Une centrale nucléaire sur la Lune, vraiment ? L’annonce de tels projets a émaillé l’actualité de l’exploration spatiale au cours des dernières décennies. Il n’en reste pas moins que le concept repose sur des besoins bien identifiés pour tout concept base lunaire. Voici quelles en sont les raisons.
C’est en 2021 que la Chine et la Russie ont annoncé leur projet conjoint de construction d’une base habitée sur la Lune. Ce projet, baptisé International Lunar Research Station (ILRS), envisage une mise en service entre 2035 et 2045. De son côté, l’Inde capitalise sur la réussite de son atterrisseur lunaire Chandrayaan-3, qui s’est posé sur la Lune le 23 août 2023. Dans la foulée de ce succès, en effet, le Premier ministre indien Modi a annoncé son ambition de poser des astronautes sur notre satellite à l’horizon 2040.
L’Inde joue un jeu diplomatique équilibré entre les grandes puissances, nouant des partenariats notamment avec les États-Unis et la Chine, en fonction des opportunités. Il n’était donc qu’une question de temps avant qu’une grande collaboration de l’Inde avec l’un ou l’autre bloc apparaisse dans le paysage mondial. C’est aujourd’hui chose faite : c’est par le biais de Rosatom, le constructeur et opérateur de centrales nucléaires russe, qu’est annoncé le partenariat entre la Russie, la Chine et l’Inde pour la construction d’une centrale nucléaire sur la Lune, dans le cadre du projet de base lunaire ILRS.
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Les enjeux du mix électrique sur la Lune présentent certaines similitudes avec ceux du mix électrique sur Terre. Pour là-haut aussi, le débat fait rage : nucléaire ou photovoltaïque ? Les conditions d’ensoleillement de jour sont très favorables sur la Lune, car il n’y a pas là-haut d’atmosphère, et donc de perturbation d’ordre météorologique. En revanche, la nuit y dure 14 jours, c’est-à-dire la moitié du temps qu’il faut à la Lune pour faire le tour de la Terre – on parle en l’occurrence de rotation synchrone de sa rotation sur elle-même et de sa rotation autour de la Terre.
Dans le cas d’un approvisionnement solaire, cela rend plus ardu encore la continuité de l’approvisionnement électrique pendant les deux semaines de nuit, exigeant d’énormes systèmes de stockage de l’électricité, par exemple, par batterie ou par volants d’inertie. Pour le projet de base lunaire ILRS, qui réunit la Russie, la Chine, et l’Inde, il semble donc que ce soit l’énergie nucléaire qui ait été choisie. Peu de détails ont encore filtré sur sa conception ; nous savons pour le moment que la puissance de la centrale nucléaire serait de l’ordre de 500 kW, ce qui correspondrait donc à un très petit réacteur.
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