Les experts de l’organisation REN21 ont publié ce 4 juin la nouvelle édition de leur rapport annuel sur le développement des énergies renouvelables dans le monde. La progression du secteur a surtout profité à la production d’électricité qui a connu d’après le document « la plus forte augmentation (…) de l’histoire moderne ».
Alors que les statistiques nationales sont souvent publiées avec deux ans de retard, REN21, une organisation non gouvernementale, présente chaque année vers le mois de juin une analyse très attendue, précise et chiffrée de l’avancement des énergies renouvelables au cours de l’année précédente. Basé sur des données fournies par un réseau de 900 experts, chercheurs et auteurs de tous pays, le nouveau rapport annuel publié ce 4 juin, brosse un tableau complet du développement de la filière dans le monde.
On y apprend que les investissements dans les énergies propres ont augmenté de 2,2 % en 2017. A l’échelle mondiale ils ont ainsi atteint un record de 279,8 milliards de dollars. La Chine, l’Europe et les États-Unis ont représenté près de 75 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2017. Toutefois, lorsqu’on relate les investissements au produit intérieur brut (PIB), on constate avec surprise que des Etats comme les Îles Marshall, le Rwanda, les Îles Salomon, la Guinée-Bissau et de nombreux autres pays en développement, investissent autant ou même plus dans la filière renouvelable que les économies développées.
Rana Adib, secrétaire générale de l’organisation fait toutefois remarquer que la progression du secteur a surtout profité à la production d’électricité. Les investissements dans les nouvelles capacités de production d’électricité « verte » ont représenté plus du double de ceux consacrés aux énergies fossiles et nucléaire combinées. En 2017 plus des deux tiers des investissements dans la production d’électricité ont été consacrés aux énergies renouvelables, grâce à leur compétitivité croissante. Avec 178 gigawatts de nouvelles capacités installées dans le monde, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique est en augmentation continue.
Retards dans la production de chaleur et les transports
En revanche, le rapport regrette que la production renouvelable de chaleur et de froid piétine. Si l’on ne tient pas compte de la biomasse traditionnelle utilisée principalement pour la cuisson dans les pays en développement, les renouvelables ne fournissent qu’environ 10 % de cette production, contre plus de 25 % dans le secteur de l’électricité. Des changements sont toutefois en cours. En Inde, par exemple, les installations de capteurs solaires thermiques ont augmenté d’environ 25 % en 2017.
Les transports sont également très en retard, avec une dépendance aux énergies fossiles de 96 %, dont 92 % pour le pétrole. Dans ce secteur l’électrification croissante permet toutefois d’entrevoir des perspectives encourageantes. Selon le rapport, plus de 30 millions de véhicules électriques à deux et trois roues sont vendus chaque année dans le monde et 1,2 million de voitures électriques ont été immatriculées en 2017, soit une hausse d’environ 58 %.
Les énergies marines toujours sous-développées
Les experts de REN21 observent également le sous-développement des énergies marines, hors éolien offshore, même si 2017 a marqué un frémissement. Dans les deux pages consacrées à cette filière, ils constatent que, malgré leur potentiel important et des décennies d’efforts de développement, les énergies de la mer sont toujours peu utilisées. Sur les quelques 529 MW de puissance installée à fin 2017, plus de 90 % sont encore à mettre à l’actif des deux grandes usines marémotrices de La Rance, en France et de Shiwa, en Corée. Le déploiement de nouvelles technologies marines n’a permis d’installer l’an dernier que 4 MW de puissance supplémentaire (l’équivalent d’une seule grande éolienne), portant le total mondial à 17 MW d’énergie produite par des hydroliennes, et 8 MW par des installations houlomotrices (énergie des vagues).
Croissance trop lente malgré tout
Selon REN21, le développement des énergies vertes n’est pas assez rapide pour couvrir l’augmentation de la demande en énergie. Les investissements dans les capacités fossiles et nucléaires se poursuivent. Le rapport constate qu’avec 370 milliards de dollars de soutien public, les subventions aux énergies fossiles continuent de surpasser largement celles consacrées aux énergies renouvelables (140 milliards de dollars).
