Le projet Ecocombust va-t-il tomber aux oubliettes ? C’est la question que se pose EDF qui envisage d’enterrer ce projet de reconversion à la biomasse d’une centrale thermique située à Cordemais. Ce serait la fin d’une saga qui dure depuis plusieurs années.
Afin de parvenir à ses objectifs climatiques et notamment à la neutralité carbone d’ici 2050, la France mise sur le nucléaire et les énergies renouvelables. Se pose alors la question de l’avenir des centrales thermiques. Il y a de ça plusieurs années, EDF avait imaginé l’avenir de ses centrales thermiques, dans la perspective de la fermeture annoncée des usines à charbon. Si certaines ont fermé, comme celle du Havre (Normandie), d’autres pourraient bénéficier d’une reconversion. C’est ainsi que le site de Cordemais (Loire-Atlantique) devait être reconverti en site de production de biomasse. C’est le projet Ecocombust.
Un premier coup d’arrêt en 2021
Le projet a déjà connu un premier coup d’arrêt en 2021, en raison du budget excessif nécessaire pour les travaux. En plus, partenaire du projet, Suez avait annoncé son retrait. Ecocombust avait néanmoins été relancé en 2022, face à la nécessité de renforcer la souveraineté énergétique du pays à la suite de l’invasion russe en Ukraine ayant tendu le marché de l’énergie. En 2023, l’État a donné son accord de principe pour la reconversion du site, dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). L’investissement nécessaire, estimé à 200 millions d’euros, devait permettre de préserver les 500 emplois du site. Mais un coup de tonnerre intervient en septembre 2024, avec la décision d’EDF d’arrêter net le projet.
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L’énergéticien explique dans un communiqué de presse que « les conditions technico-économiques de réalisation du projet Ecocombust n’étant pas réunies, EDF envisage de ne pas poursuivre le projet ». EDF précise qu’après étude, il s’avère qu’il ne sera pas possible de « substituer complètement des pellets au charbon ». Mais alors, quel avenir pour la centrale de Cordemais ? EDF annonce envisager « d’arrêter la production électrique de la centrale thermique de Cordemais en 2027 ». Un coup dur pour les salariés qui pourront rester sur le site jusqu’en 2029 d’après EDF.
Le site ne sera pas laissé à l’abandon pour autant puisqu’une activité est tout de même prévue par EDF. Sa filiale Framatome devrait en effet créer à cet endroit une usine de préfabrication des tuyauteries du circuit secondaire principal pour les EPR2. L’usine emploierait environ 100 personnes lors de son entrée en service pour atteindre les 200 salariés lors de son pic d’activité.
L’avenir des centrales thermiques : entre reconversion et fermeture
Ailleurs en France, le site de Gardanne (Bouches-du-Rhône) a été converti à la biomasse dès 2018, mais des mouvements sociaux justifiés par des craintes quant à l’avenir de l’usine perturbent son fonctionnement. Selon la CGT, l’exploitant GazelEnergies ne souhaiterait en effet pas exploiter l’usine de biomasse au-delà de 10 ans.
Quant à l’usine de Saint-Avold (Moselle) qui a fermé puis redémarré en 2022 dans le contexte de la crise de l’énergie, elle devrait être définitivement arrêtée en fin d’année. Ceci prouve qu’il n’est pas si facile de se passer de charbon et que la reconversion des sites en usines de production électrique à partir de biomasse n’est pas simple.