Avec la pandémie de la COVID-19 combinée au développement massif des énergies renouvelables et à l’électrification du transport routier, le monde est peut-être entré de plain-pied dans l’ère de l’après-pétrole.
Le géant britannique pétrolier BP a publié cette semaine son rapport annuel, le BP Energy Outlook 2020, dans lequel il détaille ses prévisions pour la consommation énergétique mondiale jusqu’en 2050.
Celles-ci reposent sur 3 scénarios d’évolution de la demande d’énergie, allant d’une transition plus lente à deux autres, plus rapides : le scénario BAU (Business As Usual, conforme aux politiques annoncées), le scénario « Rapid » (visant à contenir le réchauffement en-dessous des 2°C d’ici 2100), et le scénario « Net Zero » (visant à contenir le réchauffement en-dessous de 1,5°C).
Alors que la consommation mondiale d’énergie a augmenté en moyenne de 2% par an au cours des deux dernières décennies, atteignant environ 100 millions de barils par jour à fin 2019, BP prévoit une hausse moyenne comprise entre 0,7% (scénario BAU) et 0,3% (pour les deux autres scénarios) jusqu’en 2050.
Le 21 avril 2020 pourrait entrer dans l’histoire du pétrole
La crise sanitaire a initié la baisse de la consommation dès mars 2020.
Tablant encore en juillet dernier sur une baisse moyenne de 8,95 millions de barils par jour (bpj) pour cette année, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit désormais un recul de 9,06 millions de bpj au niveau mondial.
L’avenir nous dira s’il s’agit d’un fléchissement passager avant une reprise progressive de la consommation en 2021, ou si nous avons franchi un cap définitif annonçant la fin de la hausse constante de la consommation mondiale d’énergie.
Le 12 août dernier, l’OPEP annonçait déjà une révision à la baisse des prévisions de la demande mondiale de pétrole, en précisant que de nombreuses incertitudes pesaient également sur la reprise théorique de 2021, pourtant considérée comme acquise jusqu’il y a peu.
Bernard Looney, patron de BP, reconnait lui-même que la crise économique et sanitaire va accélérer la transition énergétique.
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Ces perspectives plombent les cours du brut, qui avaient déjà atteint un record à la baisse le 21 avril dernier. On se souvient que le baril de WTI, référence pour les Etats-Unis, avait clôturé ce jour-là au prix négatif de -37,63 dollars.
Depuis ce crash historique, le cours du baril est à peine supérieur à 40 dollars aujourd’hui, alors qu’il dépassait les 65 dollars au début de cette année.
En janvier dernier, nous expliquions déjà que l’envolée du prix du pétrole, pourtant annoncée de longue date, ne s’était toujours pas produite.
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L’octroi, aux Etats-Unis, de nombreux crédits bon marché pour financer de nouveaux puits d’extraction du pétrole de schiste ne sont pas étrangers à l’abondance d’or noir sur le marché.
Mais avec un baril qui peine à dépasser les 40 dollars, bien des investisseurs pourraient laisser leurs projets d’extraction au frigo et fermer des vannes.
Chronique d’un déclin annoncé
Pourtant, tous les systèmes énergétiques indiquaient qu’ils se rapprochaient inéluctablement de leur pic de consommation.
Le développement massif des énergies renouvelables, éolien offshore en tête, combiné à l’électrification du transport routier et à l’énorme potentiel en matière d’efficacité énergétique, annoncent depuis plusieurs années la fin du règne des carburants fossiles.
Alors que la « major » a fourni 5% de la demande d’énergie en 2018, BP admet que la filière renouvelable, hors hydroélectricité, pourrait satisfaire 45% des besoins énergétiques mondiaux en 2050.
Si l’électricité couvrait 20% de la demande mondiale d’énergie en 2018, BP estime aujourd’hui qu’elle pourrait atteindre entre 34% (scenario BAU) et 50% (scenario Net Zero), ce qui confirme une anticipation de l’électrification du parc automobile, mais également une baisse de la consommation dans le bâtiment et l’industrie, grâce aux progrès en matière d’efficacité énergétique.
