En soutien à la grève qui se déroule depuis quelques semaines dans les raffineries, les salariés des centrales nucléaires intensifient leur propre mouvement. Mais à l’approche d’un hiver tendu sur le plan énergétique et alors même que le parc nucléaire est loin d’avoir retrouvé sa disponibilité d’origine, ce mouvement social n’aggrave-t-il pas le risque qui pèse sur le réseau électrique ?
Depuis deux semaines, les salariés des raffineries ont cessé le travail pour réclamer 10 % d’augmentation sur leur salaire. Mais le mouvement touche aussi les centrales nucléaires pour des raisons similaires et pourrait se renforcer, à l’appel de la CGT. Actuellement, 5 sites sont concernés : Tricastin (Drôme), Bugey (Ain), Cruas (Ardèche) et Cattenom (Moselle). La centrale de Gravelines (Nord) est la dernière à avoir rejoint le mouvement.
Si pour les raffineries, les effets du mouvement social se sont vite fait sentir avec des files d’attente de plusieurs kilomètres à la pompe, les répercussions ne sont pas immédiates s’agissant des centrales nucléaires. Pour l’instant, les baisses de puissance provoquées par le mouvement de grève sont compensées par d’autres moyens de production et les imports. Mais à l’arrivée des premières vagues de froid, il pourrait placer le réseau électrique dans une situation extrêmement délicate.
Depuis plusieurs mois, le parc nucléaire français est en difficulté entre les opérations de maintenance programmées et les pannes inopinées, notamment en raison du phénomène de corrosion sous contrainte sur certains réacteurs.
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EDF avait communiqué il y a quelques semaines un calendrier de remise en service des réacteurs concernés, entre septembre 2022 et février 2023. Tout était fait pour rassurer les Français sur l’approvisionnement électrique.
Or, la grève devrait avoir un impact sur la réalisation des opérations de maintenance. Au pire moment, le calendrier de remise en service des réacteurs pourrait encore être décalé, alors que des reports sont déjà constatés sur certains réacteurs pour des raisons purement techniques.
D’ailleurs, si EDF ne pouvait pas respecter les échéances annoncées, l’entreprise serait tenue de communiquer un nouveau calendrier. Et si la grève se poursuivait dans le temps, c’est l’équilibre du réseau électrique qui pourrait être menacé cet hiver. Un responsable syndical a déjà reconnu dans les médias que le mouvement social pourrait entraîner des coupures pour les entreprises, tout en précisant que cela ne toucherait pas les particuliers.
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C’est amusant (pour nos adversaires économiques) de constater qu’en France les pouvoirs publics peuvent réquisitionner les administrations, mais pas les entreprises qui fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement des administrations ? C’est sans doute ce que nos politicards appellent …….la liberté ? Allez comprendre la politique de ce modèle économique, que nous impose l’Europe ? Si on y ajoute la dépendance Européenne aux produits Américains fabriqués en Chine ou en Inde, concurrence déloyale oblige, et la liberté pour chaque Etat d’acheter ses besoins d’équipement en dehors de l’espace, on peut dire que Poutine à raison d’évoquer la décadence de l’Occident .
Cela ne peut qu’arranger les dirigeants d’EDF qui vont pouvoir mettre sur le dos des grévistes tous les retards, sachant pertinemment que les échéances annoncées ne seraient pas tenues …
La CGT aux ordres de Poutine?
C’est exactement ce que j’ai dit à mes collègues hier. Là c’est plus de l’irresponsabilité, c’est du sabotage. Ce n’est pas un syndicat, c’est un organe politique.