La captation du dioxyde de carbone est une opération coûteuse, il est donc très intéressant de valoriser le CO2 dans d’autres applications. Par exemple pour fabriquer du carburant. Et c’est bien ce que propose Carbon Recycling International.
C’est le 21 février dernier qu’a eu lieu la cérémonie d’inauguration de l’usine de Shunli, la plus grande installation de transformation du CO2 en méthanol. Située dans la commune Anyang, dans la province du Henan en Chine, elle est placée à proximité d’une cokerie. Le fonctionnement de cette dernière produit, non seulement, du CO2, mais aussi de l’hydrogène. Ces deux substances vont être transférées et consommées par la nouvelle installation dont le rôle sera de synthétiser 110 000 tonnes de méthanol par an.
Le méthanol produit permettra d’alimenter une flotte de 300 poids lourds construits par Farizon, une filiale de Geely, un grand constructeur automobile chinois. Ce sont ainsi 160.000 tonnes de CO2 par an qui seront valorisés. L’investissement est de 90 millions de dollars US, et a conduit à la création de 80 emplois.
Un procédé développé en interne
La technologie employée est celle de Carbon Recycling International, une société islandaise spécialisée dans les procédés dits « Emissions-to-Liquid » (ETL), que l’on pourrait traduire par « Émissions-À-Carburant ». L’objectif de cette approche est transparent : capturer le CO2, par exemple, en sortie d’un procédé industriel qui en génère de grandes quantités, comme les cokeries ou les cimenteries, et le transformer en carburant liquide utilisable par des véhicules. Le procédé doit également être alimenté par de l’hydrogène, lequel peut provenir de l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable ou nucléaire (on parle alors de « e-méthanol »), ou alors en tant que sous-produit d’un procédé industriel (on parle alors de « méthanol faible carbone »).
Fondée en 2006 à Reykjavik, Carbone Recycling International a commencé par le développement d’une installation pilote, d’une toute petite capacité, à hauteur de 10 kg/j seulement. Cette première brique a lancé le déploiement de la phase de démonstration industrielle, avec des installations de plus grande taille. Citons notamment l’installation de George Olah, mise en service en 2011. Située dans la localité de Svartsengi en Island, elle a permis d’utiliser le CO2 relâché par une source géothermique adjacente, produisant 4 000 t/an de méthanol, et permettant de valoriser 5 500 t/an de CO2. Produit en Islande, le carburant est vendu sous la marque « Volcanol ».
Les projets s’enchaînent
Une autre installation est en cours de construction à Lianyungang, dans la Province du Jiangsu en Chine, ainsi qu’une usine en cours de conception pour la Norvège. Par ailleurs, le concept intéresse assez largement pour attirer les investissements. Carbon Recycling International a annoncé fin juin avoir clôturé un tour de table de 30 millions de dollars, destiné à financer ses activités de R&D et sa croissance. La société pétrolière Equinor, dont le gouvernement norvégien est l’actionnaire majoritaire, est un des plus gros contributeurs de cette levée de fonds, par l’intermédiaire de sa filiale Equinor Ventures.
À lire aussi La secte étrange des adorateurs de l’ammoniac
L’article commence par « le méthanol ce nouvel « hydrogène » plus facile à manipuler », ce qui est juste.C’est le cas aussi de l’ammoniac (mention de ses adorateurs ) , mais aussi de l’acide formique indiqué (il y a …5 ans) par la SEPRA81 au directeur de cabinet du ministre de Rugy. Ce produit est en effet facilement obtenu à l’EPFL par la réaction d’une seule molécule d’hydrogène avec le CO2, contre deux pour le méthanol.A noter que cela permet de « bleuir » le vaporeformage, que l’on peut toujours utiliser avec du méthane bio.
Vous donner des chiffres de production en tonnes de méthanol, mais pour mettre en perspective, quelle est la consommation moyenne d’un camion ?
Si on compare le méthanol à l’essence, un voiture thermique consomme +40% en litres. Un moteur diesel consommant moins qu’un moteur essence, on peut imaginer entre +50% et +60% par rapport à un moteur diesel. Un camion PL consomme environ 30 à 35l/100km de diesel. Mais… … si au lieu d’utiliser un moteur thermique, on utilise un pile-à-combustible, on peut presque doubler le rendement , sous réserve de mettre au point la P-A-C mixte hydrogène ET carbone . On peut donc imaginer une transition en douceur, en passant du moteur thermique à la P-A-C. Qui dit transition en douceur dit… Lire plus »
Les infrastructures sont déjà en place, sortez de votre grotte on est fin 2023, des bornes il y en a partout. Mes voyages en VE n’ont rien de différent de ceux que je faisais jadis en thermique. Enfin si: c’est bien plus reposant en électrique, mais ceux qui n’ont jamais fait trois km en VE ne peuvent pas le savoir. Dommage, vous ne savez pas ce que vous ratez.
