Si le nucléaire est, aujourd’hui, l’une des solutions privilégiées pour décarboner la production d’électricité dans le monde, cette technologie pourrait faire bien plus. En effet, chaque réaction de fission engendre une quantité colossale de chaleur dont l’utilisation pourrait participer à décarboner l’industrie. C’est ce que la Chine a commencé à faire avec le projet Heqi 1.
À l’est de la Chine, le projet Heqi 1 consiste à envoyer de la vapeur d’eau issue des systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Tianwan vers une zone industrielle de la ville de Lianyungang. Cette transmission n’est pas directe, pour garantir une sécurité maximale. L’eau du circuit de refroidissement est transformée en vapeur dans le générateur à haute pression grâce à la réaction de fission nucléaire. Cette vapeur sert ensuite à faire bouillir de l’eau de mer dans une usine de dessalement. Ensuite, la vapeur résultante de cette opération est elle-même conduite jusqu’à une usine pétrochimique par le biais d’un pipeline de 23 kilomètres de long, où elle servira pour les activités industrielles du site. Outre ces choix de conception, un ensemble de points de contrôles ont été mis en place pour vérifier l’absence de traces de radioactivité dans la vapeur. En cas d’anomalie, l’installation serait immédiatement arrêtée.
Selon la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC), le projet permettrait de fournir 4,8 millions de tonnes de vapeur par an, et ainsi éviter l’utilisation de près de 400 000 tonnes de charbon par an.
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Actuellement, la grande majorité des réacteurs nucléaires dans le monde est exclusivement dédiée à la production d’électricité. Pourtant, le rendement électrique d’une centrale ne dépasse guère les 30%, et les 70% d’énergie restante sont perdus sous forme de chaleur. Le développement d’une installation de cogénération de cette envergure pourrait marquer une étape cruciale dans le développement de la filière nucléaire, en permettant de mieux répondre aux enjeux de la décarbonation.
Il pourrait s’agir d’une réponse au défi de la production de chaleur, aujourd’hui largement dépendante des énergies fossiles. Dans la même dynamique, la startup française Jimmy cherche à mettre l’énergie nucléaire au service de la production de chaleur pour en accélérer la décarbonation grâce à son propre modèle de SMR. Si tout se passe comme prévu, les premiers réacteurs pourraient être déployés dès 2026.
30 % – 70% ! Espérons que ds la conception des futurs EPR2 et suivants, la valorisation – récupération des 70% d’énergie aujourd’hui gâchées ds les cours d’eau de refroidissement et tours àéro-refrigerantes ( co-generation) sera prise en compte ds le Cahier des Charges, et servira à alimenter 1 Réseau de Chaleur utilisé pour apporter des calories à des logements et process. Exemple de Fessenheim où les 2 tranches de 900 MW étaient très peu loin du village de Fessenheim. < 5 km. Installer 1 réseau de 20 km, ( évoqué par les chinois) aurait permis de chauffer une ville… Lire plus »
C’est un constat que faisait également l’AIE et pas uniquement pour la France.
Le problème de la France , c’est que les centrales sont trop grosses, trop éloignées des centres urbains et qu’il n’y a pas suffisamment de débouchés dans les réseaux de chaleurs urbain et chauffage collectifs pour rentabiliser le cout de tout le réseau de tuyau qu’il faudrait construire.
A l’avenir, il faudra surement faire des réacteurs plus petit, installé plus proche des villes et dédié uniquement à la production D’ECS et de chauffage urbain.
Nous, en France, on est davantage écolo. Autrefois, avec l’eau chaude de l’usine d’Eurodif, nous alimentions la ferme des crocodiles à Pierrelatte.
Mais alimenter de l’industrie en eau chaude issue de réacteurs, non vraiment vous n’y pensez pas, il faudrait être intelligent comme un chinois pour penser à une telle optimisation.
Franchement, améliorer la rentabilité du nucléaire…quel scandale !!!
Vite…faisons une loi en France (le pays des libertés qui aime tout interdire) pour empêcher qu’une telle chose puisse se produire un jour chez nous.
En France nous avons déjà une application similaire à la centrale de Gravelines dans le Nord où depuis janvier 2017 l’eau tiède rejetée par la centrale alimente le terminal méthanier de Dunkerque pour la re-gazéification du GNL. Même si il y a un vrai potentiel à la co-génération nucléaire (quand même 2/3 d’énergie perdu), le gisement réel est bien difficile à déterminer et exploiter en France : la très grande majorité des réacteurs sont loin de toute grosse agglomération et de toute zone industrielle (regardez où se situ Dampierre-en-Burly ou Chooz !). Sans compter la problématique des arrêts de réacteurs… Lire plus »
Cela fait des années que l’on sait que les centrales nucléaires françaises ont le potentiel en cogénération de chauffer une bonne partie de la France, mais a part des réalisations anecdotiques EDF s’y est toujours refusée.
Il y a là un potentiel de plus de 100 TWh a portée de mains, connu de tous et dont personne ne veut