermique des matériaux…) ou à production quasi continue (presque toute l’industrie manufacturière fonctionne en fait maintenant en 2×8 voire 3×8 7j/7, condition sine qua non pour espérer maintenir la compétitivité sur le marché international), qui sont en grande partie incapables de décaler significativement leur consommation électrique, sont encore une fois pénalisée par une augmentation du prix de l’énergie, il faut s’attendre à une hémorragie d’emplois industriels… Lire plus »
L’argent versé aux entreprises qui s’effzcent, c’est vous qui le payez avec l’augmentation du prix de l’abonnement au réseau…