Je constate en effet que l’équipement en bornes électriques progresse et va continuer à progresser. Je crois que vous m’avez mal compris. Je ne doute pas de la disparition à terme des moteurs à piston. La différence est juste que ma préférence va au chargement de combustible à bord de la voiture plutôt que de charger des batteries. Mais dans les 2 cas, à terme on se retrouve avec une voiture électrique. Qu’on soit avec un VE-B ou un VE-PAC, dans les 2 cas on est avec un VE et donc sans différence d’agrément de conduite. Peut-être même que le… Lire plus »
Bonjour VEisFuture, pour plus de valeurs chiffrées, notamment, vous pouvez consulter l’article suivant : https://www.revolution-energetique.com/dossiers/60-e-le-litre-les-carburants-de-synthese-peuvent-ils-vraiment-remplacer-lessence-et-le-diesel/
Oui, je l’avais déjà lu, mais merci quand même.
Oui mais ce carburant il se transforme en CO2 en brulant
CO2 qui est recapturé et retransformé en methanol.
Et reproduit du CO2 CQFD
De toutes façons j’y crois pas , ce qu’on cherche c’est a ne pas changer notre mode de vie mortifère ca ne marchera pas
Ce sont des emplâtres capitalistes sur une jambe de bois
Personne ne voudra changer son mode de vie.
Tout le monde voudra sa bagnole, manger de la viande tous les jours, partir en vacances au bout du monde, avoir le dernier iPhone etc…
Et peut importe les dégâts.
Allez au Bangladesh ou en Afrique, c’est la qu’ils sont les vraies écolos.
Ben si, on peut changer un peu (on dit d’ailleurs qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas). Pas besoin du dernier iPhone quand on peut garder son téléphone 6 ou 7 ans. On peut avoir sa bagnole pour les déplacements nécessaires et une bagnole qui ne roule pas au fossile. On peut manger beaucoup moins de viande et ne s’en porter que mieux. Mais il y en a qui ne doivent pas connaitre le mot « effort » (un bien grand mot pour de petits changements qui en fait n’ont rien de bien contraignant).
Avec votre pseudo, vous êtes ridicule à vous faire passer pour un ecolo.
Alors arrêtez ou changez de pseudo.
Seule la vérité dérange.
Le plus ridicule c’est bien vous, mais vous avez de la chance, ça ne tue plus.
Pas du tout, ce CO2 produit par la combustion du méthanol ne sera pas reconvertit en méthanol. Donc j’aimerais connaitre la consommation d’énergie de la conversion à l’usine du CO2 en méthanol, car je suspecte (je me trompe peut-être) qu’elle soit supérieur à la consommation d’un éventuel véhicule qui consommerait directement cette énergie (électrique ou hydrogène).
Ah bon, le co2 issu du methanol, n’est pas le même que celui issue du gaz naturel ?
Qu’est-ce qui empêcherait de le recapturer M. l’expert ?
Le problème est que pour que la conversion soit efficace il faut que le captage se fasse directement au niveau de l’émission (avant qu’il soit mélangé à l’air ambiant) car sa concentration sera alors bien trop faible pour un captage efficace. Donc dans le cas du méthanol utilisé pour des carburants, il faudrait que le captage se fasse au niveau du pot d’échappement. Dans cet article, le CO2 est capté au niveau d’une usine. C’est donc faisable. Mais comme je le redis, si ce méthanol est brulé dans un camion, il faut re capter au niveau du pot d’échappement. Ce… Lire plus »
Exact. On capte et on relâche, en principe c’est neutre (si la production ne génére pas de GES, d’où le questionnement sur l’origine de l’hydrogène), c’est toujours mieux que les rejets de CO2 issus du pétrole qu’on a extrait de la terre.
ce n’est pas vraiment ça, car le captage du CO2 pour la production de méthanol consomme beaucoup d’énergie. Cette énergie serait peut-être mieux utilisée directement dans un véhicule hydrogène ou à batterie. Car de toute façon à la fin le CO2 ira dans l’air…
Bien sûr, je suis tout à fait d’accord là-dessus.
Un barbecue au bois (ou au charbon de bois) aussi. Il est où le problème ?