Les panneaux photovoltaïques vont-ils conquérir les centres historiques ? S’il est normalement difficile de poser des panneaux solaires à proximité d’un monument historique, une entreprise de la région de Toulouse a trouvé la parade en utilisant des panneaux photovoltaïques imitant la couleur des tuiles de la ville Rose. 

Quand on habite à proximité d’un bâtiment classé ou inscrit aux monuments historiques, entamer la rénovation de son logement peut vite ressembler au parcours du combattant si on compte apporter des modifications à l’enveloppe extérieure de son bien. En effet, toute demande de permis de construire, ou déclaration préalable de travaux, doit passer entre les mains d’un architecte des Bâtiments de France, qui doit s’assurer que les modifications projetées ne viendront pas dénaturer l’environnement proche du monument en question.

En fonction des cas et des sites, exit les menuiseries en PVC, les toitures en bac acier ou les panneaux photovoltaïques. Pourtant, cette contrainte, presque toujours rédhibitoire quand il s’agit de panneaux photovoltaïques, n’a pas ralenti Marie-Christine Etelin. Ancienne avocate, celle-ci a remué ciel et terre pour enfin poser des panneaux solaires sur la toiture de son logement, situé tout près de la « Colonne de Jolimont », en plein cœur de Toulouse, rapportent nos confrères du Parisien. Pour réussir ce défi normalement perdu d’avance, elle a fait appel à l’entreprise Quatiris qui lui a proposé une solution plutôt originale : des panneaux photovoltaïques couleur brique.

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Plus chers, moins performants, mais plus discrets

Encore peu répandus, les panneaux photovoltaïques de couleur ont pourtant l’avantage de mieux se fondre dans leur environnement, au prix d’une efficacité inférieure à des panneaux traditionnels. Pour obtenir ces variations de couleur, les fabrications qui proposent cette technologie n’utilisent pas de pigment ou d’encre, mais un système de filtre qui a la particularité de réfléchir certaines longueurs d’onde, faisant apparaître des couleurs. Grâce à ce procédé, il est ainsi possible d’obtenir une large variété de teintes. En revanche, ce filtre a tendance à amoindrir les performances du panneau. Plus la couleur choisie est claire, moins il reçoit de lumière pour produire de l’électricité. Selon le fabricant de film Solaxess, les performances varient de 90 % de celles d’origine pour la teinte gris foncé, à seulement 55 % avec l’utilisation d’un film blanc.

Enfin, la discrétion a un prix. Sur le site Oscaro Power, on peut trouver des modèles de la gamme Bisol Sprectrum, qui sont affichés à 352 € pour le modèle blanc et 362 € pour le modèle vert, pour une puissance variant entre 220 Wc (pour le blanc) et 300 Wc pour le vert. Le prix des modèles standard oscille plutôt entre 100 et 200 € avec une puissance supérieure à 400 Wc.