Historiquement connue pour ses mines de charbon et ses gisements de pétrole et de gaz offshore, la Grande-Bretagne avait, un moment, donné l’exemple en matière de transition énergétique. Malgré ses prouesses, le gouvernement, contraint par le Brexit, trouve des difficultés pour réinvestir dans les énergies renouvelables et maintenir le cap.
Selon une étude récente de l’Imperial Collège de Londres, l’apport de l’énergie éolienne dans la production de l’électricité concernant le premier trimestre de 2023 a, pour la première fois, dépassé celui du gaz naturel dans ce pays. Au total, l’apport des énergies renouvelables (éolienne, solaire, biomasse et hydroélectricité) est estimé à 42 %, contre 33 % pour les sources issues des combustibles fossiles. Ainsi, le parc éolien britannique a contribué à fournir 3 % de plus d’électricité par rapport au premier trimestre de l’année 2022. Le pays dispose aujourd’hui d’une puissance éolienne installée d’environ 29 GW, ce qui a permis de diminuer de 5 % l’utilisation des centrales à gaz pendant la même période.
Cette prouesse place le Royaume-Uni à la deuxième place en Europe, derrière l’Allemagne, en matière de production de l’électricité issue de l’éolien, et à la cinquième place dans le monde, derrière les États-Unis, l’inde, l’Allemagne et la Chine. Il occupe le haut du podium en matière d’installations éoliennes en mer. Sur les seules côtes anglaises (et non britanniques !), il y a près de 2 500 éoliennes !
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À cause des incertitudes liées à la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit), plusieurs projets d’énergies renouvelables, notamment éoliens, risquent d’être abandonnés. Les investisseurs et les banques sont peu enthousiastes pour les accompagner à cause de la hausse des taux d’emprunt, ce qui a pour effet d’augmenter le coût des installations éoliennes offshores.
À cela s’ajoute le fait que l’éolien terrestre rencontre une farouche opposition chez les députés, notamment ceux du Parti conservateur et du mouvement associatif, qui mettent en avant « la défiguration du paysage » que provoqueraient lesdites installations. Tout cela oblige le royaume à privilégier les installations en mer, dont le kilowattheure (kWh) coûte déjà trois fois plus cher. Sans compter les frais de dédouanement des équipements qui sont obligatoires depuis la sortie de Londres de l’Union européenne
La porte ouverte à tous les excès ?
Cela dit, le gouvernement britannique ne donne aucun gage sur sa capacité à produire la totalité de l’électricité nécessaire pour alimenter chaque foyer à partir de l’éolien, même en doublant par quatre la capacité marine actuelle pour atteindre 40 GW d’ici 2030. Engagement difficile à honorer, notamment dans le contexte de l’incertitude politique, réglementaire et commerciale créé par la sortie de l’Union européenne.
Par ailleurs, tout indique que la sortie du Royaume-Uni de l’UE va compliquer davantage la situation les installations offshores pour l’ensemble des pays du bassin de la mer du Nord. L’impossibilité de mettre en place un réseau commun pour la collecte de l’électricité à partir des fermes éoliennes, contraignant chacun de ses pays à des interruptions de production en raison de la saturation des réseaux locaux. En conclusion, les observateurs redoutent qu’avec le Brexit, la Grande-Bretagne ne se sentira plus obligée de se soumettre aux exigences de l’UE en matière de protection de l’environnement, chose qui risque d’ouvrir la porte à tous les excès.
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La campagne de dénigrement des éoliennes continue et me fait sourire quand je lis qu’elles défigureraient le paysage ? A croire qu’on ne sait plus différentier le laid du beau ? Parce que quand on fait le compte le nombre de poteaux électriques qui jalonnent toutes les routes du monde, ou les tranchées dans les bois et forêts que constituent les pylônes et lignes hautes tensions, les éoliennes en comparaison sont des libellules dans un paysage de verdure.
Point de Vue très Subjectif !!! Les éoliennes dans le Nord de la France cela commence un peu à marquer nettement les perspectives et les horizons et c’est un peu à nettement plus haut que les lignes électriques… (ça fait parfois par endroit plus des nuées de sauterelles à l’horizon que de discrètes libellules… – Avis perso, mais je l’admets 3 ou 4 éoliennes de-ci de-là dans certains campagnes c’est pas forcément désagréable à « mon » coup d’oeil… et j’aime bien les 4 éoliennes dans un coin de mon canton, mais beaucoup moins ce que sont devenus certaines perspectives en Beauce… Lire plus »
A vous de choisir ? Soit vous acceptez les éoliennes en attendant de pouvoir faire des stocks qui nous permettraient d’en diminuer le nombre .Soit vous demandez des SMR qui seront sans doute plus discrets mais seront surtout énormément plus dangereux ! Et vu qu’il faudra les multiplier, les risques le seront aussi !
