La pompe à chaleur air/eau est un mode de chauffage écologique que l’on peut adapter sur n’importe quelle installation de chauffage central à eau, en remplacement d’une chaudière au fioul ou gaz par exemple. On l’appelle également « aérothermique », car, comme son nom l’indique, son système thermodynamique puise la chaleur contenue dans l’air pour la transférer dans un circuit d’eau. Différents types de pompes à chaleur air/eau existent, mais lequel choisir ?
Il ne faut pas confondre la pompe à chaleur air/eau avec la pompe à chaleur air/air. Si les deux utilisent le même principe thermodynamique, la première sert presque exclusivement à chauffer le réseau de chauffage d’un logement, quand la seconde est principalement utilisée pour climatiser (même si elle peut chauffer l’air, elle est rarement exploitée pour cela).
Deux types de pompes à chaleur air/eau existent :
La pompe à chaleur air/eau monobloc
Une seule unité (le compresseur) se trouve à l’extérieur pour le transfert chaleur de l’air vers l’eau. Il faut relier la pompe à chaleur à l’installation de chauffage existante. La pompe à chaleur vient simplement remplacer l’ancienne chaudière au fioul ou gaz, par exemple.
• Avantages : la pompe à chaleur peut être posée par un chauffagiste, car elle ne nécessite pas de manipulation du fluide frigorigène intégré à la machine, qui est préchargé en usine. Le système monobloc permet de regrouper tous les composants de sécurité et de commandes en un même endroit.
• Inconvénients : les réseaux hydrauliques, reliant l’intérieur à l’extérieur, sont de section importante et parfois difficiles à réaliser. Cela a tendance à augmenter le coût de ce type d’installation. Le réseau hydraulique étant à l’extérieur, il doit être soigneusement calorifugé pour éviter les déperditions d’énergie. Le risque de gel est à considérer et peut nécessiter un dispositif antigel.
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C’est le type de pompe à chaleur air/eau la plus répandue en France. Elle permet de s’affranchir de la problématique de la liaison hydraulique et du risque de gel de la version monobloc. Elle est composée d’une unité intérieure reliée au réseau de chauffage existant, et d’une unité située à l’extérieur. La différence avec la pompe à chaleur monobloc se trouve dans le raccordement entre les deux unités, réalisée par une liaison frigorifique.
• Avantages : La liaison frigorifique se présente sous forme d’une couronne isolée en cuivre recuit de faible section, qui permet un passage plus aisé pour raccorder les deux unités. Le gaz frigorigène incorporé, qui sert au transfert de la chaleur, est insensible au gel.
• Inconvénients : Il est impératif de faire appel à un frigoriste professionnel qualifié RGE option Qualipac. Ce dernier doit posséder une attestation de qualification à la manipulation des fluides frigorigènes, qui ont un impact extrêmement élevé sur l’effet de serre s’ils sont libérés dans l’atmosphère. La charge frigorigène embarquée est plus importante que dans les systèmes monobloc. Il est crucial de réaliser une installation parfaitement étanche et de faire contrôler cette étanchéité tous les ans dans le cadre de l’entretien.
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Comme nous l’avons évoqué, le choix de votre installateur est fonction du modèle. Pour les deux versions, des compétences en électricité sont également indispensables.
Le ballon tampon : avec ou sans ?
Dans le cadre du raccordement hydraulique de la pompe à chaleur à votre réseau de chauffage intérieur, il est parfois proposé d’adjoindre un ballon tampon de capacité variable. Le ballon tampon permet un fonctionnement stable de votre pompe à chaleur évitant les courts cycles d’arrêt/démarrage, nocifs à la durée de vie de votre machine. Il peut manquer de place pour l’installer (le ballon tampon est d’un gabarit comparable à un cumulus électrique) et il représente un surcoût d’installation, mais qui n’a rien de rédhibitoire. Le ballon tampon est vivement recommandé sur une pompe à chaleur monobloc.
Les modules intérieurs bibloc sont équipés de tous les composants et sécurités nécessaires au raccordement de votre installation existante. Tous embarquent la partie régulation et réglages. Ils sont équipés d’un ballon de taille réduite, servant de découplage hydraulique.
À lire aussi Pourquoi la vente des pompes à chaleur connait-elle une envolée ?L’unité extérieure : bruit et exposition au soleil
L’emplacement de l’unité extérieure bibloc ou monobloc est très importante pour un bon fonctionnement. Il faut privilégier une position au sud, sud-est ou sud-ouest, qui permet une meilleure exposition au soleil et améliorer ainsi le rendement annuel. Votre pompe à chaleur aura moins de périodes de dégivrage par temps glacial (les cycles de dégivrages étant particulièrement consommateurs d’électricité).
Les nuisances sonores sont également à considérer pour l’unité extérieure, même si les pompes à chaleur actuelles sont moins bruyantes que les anciennes générations. Il faut être rigoureux pour minimiser le bruit engendré par le fonctionnement de la machine. Une pose au sol, sur une dalle béton idéalement séparée de la maison, avec des tampons amortisseurs est à privilégier en comparaison à une pose sur chaise murale.
Il est nécessaire d’éviter les angles de construction, amplifiants généralement le bruit global. Il convient également d’éviter de l’exposer aux vents dominants, qui peuvent perturber le bon fonctionnement. La proximité d’autres habitations est à considérer, car vos voisins peuvent subir des nuisances sonores imperceptibles depuis votre domicile. Enfin, l’installation au contact des chambres à coucher est à proscrire.
Le rendement et le coût des pompes à chaleur air/eau monobloc et bibloc sont très proches. Cependant, la version bibloc est plus souvent mis en avant, car moins délicate en termes de réalisation. Le choix de votre professionnel est très important pour un fonctionnement optimal.
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L’artisan qui installera votre pompe à chaleur air/eau doit :
• Être proche de chez vous et bien référencé.
• Être qualifié RGE Qualipac / Qualigaz et disposer d’une attestation à la manipulation des fluides frigorigènes si installation d’une PAC air/eau bibloc.
• Assurer un bon service après-vente.
• Réaliser au préalable un bilan énergétique de votre maison.
• Posséder les assurances biennales et décennales réglementaires.
• Être technicien, avant d’être commercial.
Idéalement, visitez des chantiers réalisés par l’artisan proche de chez vous.
Certains professionnels sont de bons chauffagistes, mais ils ne sont pas frigoristes. Ils peuvent sous-traiter cette partie, ce qui en soi n’est pas problématique, à condition de vérifier que l’attestation de manipulation des fluides du sous-traitant.
À lire aussi Quelles alternatives face à l’interdiction du chauffage au fioul ?Que faire avant l’installation d’une pompe à chaleur air/eau ?
Avant de faire installer une pompe à chaleur air/ eau, il est préférable de :
• Renforcer son isolation thermique (pose d’isolants sous la toiture, sur les façades extérieures ou les murs intérieurs, remplacement des fenêtres par du double, voire triple vitrage).
• Traiter tous les espaces déperditifs (où la chaleur s’échappe) et le renouvellement d’air (installation d’une VMC double-flux par exemple).
Votre installateur pourra ainsi mieux dimensionner votre pompe à chaleur pour un rendement optimum. En effet, le surdimensionnement d’une pompe à chaleur est la première cause d’une consommation excessive et de dysfonctionnement des installations.
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