La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient d’annoncer que la facture de gaz va augmenter à partir du 1ᵉʳ juillet prochain pour les ménages. Cette hausse est-elle le signe d’un nécessaire passage au tout électrique dans nos foyers ?
La guerre en Ukraine et les sanctions européennes à l’égard de la Russie ont tendu l’approvisionnement en gaz naturel au sein de l’Union européenne ces deux dernières années. Pour protéger le consommateur français d’une hausse spectaculaire du prix du gaz, un bouclier tarifaire a été mis en place afin de geler les prix. Puis, face à la chute du prix du gaz sur le marché de gros, le bouclier tarifaire a été levé en juillet 2023. Cette décision a été concomitante à la fin des tarifs réglementés (TRV) du gaz à partir du 30 juin 2023, pour les particuliers et les copropriétés, contraints de choisir une offre de marché entre les différents fournisseurs existants.
Une hausse de la facture de gaz de 11,7 % dès juillet 2024
Depuis cette date, la CRE publie chaque mois un prix repère qui permet au consommateur de s’orienter plus facilement sur le marché du gaz et de mieux comparer les offres des fournisseurs. Il s’agit d’un tarif indicatif qui se reflète selon la commission « une estimation moyenne des coûts supportés par les fournisseurs au titre de la fourniture de gaz naturel pour un client résidentiel. [Il] intègre à la fois les coûts d’approvisionnement (coût de l’énergie sur le marché de gros) et les coûts “hors approvisionnement” tels que les coûts commerciaux, les coûts d’acheminement ou de stockage et la rémunération du fournisseur ».
Justement, la CRE vient de publier son prix repère pour le mois de juillet 2024. Il sera en hausse de +11,7 % par rapport à celui de juin 2024 pour s’établir à 129,2 euros/MWh. Il est à noter toutefois que ce nouveau prix est en baisse de -3,5 % par rapport au prix repère du 1ᵉʳ janvier 2024. Pour comprendre la raison de cette augmentation, il faut revenir sur les composantes d’une facture de gaz naturel :
- La moitié porte sur la fourniture d’énergie proprement dite. C’est un prix au m3 qui varie selon les fournisseurs ;
- Un quart environ porte sur le coût d’acheminement de l’énergie par les réseaux. Ce tarif est le même pour tous les fournisseurs et il est fixé par les pouvoirs publics. Son montant est reversé aux gestionnaires de réseaux pour entretenir les réseaux de transport et de distribution ;
- Un quart environ concerne les taxes et les contributions : la contribution tarifaire d’acheminement (CTA), la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN) et la TVA. Elles sont identiques pour tous les fournisseurs.
Coût d’entretien des réseaux et hausse du prix sur les marchés de gros justifient l’augmentation des tarifs du gaz
Cela étant précisé, revenons à la hausse des prix annoncée pour le 1er juillet 2024. La CRE justifie cette réévaluation par une augmentation du coût d’acheminement qui représente plus de la moitié de la hausse annoncée (55 %). L’augmentation des prix du gaz naturel sur les marchés de gros affecte aussi le nouveau prix puisqu’elle représente 37 % de l’évolution du tarif. Ainsi, la CRE explique que pour une offre qui serait conforme au prix repère en juillet prochain, la facture annuelle d’un ménage s’établirait à 1 184 euros TTC, contre 1 227 euros TTC en janvier 2024.
Évidemment, s’agissant d’un prix repère, les fournisseurs sont libres de proposer des offres différentes. En début d’année, la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, expliquait sur France Info que la hausse des coûts d’acheminement était nécessaire pour entretenir les tuyaux dans lesquels circule le gaz. Il s’avère que ce tarif est resté stable ces quatre dernières années et qu’il n’a pas permis de couvrir les coûts supportés par GRDF. En plus, l’augmentation du coût d’acheminement pour les prochaines années servira aussi à payer la transition énergétique en permettant par exemple de raccorder au réseau de nouvelles installations de méthanisation. Enfin, il faut noter que les consommations de gaz ont tendance à diminuer ces dernières années alors que les frais d’entretien du réseau sont les mêmes, peu importe le nombre de consommateurs et le niveau de consommation. Même s’ils sont moins nombreux et consomment moins, les consommateurs de gaz vont devoir s’acquitter de ces frais d’entretien du réseau.
Faut-il préférer l’électricité au gaz naturel dans nos foyers ?