D’autre part ,je sais pas s’il y a beaucoup de baigneurs autour de la Hague ou si ce lieux attire beaucoup de touristes ? En tout cas c’est pas moi qui irait me baigner dans ces endroits sans y être contraint !
« Cela dit, le gouvernement britannique ne donne aucun gage sur sa capacité à produire la totalité de l’électricité nécessaire pour alimenter chaque foyer à partir de l’éolien, »
Et cette situation perdurera tant qu’on continuera de prétendre que les Enr ne peuvent pas être stockées ! Parce qu’il ne suffit pas de produire quand les besoins sont en berne et multiplier les KW quand personne ne les utilisent ? Ce qui fait la valeur de l’électricité et de tout ce qu’on achète , c’est de pouvoir s’offrir les choses quand on en ont besoin !
Je pense que c est avant tout un probleme de marche. Le marche electrique anglais est moins interessant que le marche electrique de l UE. Le kwh anglais est probablement moins cher que le kwh de l UE….
« Le kwh anglais est probablement moins cher que le kwh de l UE…. »
Quand on va sur le site de RTE
https://www.rte-france.com/eco2mix/les-donnees-de-marche
on constate que le prix britannique est parfois inférieur, et à d’autres moments supérieur.
Donc le problème n’est probablement pas là.
L’acceptabilité est un problème qui va se généraliser dans l’Europe. Tout dépendra de la la distance du champ par rapport aux côtes.
Le KW.h anglais est en règle générale plus chère que celui du continent, mais par période de Grands vents il chute vite… En économie de Marché toute surproduction non stockable est bradée et tout manque de production par rapport à la demande est très valorisé ! Les économistes et les acteurs de Marché (surtout Anglais) connaissent la Loi de King résumé ainsi : Loi de King, définition | Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr) – « » Désigne le fait que, en raison de la rigidité de la demande de produits (agricoles) de première nécessité, une variation minime de l’offre de ces derniers est… Lire plus »
Brexit ou pas, l’intermittence de production et surtout les pics de production éolienne impactent les réseaux donc les marchés de l’électricité (toute surproduction est « bradée » et cela est connu et étudié depuis des milliers d’années) donc in fine la rentabilité des parcs éoliens à prix de marché… Les écrêtements sur la production des parcs éoliens britanniques sont déjà en cours (et les prix des parcs autour de 50 Euros/MW.h sont plus des politiques de prix de marché que des prix « réels »)… Sans hydraulique à l’échelle (STEP surtout) pour stocker les à coup de l’éolien, cela va être compliqué (ou cela… Lire plus »
Variabilité. Pas intermittence.
L’éolien ce n’est pas le solaire qui lui est clairement intermittent
Et variabilité de l’interprétation du mot « intermittence » suivant les personnes…
Allons donc pour variable cette fois pour l’éolien… Cela variera peut-être de mieux en mieux… (L’avantage de l’intermittence du PV est qu’elle plus prévisible que celle de l’éolien à la journée, à la semaine et à l’année – Hélas ! j’adore la voile et les conditions de vent variables sont parfois gênantes, même si en 40 ans la météo a fait des progrès assez fantastiques…)
L’éolien ou le solaire ne sont pas plus intermittent que le nucléaire sans uranium ou sans eau et sans SETP . Le vrai problème des Enr c’est le stockage ! Hors celui ci est tout à fait possible pour peut qu’on sache avec quoi et comment s’y prendre pour faire !
Le Nucléaire sans Uranium, le PV sans silicium purifié à très haute température et l’éolien sans grosse quantité d’Acier et de résines issus de la pétrochimie pour les pales, cela ne marche pas, certes ! Le Nucléaire avec peu d’eau, suivant la conception des réacteurs peut marcher… Le Nucléaire produit « platement » sans variation (hors problème technique) mais n’est pas capable d’accélérer réellement sauf si il a préalablement été décéléré (comme dimanche dernier 8 GW de puissance en moins en quelques heures et remises en ligne par la suite pour laisser le PV Allemand et aussi le notre produire…). Il lui… Lire plus »
« Le Nucléaire sans Uranium, le PV sans silicium purifié à très haute température et l’éolien sans grosse quantité d’Acier et de résines issus de la pétrochimie pour les pales, cela ne marche pas, certes ! » Tout compte fait, ma préférence s’oriente toujours vers les Enr i, pourquoi ? Parce que même s’il faut beaucoup de fer pour une éolienne par exemple, ou des hautes températures pour le silicium, une fois obtenu l’objet ,il va pouvoir produire pendant des années, certes avec des hauts ou des bas, sans qu’on ait besoin de leurs fournir en permanence le carburant que toutes les… Lire plus »