Vous envisagez d’équiper votre toit de panneaux solaires, qu’ils soient thermiques ou photovoltaïques ? Le cadastre solaire est là pour vous fournir une première estimation de la viabilité de votre projet. Explications.
Entrons directement dans le vif du sujet. Nous allons utiliser un cadastre solaire pris au hasard, celui du département des Deux-Sèvres. Ce cadastre solaire est accessible ici. Avant tout, le site demande de renseigner une adresse :
Nous entrons une adresse au hasard, celle d’un bâtiment public. Dans les Deux-Sèvres, nous choisissons la mairie de Chauray, commune située à quelques kilomètres au nord-est de Niort. Pour l’anecdote, c’est à Chauray que se trouvait la maroquinerie Laurige, jusqu’en 2022. Les articles de prestige de sa fabrication, mallettes, sous-main, etc… étaient célèbres dans le milieu politique, ils ont été présents au Sénat, à l’Assemblée nationale, voire jusqu’à la Maison-Blanche.
Après avoir renseigné l’adresse, la carte du cadastre solaire des Deux-Sèvres se centre alors sur la mairie et fournit un classement des surfaces de toiture environnantes, en termes de capacité de production annuelle d’électricité solaire. Le logiciel classe les pans de toiture en 4 catégories, et les colore pour indiquer le potentiel de ces toitures. On observe bien entendu que les pans de toit exposés plutôt vers le sud produisent davantage que les pans de toit exposés vers le nord.
Un cliquant sur un pan de toiture, le cadastre fournit alors des estimations plus techniques : la surface du toit (dans notre cas 84 m²), la surface maximale de panneaux qui pourraient y être installés (58 m²), son orientation par rapport aux points cardinaux (ouest), son inclinaison (10°), c’est-à-dire toutes informations nécessaires pour réaliser une première estimation du potentiel énergétique de la toiture.
Le cadastre du département des Deux-Sèvres propose alors de choisir entre deux technologies. Tout d’abord, les panneaux photovoltaïques, destinés à produire de l’électricité, ensuite utilisée en autoconsommation ou vendue. Seconde option, les panneaux thermiques, destinés à produire de l’eau chaude, par exemple, pour l’eau chaude sanitaire (ECS) ou pour chauffer le bâtiment. Nous allons ici sélectionner l’option photovoltaïque et lancer la simulation.
Le site nous indique alors une estimation des paramètres du projet : dans l’hypothèse où les panneaux empliraient tout l’espace possible, à savoir 58 m², la puissance crête de l’installation serait alors de l’ordre de 12 kWc, pour une production annuelle de l’ordre de 9,6 MWh. Ces données sont liées à l’emplacement géographique de l’installation, mais aussi à son environnement. L’investissement nécessaire s’élèverait à 16 000 € pour un montant de revente de l’électricité de l’ordre de 1 200 € annuels.
L’utilité du cadastre solaire
Le cadastre solaire est un registre public qui permet de réaliser une estimation des ressources en énergie solaire d’un pan de toiture, ressources qui peuvent être sous la forme d’électricité ou de chaleur. Il permet d’évaluer les pans les mieux exposés de chaque toiture, ainsi que les zones urbaines les plus favorables.
Il intéresse donc l’ensemble des acteurs de la filière solaire. Tout d’abord, le particulier propriétaire de son logement peut y obtenir des informations gratuites sur le potentiel de son toit, et se faire une première idée de la viabilité d’un projet solaire. Cela vaut bien sûr pour tout propriétaire d’un patrimoine bâti, et ce quel que soit l’objectif recherché : recherche d’un investissement financier, volonté écologique ou recherche d’une plus grande autonomie de son approvisionnement énergétique.
À lire aussi Il fabrique sa propre centrale solaire avec batterie pour 4 000 €Les collectivités territoriales peuvent mettre en place un cadastre solaire afin de mettre les données existantes à disposition de ses concitoyens, sous un format accessible et visuel. Cette facilité d’accès peut avoir un intérêt pédagogique afin de promouvoir le développement de l’énergie solaire sur un territoire, et aider ainsi à atteindre ses objectifs de production d’énergie solaire. Pour mémoire, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE 2019-2028) requiert l’installation de 35,1 à 44 GW d’électricité photovoltaïque et la production de 1,85 à 2,5 TWh de chaleur d’origine solaire. Le cadastre solaire peut permettre la concrétisation de projets latents.
Le cadastre solaire s’adresse également aux professionnels, qu’ils soient opérateur immobilier, bailleur, industriel ou fabricant de matériel photovoltaïque. Ils peuvent aider à l’identifier des zones les mieux exposées, et où les installations solaires sont les plus pertinentes, leur permettant d’affiner leur analyse de marché et de mieux cibler leurs efforts de prospection.
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Le cadastre solaire est donc un outil permettant de se faire une première idée. En d’autres termes, il aide à savoir si une installation solaire est intéressante ou non pour un pan de toiture donné. Le calcul est toutefois simplifié et ne prend pas en compte l’intégralité des éléments nécessaires à l’étude de faisabilité (par exemple, l’influence variable de la végétation, ou ne serait-ce que la solidité du toit, etc…). Le cadastre solaire fournit ainsi une première estimation qui ne peut remplacer l’évaluation approfondie faite par un professionnel.
Les cadastres solaires sont liés aux collectivités locales, et il faut savoir que toutes les collectivités n’ont pas mis en place de cadastre solaire. Il s’agit cependant d’une pratique en rapide développement. Une recherche internet du type « cadastre solaire département X » permettra au lecteur curieux d’identifier s’il existe un cadastre solaire dans son département.
Vous avez en tête un projet d’équipement solaire pour votre toiture ? Vous l’avez compris, le cadastre solaire existe et il vous suffira de quelques clics pour réaliser une première estimation.
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Et ce cadastre solaire tient compte de la proximité de bâtiments de France où les panneaux sont très souvent interdits malgré la demande de « souplesse » de notre président à l’égard des architectes des BdF ?…
Bonjour Sly, vous avez tout à fait raison. Dans la deuxième image ci-dessus, le cadastre des Deux-Sèvres indique bien que le lieu choisi « comporte des contraintes architecturales ». Reste à savoir si ces « contraintes architecturales » sont rédhibitoires ou non…