La commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé aux côtés de son homologue irlandais la décision de poursuivre le projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Irlande. Malgré la hausse du coût des travaux, le projet est jugé bénéfique pour les deux pays.
À l’orée d’un hiver tendu sur le réseau électrique européen, la solidarité entre les États membres est d’autant plus essentielle pour s’échanger du courant selon les besoins de chacun. En France comme ailleurs, l’essor des renouvelables et la volonté de renforcer la grille électrique paneuropéenne incite les autorités à encourager les nouveaux projets d’interconnexions. Cela permet, entre autres, d’optimiser la production très variable de l’éolien et du solaire et de minimiser les risques de blackout. Un pays peut ainsi écouler son excédent d’électricité chez ses voisins ou en recevoir s’il est en déficit.
Selon le gestionnaire du réseau électrique français RTE, la France dispose de 50 liaisons transfrontalières permettant de faire circuler de l’électricité avec ses voisins. De nouveaux projets sont à l’étude : une nouvelle interconnexion entre la France et l’Angleterre, appelée IFA2 ; l’interconnexion Savoie-Piémont entre Chambéry et Turin entrée en service partiel début novembre, ou encore le projet du golfe de Gascogne.
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Le projet soutenu par la CRE est le « Celtic Interconnector ». Il s’agit de la première interconnexion électrique entre la France et l’Irlande, mais également la plus longue et la première à relier un pays non-frontalier. Portée par RTE et son homologue irlandais EirGrid, il consiste en une liaison électrique haute tension à courant continu (HVDC) essentiellement sous-marine d’environ 575 km. La partie immergée s’étendra sur 500 km environ et chacun des deux pays accueillera environ 40 km de ligne souterraine.
D’une capacité de 700 mégawatts (MW), elle reliera la ville française de La Martyre (Finistère) à celle de Knockraha (Comté de Cork) en Irlande. Les autorités régulatrices du domaine de l’énergie française (CRE) et irlandaise (Commission for Regulation of Utilities / CRU) ont annoncé la poursuite du projet. Pourquoi cette décision ?
À lire aussi Quand les éoliennes anglaises portent assistance aux centrales nucléaires françaisesL’opportunité du projet réévaluée en raison de la hausse des coûts
C’est tout simplement parce que l’accord initial prévoyait que les deux institutions réévaluent l’opportunité du projet si son coût augmentait de plus de 20 %. Or, le budget initial de 930 millions d’euros en 2019 atteint désormais 1,4 milliard d’euros (hors provisions pour risques). En cause, des tensions sur les marchés de fournitures, notamment pour les câbles et les stations.
Les deux institutions ont toutefois considéré que le projet présentait toujours des bénéfices pour les deux pays. Le surcoût de l’opération sera réparti à hauteur de 65 % pour l’opérateur irlandais et 35 % pour son homologue français. En outre, le projet a reçu une subvention européenne de 530,7 millions d’euros, soit près de 60 % de l’estimation de ses coûts.
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La décision de la CRE rappelle l’intérêt économique du projet qui contribuera notamment à la sécurité d’approvisionnement et à faire baisser la consommation irlandaise de gaz. Le projet permettra également de participer à l’intégration des énergies renouvelables et à la baisse des émissions de CO₂. La commission rappelle aussi que cette interconnexion représente un avantage stratégique avec la création d’un lien entre le réseau électrique irlandais et celui de l’Union européenne, dans le contexte du Brexit.
Enfin, si le coût final du projet devait être supérieur à la dernière évaluation, la somme serait répartie de façon équitable par les deux pays. L’interconnexion France-Irlande est donc en bonne voie. Elle devrait entrer en service au mieux en 2027.
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Pourvu que ce câble ne soit pas un jour la cible d’un mystérieux attentat, comme s’il s’agissait d’un tuyau de gaz!