Alors, est-il temps d’en finir avec le gaz dans nos foyers et de lui préférer l’électricité ? Rappelons tout de même que comme le gaz, l’électricité n’est pas épargnée par la hausse des prix. La dernière en date remonte à février 2024 avec une réévaluation de 8,6 % en moyenne. Nous pourrions nous dire que l’électricité ou le gaz, c’est un peu le même combat au niveau des prix. En réalité, c’est moins évident qu’il n’y parait. En effet, la législation se durcit à l’égard des chaudières au gaz. La nouvelle réglementation applicable aux bâtiments neufs, la RE2020 interdit l’installation d’une chaudière au gaz naturel dans les bâtiments neufs individuels depuis janvier 2022. Il reste néanmoins toujours autorisé de conserver sa chaudière au gaz existante.
À l’inverse, le développement du chauffage électrique est soutenu par l’État. On ne parle pas ici de vieux radiateurs électriques, mais d’un modèle de chauffage économique et écologique, la pompe à chaleur (PAC). Fonctionnant à l’électricité, la pompe à chaleur utilise les calories présentes dans l’air extérieur ou celui du sous-sol (dans le cas de modèles géothermiques) pour réchauffer l’intérieur du logement. Parfois réversibles, les pompes à chaleur peuvent alors refroidir le domicile en été. La pompe à chaleur présente l’avantage d’être économique puisqu’elle produit davantage d’énergie thermique qu’elle ne consomme d’électricité. C’est donc intéressant au vu de l’augmentation des prix que l’électricité subie également.
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Pour les pouvoirs publics, il faut donc encourager les ménages à s’équiper de pompes à chaleur. C’est la raison pour laquelle plusieurs aides existent : MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro ou encore le Coup de pouce chauffage. Ce dernier permet de remplacer une chaudière au charbon, au fioul ou au gaz par une pompe à chaleur. Tous les ménages sont éligibles, sans condition de ressources.
Mais le gaz dit « naturel » n’est pas utilisé simplement pour le chauffage. L’eau chaude peut aussi être assurée par cette énergie. Si l’installation d’un simple ballon d’eau chaude électrique ne donne pas droit à des aides, il n’en va pas de même pour les modèles thermodynamiques. Onéreux à l’achat, mais économiques à l’usage, les ballons thermodynamiques permettent de bénéficier notamment de MaPrimeRénov’ et de l’éco-prêt à taux zéro.
Pour conclure, compte tenu de la flambée des prix du gaz et des nouveaux appareils économiques de chauffage et de production d’eau chaude fonctionnant à l’électricité et soutenus par l’État, il peut être intéressant pour les ménages de privilégier l’électrique au gaz naturel.
« Est-il-temps de passer au 100% électrique ? » Ce serait souhaitable, mais…Pour le logement neuf, il n’y a pas photo. Les dispositions sont déjà prises pour qu’on n’y installe plus de fossiles. Certes, cela augmente le coût du logement, mais c’est un moindre mal puisqu’on combine en principe dès la conception système de chauffage/ECS et isolation performante. Pourtant, selon une statistique de l’ADEME, 17% du parc installé depuis 10 ans est de catégorie A. J’aurais envie d’écrire « 17% seulement », car il n’est pas normal de prendre encore du retard dans le neuf, alors que l’on souhaite atteindre 100% du parc BBC… Lire plus »
Faire passer les seuls camions à l’électrique économise environ 70 TWh/an en France Cuisiner au gaz a été amplement démontré comme polluant pour les habitants. L’induction est plus rapide et préférable comme par ailleurs le micro-ondes Pour les maisons on sait coupler solaire PVTh (hybride) et pompe à chaleur avec ainsi des Cop de 6,6 à 10. Voir Li-Mithra mais aussi un peu différent Consolar Energy, Dualsun etc https://li-mithra.fr/ On sait faire du stockage 5 fois plus concentré que l’eau en matériaux à changement de phase pour des durée de près de 20 jours (Grims Energies, Sunamp etc) donc gain… Lire plus »
Li-mithra ? Une belle idée mais un fiasco technique. La société a coulée. Les consommateurs peuvent mettre leur investissement (30K€ pour moi) à la poubelle. Les économies d’énergies ne sont pas synonyme avec les économie d’argent.
Pour la cuisine passer au gaz en bouteille , pas d abonnement et surtout le prix ne varie pas tous les 6 mois
C’est encore mieux de passer à l’induction. C’est plus économique, ça chauffe plus vite, répond au doit et à l’œil et élimine tout risque d’incendie ou d’explosion. C’est aussi beaucoup moins de risque de brûlure et un facilité de nettoyage déconcertante. Un seul regret, ne pas l’avoir eu plus tôt !
