Une étude publiée dans Nature Energy explique que les réseaux avec une forte intégration des énergies renouvelables dépendantes de la météo montrent une résilience accrue et subissent moins de pannes majeures.
Alors que la transition énergétique mondiale avance et que les énergies renouvelables (ENR) prennent une place de plus en plus importante dans les mix électriques, leur résilience face aux extrêmes météorologiques est remise en question. Sont-elles vraiment à l’origine d’une plus grande instabilité des réseaux électriques, notamment lors de conditions climatiques extrêmes ? Des chercheurs dont la publication est parue dans la revue Nature se montrent optimistes.
Une perception biaisée
Historiquement, les énergies renouvelables ont souvent été accusées d’aggraver les blackouts. L’exemple emblématique est celui du blackout de l’Australie du Sud en 2016. Ce dernier avait touché 850 000 foyers et entreprises, et les éoliennes, mal préparées à des perturbations électriques causées par une tempête, avaient été rapidement mises hors service. Plus récemment, la panne britannique de 2019 qui a affecté près d’un million de clients, a également été partiellement imputée à des défaillances dans une ferme éolienne offshore.
Pourtant, selon cette étude, ces accusations méritent d’être révisées. En analysant 2156 pannes majeures aux États-Unis entre 2001 et 2020, les chercheurs constatent que les réseaux où les énergies renouvelables dépendantes de la météo (WD-RES selon l’acronyme anglais) représentent plus de 30 % de la production électrique enregistrent une diminution de la fréquence des blackouts. En d’autres termes, plus la part des renouvelables augmente, moins les pannes sont fréquentes.
À lire aussi Une centrale solaire de 400 hectares anéantie par la grêle au TexasUne classification suivant la pénétration dans le mix
L’étude classe en 4 catégories la pénétration des ENR. Dans les réseaux où les énergies renouvelables constituent entre 30 et 40 % de la production (catégorie RES4), le risque de blackouts affectant plus de 50 000 clients est divisé par presque trois par rapport à ceux où elles représentent moins de 10 % (catégorie RES1). Par exemple, la probabilité d’une panne affectant au moins 50 000 clients passe de 73,64 % (RES1) à seulement 25,12 % (RES4).
De plus, les pertes énergétiques lors des pannes sont réduites de manière significative. Dans les réseaux RES4, ces pertes dépassent rarement 5 % de la demande énergétique totale, une amélioration notable par rapport aux réseaux traditionnels. La durée des interruptions est également plus courte : moins de 3 heures dans 57,54 % des cas pour les réseaux RES4, contre 70,79 % pour les réseaux RES1.
À lire aussi Ce parc éolien terrestre a été ravagé par un puissant cyclone (vidéo)Les conditions climatiques sont la vraie cause des pannes
Les conditions climatiques extrêmes restent le principal facteur déclenchant des blackouts, selon les chercheurs. 95,6 % de l’augmentation des pannes observées lors d’événements climatiques extrêmes – comme les tempêtes, vagues de chaleur ou sécheresses – sont directement liées aux conditions météo elles-mêmes, tandis que la contribution des WD-RES est marginale (4,4 %).
Lors du blackout texan de février 2021, les WD-RES avaient initialement été accusées de défaillance. Ce blackout avait touché des millions de foyers pendant plusieurs jours, causant des pertes humaines et économiques majeures. Toutefois, des analyses ultérieures ont révélé que la cause principale résidait dans l’absence de préparation des infrastructures aux conditions hivernales extrêmes, en particulier les centrales à gaz, responsables de la majeure partie des interruptions.
Une explication réside aussi dans la diversité géographique des WD-RES. Les installations solaires et éoliennes étant réparties sur de vastes territoires, elles sont moins exposées aux perturbations localisées. Par ailleurs, les progrès technologiques, comme les systèmes de prévision météorologique avancés et les mécanismes de découplage automatique, améliorent leur fiabilité.
Les auteurs de l’étude insistent cependant sur l’importance d’investir dans des infrastructures modernes et de renforcer les mécanismes de prévision et de gestion en temps réel des réseaux. Cela inclut une meilleure interconnexion des réseaux régionaux et des outils pour anticiper les événements climatiques extrêmes.
Cet article est complètement à côté de la plaque ! On a accuse les centrales à gaz d’être responsables des blackouts alors que c’est systématiquement celle qu’on appelle au secours lors des points de consommations hivernales et lorsque les ENRs ne peuvent pas produire.(voir la situation récente de l’Allemagne) A l’inverse , on oublie de dire que pendant les grandes vagues de froid, non seulement l’ensoleillement est très faible, mais il y a souvent une absence quasi totale de vent. Bref, à l’avenir ce serait bien de donner des exemples concrets qui reflètent la réalité plutôt que de citer un… Lire plus »
Pour Bouboul, une étude publiée dans Nature = un article anonyme
Pas de peur du ridicule ici
Ouais ben c’est plus ce que c’était….
La qualité des commentaires sur révolution énergétique? Oui on peut dire ça…
C’est sur que prendre comme base les USA est plus qu’un biais. Un pays où les États ne sont pas foutus de se secourir correctement entre eux au niveau des Réseaux électriques et où le Réseau de chaque état est bien plus dégradé qu’en Europe n’est assurément pas une base sérieuse. Effectivement aux USA on peut comprendre qu’un état doté d’ENR est mieux placé que celui qui n’en a pas. Les riches s’en sortent en general mieux que les pauvres… Si vous donnez de l’aspirine à un groupe de gens malades il s’en portera mieux que celui qui n’en a… Lire plus »
C’est sur que prendre comme base les USA est plus qu’un biais. Un pays où les États ne sont pas foutus de se secourir correctement entre eux au niveau des Réseaux électriques et où le Réseau de chaque état est bien plus dégradé qu’en Europe n’est assurément pas une base sérieuse. Effectivement aux USA on peut comprendre qu’un état doté d’ENR est mieux placé que celui qui n’en a pas. Les riches s’en sortent en general mieux que les pauvres… Si vous donnez de l’aspirine à un groupe de gens malades il s’en portera mieux que celui qui n’en a… Lire plus »
» La durée des interruptions est également plus courte : moins de 3 heures dans 57,54 % des cas pour les réseaux RES4, contre 70,79 % pour les réseaux RES1. »
heu, il y à une inversion de chiffres, non ?
plus* de trois heures effectivement, merci pour votre vigilance
Donc si je comprends bien les enr diminuent le risque de coupure à condition d’avoir des centrales à gaz en fonction ?
Y a un truc qui sonne faux dans le raisonnement mais quoi???
Bah non !
Rien compris…
Pour éviter les coupures par blackout une solution consiste à diminuer la puissance par utilisateur on garde la lumière les réfrigérateurs et on passe la crise grâce à une meilleure résilience et infrastructures et des habitants.
Cela existe déjà en France et sans doute aussi dans d’autres pays. En effet avant d’arriver à un Black-out il y a plusieurs mécanismes qui peuvent être mis en œuvre : Incitation financieres par contrats pour les gros clients electro-intensifs à s’effacer du Réseau. Incitation tarifaire en cas de forte demande via des tarifs élevés et à contrario lors de périodes à faibles demande. Les gestes eco-citoyens qui sont demandés à la population via les médias et les applications, visant à réduire leurs consommations. Un -5% : on réduit la tension de 5% => moins de demande d’énergie ( c’est… Lire plus »
Ou est Karim ?
Bonne question !
Cette intermittence dans les postings est en effet très suspecte!