L’électrification des bateaux à quai est un sujet majeur pour les villes portuaires. C’est aussi un défi technique et financier important, que tous les ports ne peuvent relever. L’alternative est peut-être d’utiliser une barge à hydrogène, capable de fournir un navire en électricité bas-carbone le temps de son escale. Elle ne nécessite aucun travaux ni renforcement du réseau électrique local.
Avec 16 MW de puissance, le générateur d’un très gros paquebot de croisière absorbe autant d’électricité que 30 000 logements français moyens. Verdir les escales de ces villes flottantes n’est donc pas aisé. Tous les ports ne disposent pas d’un réseau électrique capable de délivrer une telle puissance et les systèmes de branchement dédiés aux paquebots sont rares.
Quelques villes portuaires parviennent depuis peu à brancher à quai certains ferrys, bien plus modestes, qui nécessitent « seulement » 3 MW. Ce système a toutefois ses limites. À Marseille par exemple, elle ne satisfait pas la totalité des navires amarrés en période de forte affluence, malgré la réalisation de coûteux et importants travaux sur le réseau électrique local.
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Ces grands ports qui ne supportent plus la pollution issue du trafic maritime semblent à court de solutions efficaces et rapides à mettre en œuvre. Un système de barge avitailleuse fonctionnant à l’hydrogène pourrait-il leur venir en aide ?
Ce concept en cours de développement semble disposer de nombreux atouts. L’embarcation permettrait de fournir de l’électricité aux navires traditionnels à quai, mais également de souter en hydrogène les futurs bateaux qui seront propulsés à cette énergie. Il s’agit ni plus ni moins d’une adaptation « verte » des navires ravitailleurs en fioul actuellement employés dans tous les ports du monde.
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Baptisée « Elemanta H2 », la barge ravitailleuse à hydrogène est développée par six entreprises françaises : Améthyste, ArianeGroup, le Cetim, HDF Energy, Rubis Terminal et Sofresid Engeneering. Le système embarquera une « pile à combustible hydrogène de forte puissance » indiquent les industriels. « Un stockage d’hydrogène vert à haute pression couvrira le besoin d’autonomie pendant les escales », expliquent-ils, sans toutefois dévoiler de détails techniques.
Le premier exemplaire de l’embarcation, un démonstrateur, doit être mis en service en 2025. Il profitera d’abord au port fluvial de Rouen. D’ici sa commercialisation, les villes portuaires auront peut-être déjà électrifié l’ensemble de leurs quais avec des systèmes plus classiques.
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