L’éolien en mer accélère son développement en France. Deux nouveaux projets vont pouvoir bénéficier du soutien financier de l’Etat français, avec l’accord de la Commission européenne. Une bonne nouvelle qui devrait soulager les acteurs de la filière, quelque peu inquiets sur leur avenir ces dernières semaines.

Dans le cadre de sa transition énergétique, la France s’est donnée pour objectif de mettre en service 50 parcs éoliens en mer représentant 40 gigawatts (GW) installés d’ici 2050. Afin d’y parvenir, il faudra attribuer 2 GW par an à partir de 2025 et 20 GW attribués au total en 2030. Plusieurs projets éoliens en mer sont en cours sur les trois façades maritimes françaises et trois parcs sont désormais en service à Saint-Nazaire, Fécamp et Saint-Brieuc. Fin 2023, on apprenait que deux projets situés dans le golfe du Lion allaient bénéficier d’un soutien financier de l’État français, avec l’aval de la Commission européenne.

Une enveloppe de 10,82 milliards d’euros pour les parcs d’Oléron et de Centre Manche 2

Cette dernière vient de valider une nouvelle aide pour deux nouveaux parcs en mer français. Le premier consiste en un parc éolien posé situé au large de l’île d’Oléron, pour une puissance comprise entre 500 mégawatts (MW) et 1 GW. Au total, le site comptera entre 50 et 80 éoliennes. Le second parc concerné par l’aide financière est celui appelé Centre Manche 2 situé à 43 km des côtes normandes. D’une puissance de 1,5 GW, le parc comprendra là encore des fondations posées et s’étendra sur une zone de 270 km2. Il devrait produire l’équivalent de la consommation électrique de 800 000 foyers.

En pratique, le feu vert de la Commission européenne consiste à permettre à l’État français de prévoir une enveloppe de 10,82 milliards d’euros qui aura pour but de soutenir les deux projets sous la forme d’un contrat sur la différence (CFD) sur une période de 20 ans. Il s’agit de verser à l’exploitant une prime mensuelle dont le montant varie selon l’écart enregistré entre les prix de marché et le prix de référence défini contractuellement. Selon cette différence, l’exploitant recevra un complément si l’écart est en sa défaveur. Dans le cas inverse dans lequel l’écart serait en faveur de l’exploitant, celui-ci reversera la différence à l’État. Par ailleurs, l’exploitant sera désigné sur la base d’un appel d’offres. La Commission européenne a donné son accord pour ce dispositif, sur la base du plan industriel du pacte vert, au motif que « le régime français était nécessaire, approprié et proportionné pour accélérer la transition écologique ».

À lire aussi Éolien en mer : la carte des parcs et projets en France

Une bonne nouvelle pour l’avenir du secteur de l’éolien en mer

Cette nouvelle devrait rassurer la filière, qui voit son avenir quelque peu assombri ces dernières semaines, dans le tumulte politique qui secoue notre pays. En effet, le Rassemblement National (RN) qui a réuni plus de 31 % des suffrages lors des élections européennes, n’est pas partisan de l’éolien, bien au contraire. Après avoir souhaité le démantèlement de tous les parcs existants il y a quelques années, le parti d’extrême droite entend désormais mettre en place un moratoire sur tous les projets en cours, s’il parvenait à prendre la tête du gouvernement à l’issue des élections législatives prévues ces jours-ci.

Le futur gouvernement devra rapidement fixer les acteurs de l’éolien sur leur avenir, tant les enjeux sont importants, du point de vue économique, mais également du point de vue environnemental, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.