EDF a annoncé un nouveau retard sur le chantier de l’EPR britannique d’Hinkley Point C. Une nouvelle qui tombe mal alors que l’énergéticien tricolore doit lancer de nouveaux projets sur le territoire national.
La saga de l’EPR n’a pas fini de faire parler d’elle. D’un côté, il y a les déboires rencontrés par le chantier français de Flamanville, qui accuse un retard de 12 ans et un budget qui a quadruplé depuis l’origine du projet. D’un autre, les trois EPR en fonctionnement dans le monde, deux à Taishan (Chine), lesquels ont subi des arrêts inopinés et un à Olkiluoto (Finlande) dont la mise en service a également été retardée en raison de dysfonctionnements sur la partie non nucléaire.
Outre-Manche, un chantier est en cours depuis plusieurs années dans le Somerset, pour la construction d’une paire d’EPR qui devait entrer en service en 2025. Un premier retard avait conduit à décaler la date de démarrage à juin 2027. Finalement, ce sera pour 2029. EDF explique que ce nouveau retard concerne les travaux de montage électromécanique qui devaient initialement durer 28 mois. Finalement, ils s’étaleront sur 52 mois. L’énergéticien tricolore se montre très prudent et prévient que le retard pourrait être encore plus important. Dans le cadre d’un « scénario défavorable », la situation « pourrait conduire à un démarrage de la production d’électricité de l’unité 1 en 2031 ». Avec le retard qui s’accumule, le surcoût des travaux est chiffré entre 7 et 9,3 milliards d’euros (en valeur 2015, la valeur 2023 étant en cours de calcul).
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Cette nouvelle tombe très mal pour le groupe français qui s’est vu confier de nouveaux projets avec la construction de 6 nouveaux EPR sur le territoire. Récemment, le PDG d’EDF Luc Rémont avait même annoncé vouloir accélérer la cadence dans le domaine avec la construction de 1 à 1,5 nouveau réacteur nucléaire chaque année. EDF peut compter sur le soutien de l’État qui a renationalisé le groupe pour lui permettre de se donner les moyens d’atteindre ses objectifs. L’énergéticien doit en effet non seulement travailler sur la construction de 6 nouveaux EPR, mais également sur la prolongation de son parc actuel. Et dans la ligne de mire, il y a le projet de 8 EPR supplémentaires, souhaité par le président de la République.
Vous écrivez : » budget qui a quadruplé depuis l’origine du projet »
On trouve sans problème les chiffres de départ projet à 3.3Geuro et 19.1Geuro en 2024 ce qui nous met déjà à un ratio de 5.8 soit près d’un sextuplement du coût du projet. Cette hypertrophie budgétaire appelle une profonde révision de toute la chaine avec objectif de correction pour arrêter cette gabegie, mais je rêve. En tout cas c’est bien plus qu’un quadruplement, c’est le symptôme flagrant d’une anomalie structurelle.
ben non , c est pas cher. on va vite en profiter et construire 12 EPR. on va rigoler
Mêmes causes, même conséquences.
En France comme en GB, l’activité industrielle représente seulement entre 9% et 10% du PIB (contre plus de 20% en Allemagne et Italie).
Pas d’industrie…pas de fournisseurs en abondance.