« Est-il-temps de passer au 100% électrique ? » Même si on voulait, on ne pourrait pas de toute façon. Chaque année la France importe près de 500 Twh de gaz naturel. Au moins 200 Twh partent dans le chauffage résidentiel. même en supposant que les PACs divisent par deux la consommation d’énergie par rapport aux chaudières gaz, il faudrait trouver au moins 100 Twh de plus en plein hiver sachant qu’ aujourd’hui on a déja du mal à produire suffisamment pour nous dans cette période. Sans compter qu’avec les PACs, on arrive à péniblement chauffer les petites habitations dans des hivers… Lire plus »
Il faut surtout que le logement soit bien isolé, sinon le chauffage avec PAC ne fonctionne pas
Mais que c’est pénible c est expert en carton qui disent en permanence que « c’est pas possible , ça marche pas… ». Vous ne faites que ralentir les qq solutions qui s imposeront de toute façon, malgré les difficultés et les contraintes. Car les conséquences de l inaction et du statu quo seront infiniment pires. Autant d un point de vue climatique que géopolitique, que dans notre balance commerciale ext/int. On a tout intérêt à se débarrasser autant que possible des fossiles. Et augmenter la production elec n est pas du tout insurmontable, on maîtrise toutes les technos qui sont diverses… Lire plus »
J’ai donné une argumentation chiffrée et pas du bla bla contrairement à vous.
Si vous avez les chiffres qui prouvent que ça fonctionne, allez y , faites moi rire.
Ps: quand vous critiquez les autres sans présenter d’arguments valables, faites un effort sur l’orthographe !
Voilà les chiffres: – Alors, concernant la « qualité » du chauffage avec les PAC, si tu lis l’anglais, va lire l’excellent article de Charbon Brief » Factcheck : 18 misleading myths about heat pump ». – Concernant les besoins de chauffage, quand tu lis l’étude de RTE « Futurs Énergétiques en 2050 » ou bien « Bilan prévisionnel 2024 », tu vois que même si on electrifiait totalement les chauffages en France, la conso des ménages resterait stable. Ce paradoxe s’explique par le fait qu’en fait, déjà 40% des ménages se chauffent à l’électricité, mais en utilisant des radiateurs type « grille-pain », qui consomme 2 à 3… Lire plus »
Elle pourrait même baisser car l’objectif est bien que les PAC soient installées avec des gestes d’isolation réduisant les besoins en chauffage des logements.
A cela il faut ajouter les hivers qui sont et seront régulièrement plus doux.
Je n’ai pas besoin de lire un article bidon.
Tous ceux que je connais qui ont une PAC ont un 2ème mode de chauffage au bois ou au gaz, soit parce que leurs PACs ne chauffe pas assez (17°C – 18°C), soit parce que elle mets trop de temps à chauffer si ils l’utilisent seule.
A la base, l’article parlais de remplacer du GAZ !
Donc si on veut remplacer du gaz par de l’électricité qu’on a pas aujourd’hui, il faudra nécessairement en produire plus.
Surtout qu’aujourd’hui, on en produit déjà pas assez pour nous l’hiver !
On pourrait quand même souligner le paradoxe que « remplacer des grille-pains par des PAC », ça n’apporte aucun bénéfice quant à l’émission des GES. Par contre, c’est un investissement important pour les gens qui y vivent. L’électricité n’est pas un problème écologique en France (20 grammes/KCO2). Je ne vois pas au nom de quoi on leur imposerait ce changement. Plus généralement, quand on parle d’économie d’énergie, il faut AUSSI prendre en compte l’amortissement de l’investissement initial. Les promoteurs de toutes ces technologies chères prennent un malin plaisir à l’oublier. Ils considèrent que le coût initial est pris en charge par les… Lire plus »
Commentaire (Traduit avec DeepL.com) d’un citoyen britannique relatif à l’article de Carbon Brief « Cet article doit être vérifié, car il est au mieux trompeur, et au pire, tout simplement faux. Article très partial qui ne tient pas compte du fait que, par exemple dans les pays nordiques, l’utilisation réussie des pompes à chaleur est en partie due à la conception et à l’isolation supérieures des maisons par rapport au parc immobilier britannique. Je suis très inquiet lorsqu’un article supposé « vérifier les faits » contient plus de « faits » qui doivent être entièrement vérifiés que de « faits » qui peuvent être crus. Il suffit… Lire plus »
Excellent ! Bouboul qui donne des leçons d’orthographe !
