La Norvège pourrait accueillir près de 338 GW d’éoliennes offshore, soit dix fois plus que la puissance européenne actuelle, selon une récente étude. Une analyse globale qui pourrait donner des idées à la France.
Pour faciliter l’implantation de nouveaux parcs éoliens offshore, les entreprises Norwegian Offshore Wind, Equinor, Source Galileo, Hafslund et Deep Wind Offshore ont demandé au cabinet d’ingénierie Multiconsult une analyse à grande échelle des meilleurs emplacements possibles sur les côtes norvégiennes. Cette analyse, dont le rapport a été publié le 14 avril dernier, a permis d’identifier 28 zones possibles pour l’installation d’éoliennes flottantes, et 18 zones permettant la création de parcs d’éoliennes posées sur le fond marin.
Au total, selon Multiconsult, 338 GW d’éoliennes offshore pourraient être implantées en Norvège, soit plus que l’objectif européen fixé à 300 GW à l’horizon 2050. Pour rappel, l’objectif du pays est pour le moment fixé à 30 GW installés d’ici à 2040. « Il est édifiant de voir que nous avons autant de zones appropriées où le niveau de conflit d’usage est faible » s’enthousiasme Arvid Nesse, manager de Norwegian Offshore Wind. Toutefois, pour atteindre une telle puissance installée, il faudrait déployer en mer pas moins de 22 533 éoliennes de 15 MW ou 16 900 exemplaires de 20 MW (une puissance jamais atteinte, mais prévue sur les futurs modèles d’éoliennes géantes). Considérable.
Une analyse globale des côtes norvégiennes
L’identification de ces zones par le cabinet Multiconsult a reposé sur l’analyse d’une quantité faramineuse de données, prenant de nombreux paramètres en compte comme les populations locales d’oiseaux, les différentes zones de pêche ou encore les impacts environnementaux particuliers. De cette manière, le cabinet a pu définir les zones présentant les conflits d’usage les moins importants. Le cabinet indique également que les éoliennes flottantes ont un impact plus faible que les éoliennes posées.
Plus qu’un simple rapport, les entreprises ayant commandité cette analyse le voient comme un outil qui servira de base à de futures discussions pour faciliter l’implantation de nouveaux parcs éoliens offshore. C’est d’ailleurs ce qu’a fait la société Source Galileo pour son projet de parc offshore capable d’alimenter toute l’île de Melkøya.
À lire aussi Voici la vertigineuse intermittence du parc éolien en mer de Saint-NazaireUn rapport qui pourrait inspirer la France
Une analyse de cette nature et à l’échelle d’un pays permet d’identifier le potentiel national ainsi que les zones les plus propices au développement des énergies renouvelables. Selon Vegard Willumsen, chef de département à Multiconsult, c’est « un point de départ important pour de futures discussions » avec toutes les parties concernées par ce type de projet.
Ce rapport pourrait bien inspirer les acteurs français du secteur de l’éolien offshore, mais aussi de toutes les énergies renouvelables pour réaliser une étude similaire pour la France. Rappelons que l’identification du potentiel national de chaque moyen de production d’énergie renouvelable est l’une des propositions formulées dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France.
À lire aussi Éolien en mer : la carte des parcs et projets en France
22 000 eoliennes offshore a 1 million d euros la piece, c est 22 milliaards d euros, c est le surcout de l EPR de flamanville. Juste pour avoir un ordre de grandeur, sachant que , probablement chacune doit valoir 2 millions d euros!!!! c est pas cher . Sachant que 1 GW est la puissance moyenne d une centrale nucleaire, on aurait l equivalent de 300 centrales nucleaires ou plus
Les rares données sur les prix des éoliennes donnent plutot un prix de 1Million par MW de puissance soit environ 15 millions par éolienne de 15mw. On arrive donc a 330mds. Maintenant comparer un unique réacteur (pas optimisé) à un produit fait en série, ce n’est pas pertinent. Par exemple la Cour des comptes (rapport 2012) évalue à 96 milliards d’euros (G€) 2010 l’investissement initial dans les 58 réacteurs actuels (qu’il faut reévaluer avec l’inflation) – grossomodo 1.5Mds par GWe. Sur les programmes EPR2 on est plutôt à 8.5 milliards par réacteur soit 5mds par GWe Ensuite pour comparer des… Lire plus »
N’oubliez pas de compter le coût des lignes électriques pour acheminer ces 300GW vers l’Europe. Et le coût des gigabatteries pour stabiliser le réseau, et le coût du gaz qu’il faut brûler lorsqu’il n’y a pas de vent…
Inspirer la France, ça va dépendre des intérêts privés de ceux qui décident. Dommage que MSC ou Perenco ne se lancent pas dans l’éolien, le dossier serait déjà bouclé.