Les supporters n’étaient pas seuls à retenir leur souffle le 18 décembre lors de la finale de la coupe du monde de football Argentine – France. La consommation nationale d’électricité s’est nettement réduite durant le match, ne respirant qu’au rythme des mi-temps.
Personne ne connaît le Kilian Mbappé du pilotage de l’électricité. Pourtant, à l’image de l’attaquant phare des bleus, il a donné de sa personne dimanche, entre 16 h et 18 h 45, pour maintenir nos télévisions allumées. Dans l’obscurité de la salle de contrôle du gestionnaire du réseau électrique français RTE, lui et ses compères ont dû jongler. Non pas avec le ballon, mais plutôt les électrons.
La finale de la coupe du monde de football a déjoué les pronostics de consommation réalisés la veille. Car, chaque jour, RTE établit une prévision de la consommation pour le lendemain, avant de l’affiner le jour même. Alors qu’il estimait à 70 800 MW la consommation nationale d’électricité dimanche à 19 h, elle s’est finalement établie à seulement 66 322 MW. Une différence relativement importante de 4 478 MW, soit l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires de palier CPY à pleine puissance. La consommation réactualisée le jour même était toutefois plus réaliste, avec un écart moins marqué, n’excédant pas 1,2 GW.
Se rassembler, c’est moins consommer ?
Sur l’ensemble match, la demande en électricité a été nettement plus faible que d’habitude. Concentrés à regarder les exploits (tardifs) de l’équipe de France, les spectateurs ont très peu utilisé les appareils énergivores. Leur mise en route a été reportée à la fin de la rencontre ou aux mi-temps, expliquant les quelques sursauts. De nombreuses personnes étaient également rassemblées chez des amis, de la famille ou dans les bars et ont ainsi réduit la consommation de leur logement en s’y absentant.
Sifflé à 16 h, le coup d’envoi a d’abord précipité la consommation à un niveau plus bas encore que celui atteint au cœur de la nuit précédente. Elle n’est remontée qu’à la première mi-temps, à 16 h 45. « Cela s’explique notamment par la reprise d’autres activités et les lumières qui s’allument à la tombée de la nuit » détaille RTE dans un communiqué. Les prolongations et la séance de tirs au but ont ensuite décrit un yo-yo inhabituel, visiblement rythmé par les petites mi-temps.
À lire aussi On teste 4 outils pour gérer sa consommation d’électricité en temps réelComme 30 millions de Français hier soir devant les Bleus, le système électrique a lui aussi vécu un véritable ascenseur émotionnel 😕😤🥳🥳😱🥳🤞😭:
↘️ Baisse de 3 GW en début de match
↗️ Remontée de 1 GW à la mi-temps
↗️↗️ Remontée de 2 GW après la fin du matchSans encombres. pic.twitter.com/mxEVtTncMQ
— RTE (@rte_france) December 19, 2022
Aucun risque sur la sécurité d’approvisionnement
Enfin, la consécration de l’Argentine à 18 h 45 « marque une reprise de la consommation importante d’environ 2 GW qui ramène la courbe de la consommation à son niveau habituel » explique RTE, qui précise que « ces chiffres sont des premières données brutes encore non consolidées et à mettre en perspective avec une hausse des températures (environ +6°C sur la journée) et une plage temporaire différente (début du match à 16 h) ».
Si les deux derniers matchs de l’équipe de France en phase finale de la coupe du monde ont bien eu un effet sur la consommation nationale d’électricité, le onze aligné par RTE a permis une parfaite synchronisation avec la production, les imports et exports. « Une fois encore les dispatcheurs de RTE étaient mobilisés pour gérer les variations de consommation, il n’y a donc pas eu de risque sur la sécurité d’approvisionnement en électricité » assure le gestionnaire de réseau électrique.
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Par contre, le foot n’a jamais bousculé de réseaux neuronaux.