L’hôpital qui se fout de la charité
En France, c’est beaucoup plus facile de décarboner la production d’énergie (à 99% en avril et en mai 2024!) que de décarboner les secteurs; En effet l’optimisation sous contraintes écologiques conduit forcément à la baisse de rentabilité économique des investissements. Et on n’a toujours pas décidé de « qui paye? ». Dans le logement nous payons l’incurie de ces 50 dernières années pendant lesquelles nous avons construit des logements sans isolation (contrairement aux pays scandinaves, et aux pays froids d’Europe centrale) et sans climatisation. Les « experts » estiment d’ailleurs que Paris sera une des capitales les plus chaudes du monde, parce que nous… Lire plus »
Que de contres vérités dans votre verbiage ! Les pac actuelles sérieuses ont des cop de l’ordre de 3, les centrales à cycle combiné gaz ont des rendements supérieurs à 50 % ce qui fait que même si on produisait l’intégralité de l’électricité nécessaire à ces pac à partir de centrales gaz notre consommation de gaz baisserait. Comme elles seront au moins en partie alimentées par un mix largement décarboné c’est une solution de réduction des émissions pertinente. De plus, surtout sur les grosses installations, les pac peuvent avoir des ballons de stockage afin de ne pas consommer pendant les… Lire plus »
Je crois que vous avez pas compris la différence entre COP théorique et COP réel. L’efficacité d’une PAC dépend de tout un tas de paramètres. – Température extérieure – Température voulue à l’intérieure – niveau d’isolation du logement – type de chauffage du logement – etc… Ce qui font croire que les PACs divisent vraiment par 3 la consommation par rapport à une chaudière gaz pour le même niveau de chauffage Pour comprendre tout ça, il faut avoir les bases en thermodynamique et ne pas se contenter de lire bêtement la communication commerciale affiché sur les PACs ou des sites… Lire plus »
Bouboule, j’apporte cette réponse pour les gens qui passeraient par là et qui penseraient que tu as raison, alors je les études, donc un discours scientifique, nous montre que ce que tu es dit est juste faux. Je suis désolée, c’est pas tes 3 amis qui ont mal installé une PAC ou qui se sont fait arnaquer qui vont prouver le contraire. Il faut avoir une vision plus global, et regarder le système dans son ensemble. Ainsi, RTE, le gestionnaire du réseau électrique, je pense qu’ils en savent bien plus que toi, à sortie en décembre 2020 une étude intitulé:… Lire plus »
D’abord, je ne pense pas que vous connaissiez mes « amis », donc je ne vois pas ce qui vous permet de dire qu’ils ont mal installés leur PAC ou qu’ils se sont fait arnaquer. Vous ne savez pas dans quelle régions ils habitent, ni le niveau d’isolation de leur logement. Quand on ne sait pas, on évite de parler, s’il vous plaît. S’ils se sont fait arnaqué, c’est parce qu’ils sont cru les balivernes qui laissaient croire que des PACs leur donneraient le même niveau de confort qu’une chaudière gaz. RTE dit que ça marche dans une « maison bien isolés » mais… Lire plus »
Que personne n’arrive à se mettre d’accord sur le nucléaire c’est une chose, mais sur les PAC…
Que le COP soit de 1, de 2, de 3 c’est pareil, même si la consommation d’une PAC représente 1/3 de la consommation d’un ménage.
Si un jour on manque d’électricité, on choisira entre se chauffer et charger sa voiture. C’est toujours mieux que ne pas pouvoir du tout se chauffer car on n’a pas de gaz ET ne pas pouvoir se déplacer car on n’a pas de pétrole.
Fou comme les fossiles restent attachés à leur énergie éponyme.
A lire votre pseudo, vous devez faire partie de tous ces génies qui se prennent pour de parfait ecolos au volant de leurs panzer électriques de 2 tonnes.
On doit passer au tout électrique non pas parce que le prix du gaz augmente, mais pour arrêter d’émettte du CO2 principal responsable du réchauffement climatique et tous les désordres que cela entraîne.
S’il ne s’agissait que d’une histoire de fric, comme l’article le laisse penser, alors on brûlera tout le gaz qu’on trouvera sur notre planète, et tout le charbon avec, et tout le pétrole, et tout ce qui pourra brûler. On appelle cela l’enfer. Et sa porte est ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Porte_de_l%27Enfer_(Turkm%C3%A9nistan)