Lorsque l’on évoque les impacts sur les chauves-souris des énergies renouvelables, on pense assez naturellement aux parcs éoliens. Mais des chercheurs montrent aujourd’hui que les chiroptères n’apprécient pas plus les fermes solaires.
L’époque où l’on se lançait bille en tête dans un projet de développement semble révolue. Alors, même si l’énergie solaire est renouvelable et a ainsi le potentiel d’apporter une réponse durable à nos problèmes énergétiques, toutes les précautions utiles devraient être prises au moment du déploiement de fermes solaires pour éviter les effets collatéraux indésirables. Les impacts sur la biodiversité, notamment.
Des études ont montré comment les fermes solaires peuvent profiter à la biodiversité. Les panneaux photovoltaïques se transformant à l’occasion en perchoirs sur lesquels les oiseaux, par exemple, peuvent trouver un abri ou même, construire leur nid. Ils créent aussi des zones d’ombres appréciées des animaux et de la végétation. Et certaines pratiques peuvent encore améliorer les choses. Planter des fleurs variées pour attirer les pollinisateurs ou relier les champs solaires à d’autres zones végétalisées.
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Mais de nouveaux travaux menés par l’université de Bristol (Royaume-Uni) mettent aujourd’hui en garde contre une menace bien particulière. Une menace qui pèserait sur les populations fragiles de chauve-souris. Les chercheurs ont en effet pu observer, sur des enregistrements faits à l’aide de détecteurs de chauve-souris, que l’activité de plusieurs espèces de chiroptères est « considérablement plus faible sur les fermes solaires que sur les sites de contrôle ».
Certains pourraient être tentés de penser qu’il n’y a là rien de bien grave. Les chauves-souris, après tout, n’ont pas nécessairement bonne presse. Pourtant, elles fournissent des services écosystémiques précieux. Le contrôle des populations d’insectes en fait partie. Selon les scientifiques, la situation est d’autant plus préoccupante que les fermes solaires s’implantent de plus en plus sur des zones d’habitat et d’alimentation des chauves-souris.
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Les chercheurs ajoutent qu’ils auront besoin d’études plus approfondies pour comprendre le pourquoi du comment. L’habitat ferme solaire n’est-il pas un habitat correct pour les chauves-souris ? Les champs solaires sont-ils plus pauvres en insectes dont elles se nourrissent ? Craignent-elles les collisions avec les panneaux photovoltaïques ? Des réponses à ces questions devront être apportées pour que des stratégies d’atténuation efficaces puissent être mises en œuvre et que les fermes solaires puissent être à l’avenir déployées sans nuire à la biodiversité.
Cela a déjà été fait sur les parcs éoliens. Quelques mesures simples et peu coûteuses — une modification des vitesses de vent auxquelles les turbines tournent ou encore des moyens de dissuasion acoustiques ou esthétiques — ont, semble-t-il, suffi à réduire la mortalité des chauves-souris dans ces zones.
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