L’intelligence artificielle est en train de se transformer en véritable gouffre énergétique. Preuve de cette croissance massive, les acteurs majeurs du secteur se tournent, un à un, vers le nucléaire pour alimenter leurs centres de données dans les 10 prochaines années. Dernier exemple en date : Google, qui vient de s’associer avec la startup américaine Kairos Power.
Face à la croissance estimée de l’intelligence artificielle, les géants du secteur cherchent sans relâche des solutions pour alimenter leurs futurs datacenter, et la réponse est souvent nucléaire. Cette fois, c’est au tour de Google d’annoncer un partenariat avec un acteur du secteur nucléaire, à savoir Kairos Power. La startup américaine travaille actuellement sur le développement d’un Small Modular Reactor (SMR), dont la taille réduite faciliterait une installation à proximité directe de futurs datacenter.
Chaque centrale développée par Kairos Power devrait être composée de deux réacteurs à sels fondus de 75 MWe de capacité. Si les détails financiers du contrat n’ont pas été dévoilés, il semblerait que celui-ci porte sur l’installation de 6 à 7 SMR, dont le premier pourrait être mis en service à partir de 2030.
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Les acteurs majeurs de la tech et du cloud computing misent énormément sur le nucléaire pour leurs installations. Si on parle aujourd’hui de Google, Microsoft vient d’en faire autant en signant un contrat permettant la remise en service du réacteur n° 1 de la centrale de Three Miles Island, tandis qu’Amazon s’apprête à installer un vaste data center de 960 MW au pied de la centrale Susquehanna Steam Electric Station.
Au train où vont les choses, il n’est pas impossible qu’une grande part de cette relance du nucléaire ne soit pas dédiée à la décarbonation des usages, mais plutôt à assouvir les besoins énergétiques de plus en plus gigantesques associés à l’intelligence artificielle. Selon une étude menée par Epoch AI, les capacités de calcul dédiés aux Large Language Models (LLM) comme GPT-4, LaMDA ou LLAMA, ont été multipliées par 4 à 5 par an depuis 2010. À ce sujet, l’Agence Internationale de l’Energie a indiqué qu’en 2026, les besoins en électricité de l’ensemble des data center dans le monde pourraient tout simplement doubler par rapport à 2022, et atteindre plus de 1000 TWh. C’est deux fois plus que la production électrique annuelle de la France !
Il n’aurait pas été inutile de préciser que les réacteurs à sels fondus en sont au stade de la R&D, aucun prototype n’étant actuellement en fonctionnement. On oublie donc tout développement à court ou moyen terme, car c’est bien la faisabilité même de ce type de conception qui n’est pas tranchée à ce jour.
La vraie question est l’intérêt de google dans l’affaire : par méconnaissance crasse du sujet, ou dans une forme d’illusoire techno-solutionnisme les aveuglant ?
Jusqu’à présent google signait des ppa d’énergies renouvelables, mais maintenant qu’il a vraiment besoin d’électricité 24h/24, pas d’autres possibilités que le nucléaire.
Diversification , ne pas mettre tous ses œufs dans le même pannier. Il serait intéressant (ce n’est pas précisé dans l’article) de savoir si Google est actionnaire dans ce projet, par pur opportunisme d’investisseur. Augmenter le PV ou l’éolien pour approvisionner ces centres de calcul nécessiterait en contrepartie d’augmenter le stockage par batteries. Et quand on voit le prix de revient de cette approche… Et il ne faudrait pas qu’une tornade vienne détruire le champ PV, car ce serait long à reconstruire or il faut de l’électricité 24h/24. Le réacteur nucléaire, lui, est protégé par un dôme , dont le… Lire plus »