Le groupe britannique s’engage à présent dans les énergies renouvelables. Il a par exemple annoncé la semaine dernière un investissement d’un milliard de dollars dans des projets éoliens offshore développés outre-Atlantique par le groupe norvégien Equinor.
Le géant des hydrocarbures affirme vouloir « contribuer à la transition énergétique » mondiale, mais n’abandonne pas pour autant le gaz ni le pétrole, et continuera d’engloutir des milliards de dollars dans les énergies fossiles. Dividende, quand tu nous tiens …
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Commentaires
J’espère aussi que la baisse du pétrole est définitivement engagé.
Par contre pester contre les dividendes comme freins au désengagement des "majors" est un faux procès. Contrairement à ce que l'on entend souvent, les dividendes ne sont pas une rémunération des actionnaires mais une liquidation partielle du capital, donc ne représentent pas en soit un enrichissement pour l'actionaire (puisque la valeur de l'action diminue de la même valeur que le dividende lors du payments à l’actionnaire). En fait, cela peut être même très positif: cela permet à l’actionnaire de réinvestir l'argent distribué par les dividendes dans un autre domaine que le pétrole... si il le veut dans un domaine plus porteur comme les renouvellables.
Le mot "investissement" n'a de sens que lors de l'introduction d'une société en Bourse. Tout le reste n'est qu'un échange de titres de propriétés "d'occasion" entre particuliers, il n'y a AUCUN changement pour l'entreprise lorsqu'une action est échangé après l'introduction en Bourse.
Et peu importe le nom que tu donne aux dividendes, c'est de l'argent obtenu à 100% par le travail des salariés de l'entreprise, qui est ensuite distribué aux actionnaires qui n'ont effectué aucun travail pour obtenir ce paiement.
Pour commenter la declaration que l'actionnaire n'aurai rien fait pour obtenir le payment: en fait ca dépend d'ou vient l'argent. Si il s'agit d'un riche héritier, alors oui. Par contre si c'est un petit épargnant qui investit le dur fruit de son travail dans une entreprise, c'est pas pareil. Dans une Sarl, c'est pareil il y a des associés qui i vestissent et c'est normal qu' ils aient droit a une partie des benefices de l'entreprise.
Peu importe d'où vient l'argent, la création de richesse ne se fait que par le travail. Sans salarié il n'y a pas de travail réalisé, donc pas de bénéfice, donc pas de dividende. L'actionnaire a peut-être fournit un effort initialement pour obtenir de l'argent qui va ensuite lui permettre d'acheter des actions, mais ensuite cet argent va lui rapporter des dividendes sans fournir d'effort supplémentaire, c'est ça le problème. Ce que tu appelles "normal" n'est rien de plus qu'une habitude du monde capitaliste, ça ne veut pas dire pour autant que c'est juste ou que c'est moralement acceptable. Il fut un temps où la peine de mort par décapitation était "normale" ...
On peut bien sur critiquer le système capitaliste mais pour revenir au sujet initial, ce que je voulai dire est que même si on interdisait les dividendes, cela n'empecherai aucunement à l'investisseur de s'enrichir! Si il à besoin de cash, il lui suffit dans ce cas de revendre une partie de ses actions dont la valeur à mécaniquement plus augmentée que si la société lui avait payé un dividende. Donc du point de vue de l'investisseur, cela revient quasiment au même sauf que dans le cas des majors du pétrole, cela voudrai dire que l'on force à ce que tout les bénéfices doivent obligatoirement rester dans la société d'origine, donc restent investie... dans le pétrole! Donc si on veut sortir au plus vite du pétrole, interdire la distribution de bénéfices est en réalité contra-productif.
En effet c'est titre de propriété d'occassion qui est revendu. Si tu rachete une maison qui n'est pas neuve donc d'occasion, est-ce un investissement pour toi ?
Comme très bien expliqué dans le podcast, l'errichissement de l'investisseur ce passe en réalité *avant* la distribution du dividende.
Un podcast intéressant sur les dividendes:
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/le-dividende-ce-mal-aime-1220702