Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, dévoile progressivement son bilan électrique de l’année 2024. Au fil des données publiées, l’on saisit à quel point 2024 a été une année particulière pour la France en matière d’électricité.
Depuis quelques semaines, RTE dévoile peu à peu les contours de l’année 2024, concernant les statistiques du réseau électrique français. Exceptionnelle à bien des égards, cette année a été marquée par l’excellente forme du parc nucléaire, ainsi qu’une production hydroélectrique que l’on n’avait plus vue depuis 2013. À l’heure des bilans, que penser de l’année écoulée ?
Consultez notre tableau interactif ci-dessous pour consulter les données essentielles du bilan électrique 2024.
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La remontada de la production électrique française
On l’a lu à peu près partout : la France a totalisé 101,3 TWh d’exportations brutes d’électricité, pour un solde net des échanges de 89 TWh. En résumé, la France a été exportatrice près de 98 % du temps. Comme vu récemment, ces deux records tiennent à la production combinée de toutes les forces décarbonées du pays, à savoir :
- Nucléaire : 361,7 TWh,
- Hydroélectricité : 74,7 TWh,
- Énergies renouvelables intermittentes : 148 TWh.
Les énergies fossiles ont permis la production de seulement 19,9 TWh d’électricité, conduisant à un mix décarboné à près de 95 %.
Mais si les exportations ont été aussi massives, c’est parce que la consommation électrique est restée relativement basse. Les 449,2 TWh d’électricité consommée sont équivalents aux données de 2023 (+0,7 TWh). Seule note positive, RTE a relevé une hausse de 2,4 % de la part des grands consommateurs. Il s’agit de la première hausse de la consommation depuis la crise sanitaire. Si ces chiffres peuvent être interprétés comme des signes de sobriété de la part des professionnels et des particuliers, ils peuvent également témoigner d’un ralentissement de l’économie, avec une baisse d’activité des professionnels, et une baisse du pouvoir d’achat des français. D’ailleurs, on ne constate pas, pour l’instant, une électrification significative des usages, en particulier du fait des voitures électriques.
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Côté prix, la France s’en sort également de mieux en mieux. Le prix SPOT horaire moyen français, qui était établi en moyenne à 276 €/MWh en 2022, puis à 97 €/MWh en 2023, est cette fois passé sous la barre des 60 €/MWh pour atteindre précisément 58 €/MWh. RTE souligne tout de même une volatilité importante. Pour la première fois en 11 ans, le prix SPOT français est passé sous celui de l’Allemagne, qui s’élève à 79 €/MWh.
L’Allemagne subit d’ailleurs une très forte volatilité des prix, notamment à cause du fort développement des énergies renouvelables. La journée du 12 décembre en est le symbole. À 17 heures, l’absence de production photovoltaïque, associée à une production éolienne de 1,3 GW (pour des besoins de consommation de 65 GW) avait provoqué une hausse record du prix de l’électricité, atteignant 936,3 €/MWh.
À l’échelle européenne, l’Espagne fait presque aussi bien que la France, avait une baisse de 28 % de ses prix grâce à l’abondance de sa production éolienne, ainsi que sa production hydroélectrique.
Pour les aspects négatifs, RTE a tout de même relevé 359 heures de prix négatifs, soit 2 fois plus qu’en 2023. Cette augmentation des prix négatifs, même s’ils sont restés proches de 0 €/MWh, sont dus à la part de plus en plus importante des énergies renouvelables, et en particulier du photovoltaïque qui génère une « Duck Curve ». Pour atténuer ce problème, RTE envisage de développer les flexibilités de consommation (notamment grâce aux heures creuses en journée), ainsi que les capacités de stockage de l’énergie. La production des ENR devra également être compensée par une modulation des moyens de production nucléaires et hydroélectriques.
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Avec son record d’exportation, la France a définitivement tourné la douloureuse page de 2022, et sa première année d’importation nette depuis 1980. Mieux encore, elle a confirmé sa position centrale dans le réseau électrique européen. En comparant les données de 2024 à l’année 2000, on constate que seules les exportations vers la Suisse et l’Espagne ont diminué. La Suisse, qui a tout de même pu compter sur 17,4 TWh d’électricité française, possède des installations décarbonées plus compétitives qu’auparavant. Le long de la frontière espagnole, les échanges ont été plutôt équilibrés, particulièrement grâce à un secteur renouvelable espagnol performant.
Dans le reste de l’Europe, l’Italie et le Royaume-Uni ont tous deux reçu plus de 20 TWh d’électricité de la part de la France, en fournissant tous deux moins de 1 TWh à la France. Enfin, si l’Allemagne et la Belgique ont fourni 4,1 TWh d’électricité à la France, elles ont reçu plus de 30 TWh (31,3 TWh) provenant de l’hexagone ! Il est d’ailleurs intéressant de noter que les niveaux d’exports ont été relativement constants tout au long de l’année. Au total, la valorisation de ces exportations a été estimée à plus de 5 milliards d’euros.
On constate que la France est la championne européenne de l’électricité. Ok, c’est bon pour la balance commerciale de la France qui y « gagnerai » 5 Mrds. Mais en rapportant à la quantité 89 TWh cela fait un kWh à 5.6 c€/kWh. Bof ! C’est quand même pas beaucoup pour une électricité majoritairement nucléaire. Un peu comme si on bradais une électricité qui coute bien plus chère à produire (on lis souvent un cout de production nucléaire mini autour de 7 c€ dans les données officielles). Conclusion : on perd de l’argent sur une électricité mais on garde les déchets et… Lire plus »
Le terme « Énergies renouvelables intermittentes » est très utilisé par les anti-enr mais n’a pas de définition officielle. Il est donc un peu dommage que ce terme soit repris dans un article. C’est un parti pris. Il y est supposé que ça concerne le PV et l’éolien. C’est d’autant plus dommageable que, de son côté, l’Hydroélectricité comprend une énergie stockable (les barrages) donc pilotable. MAIS AUSSI une énergie intermittente (l’hydro-électricité dite « au fil de l’eau »). Pour être rigoureux, il faudrait extraire la part « intermittente » de l’hydro et la ranger avec le PV et l’éolien.
Regardez la consommation d’énergie fossile qui diminue de 45% en 1 an! Quel autre pays fait aussi bien? L’Allemagne, la Chine? Non !
Au fait, je ne sais plus si j’ai déjà dit que les pourcentages pouvaient faire dire n’importe quoi?!?
Les énergies renouvelables intermittentes, c’est à dire l’éolien terre+mer et le photovoltaïque ont produit respectivement 45.9 et 23.3 TWh pour un total de 69.1TWh, soit même pas la moitié des 148TWh annoncés dans cet article…
https://energy-charts.info/charts/energy/chart.htm?l=fr&c=FR&interval=year&year=2024
Et si je fais la somme du nucléaire, hydro, ENRi et fossiles de l’article je trouve plus de 600TWh! contre 536 annoncé,
Erreur volontaire, ou pas ? Et/ou faiblesse en math ? Je le constate malheureusement régulièrement de la part des pro-ENRi/anti-nucléaires, ce qui decrébilise totalement leur discours, surtout lorsqu’ils sont incapables de le reconnaître et de s’en excuser 🙁
La source est indiquée c’est RTE…
Révolution énergétique est clairement un site avec une rédaction pro nucléaire et le journaliste rédigeant cet article l’est clairement.
Vous avez un souci vous et c’est par contre quelqu’un qui veut une sortie progressive du nucléaire qui vous le dit 😉
Un conseil: aller lisez le rapport RTE ici https://assets.rte-france.com/prod/public/2025-01/2025-01-20-chiffres-cles-production-electricite-francaise-2024.pdf, et vous pourrez apprécier la rigueur de RE qui n’arrive même pas à recopier un article pourtant simple et clair. Supprimer les chiffres de la production solaire et éolienne, puis ajouter « intermittent » aux chiffres global des renouvelables faisant croire au double de la réalité pour les ENRi est une déformation de la réalité inacceptable de la part d’un journaliste censé informé honnêtement. Et manifestement vous cautionnez ce genre de pratique, comme beaucoup, volontairement ou par ignorance ?
Non, je dis juste que vous dénigrez les chiffres avec une autre sourcé. Quand on prend leur source il n’y a aucun problème.
Ah et en quoi c’est interdit d’agréger solaire et éolien pour faire un
combo des nouvelles EnR? A votre rythme on pourrait aussi interdire de
cumuler EPR avec nucléaire des générations précédentes…
Vous êtes un lecteur médiocre et un peu revêche qui a pensé voir une erreur mais s’est trompé, c’est tout.