Si l’humanité veut atteindre l’objectif fixé dans l’accord de Paris, il convient de redoubler d’efforts à l’échelle mondiale, ce qui semble loin d’être le cas. Il faut surtout que les secteurs du chauffage et des transports suivent le même chemin que celui de l’électricité.
Toutefois Rana Adib veut rester optimiste. Alors que la Chine est le pays le plus dynamique en ce qui concerne la croissance des capacités, devant les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et l’Allemagne, « de nombreux pays en développement font de gros efforts ». Elle révèle par contre que la France, qui avait été un moteur lors de la COP21, est loin d’être exemplaire : « Elle ne fait partie du top 3 dans aucune des activités ». Le pays atteint péniblement la 8ème place du classement des puissances photovoltaïques installées en 2017, et la 7ème place pour l’éolien.
Commentaires
Le gros problème des énergies dites "renouvelables" comme l'éolien et le solaire est qu'elle ne sont pas pilotables et qu'elles ne permettent donc pas de réduire les autres modes de production d'énergie. Sans capacité de stockage de cette énergie, c'est donc une dépense inutile à l'échelle d'un pays. Si l'on rajoute la capacité de stockage, on explose les coûts au kWh et on a juste pas les moyens de se l'offrir. Bref, un gaspillage de l'argent public dans tous les cas.
Quand vous écrivez <> c'est que vous doutez que l'éolien et le solaire soient vraiment renouvelables ? Ça sort d'où alors ? d'une raffinerie ? Comment expliquez-vous que les renouvelables progressent en France et qu'on arrive à réduire les énergies fossiles ? Vous dites que c'est un gaspillage de l'argent publique, très bien, mais vous allez combattre aussi les éoliennes installées sans subventions ( Allemagne, Pays-Bas...) ? On fait quoi alors, on continue à mettre l'argent publique pour faire tourner fessenheim ? (qui sur sa dernière année d'exploitation a un rapport de charge de 37 %, c'est à dire autant que l'éolien offshore dans la mer du nord...)
Ce que vous dites là est complètement faux. Il s'agit de fausses rumeurs, de "fake news" répandues par le lobby des énergies fossiles pour décrédibiliser les énergies renouvelables. Mais elles ne sont basées sur aucune étude, aucune enquête scientifique sérieuses. Au contraire, toutes les études scientifiques sérieuses démontrent le contraire de ce que vous dites. Voir par exemple cet article : https://www.revolution-energetique.com/100-denergies-renouvelables-les-sceptiques-ont-tort/
et celui-là : https://www.revolution-energetique.com/apres-australie-tesla-inaugure-une-batterie-geante-en-belgique-des-installations-tres-profitables/
Faut apprendre à lire André a écrit "Sans capacité de stockage de cette énergie".
Et effectivement elles ne sont pas pilotables, au sens de démarrables quand on a besoin, on fait avec ce que la nature nous donne avec ses variations.
Toutes seules ce n'est pas d'une grande utilité, il faut rajouter des moyens de substitution et de complément.
Faut être obtus pour ne pas le reconnaître.
On parle dans cet article de :
- puissance installée,
- taux de croissance,
- montant des investissements,
- part du mix,
mais aucunement de ce qui est pourtant essentiel la consommation électrique.
Parce que c'est bien d'augmenter la part des EnR dans le mix mais si dans le même temps la consommation électrique augmente la résultat est nul voir négatif.
Et le développement des VE peut bien amener à un résultat nul ou négatif si on n'arrive pas à corréler la production EnR et la consommation des VE.
D'ailleurs à ce titre j'attends toujours que l'on m'explique chiffres détaillés à l'appui comment on va le faire et surtout que l'on mette en place.
"On" fait état dans cet article d'un rapport sur la croissance des énergies renouvelables. Bien sûr que cette croissance doit aller de pair avec une réduction des consommations. "On" en a déjà parlé dans d'autres articles et "on" y reviendra dans de nombreux autres. Mais le but de ce site est de publier de courts articles (et celui-ci est déjà assez long, non ?) et pas des livres, encore moins des encyclopédies. Faudrait quand même arrêter, chaque fois qu'un article est publié, de nous reprocher de ne pas avoir parlé d'autre chose ....
Donc vous convenez qu'il est nécessaire de réduire la consommation énergétique.
C'est bien le principe même de la Loi de Transition Énergétique avant même de s'intéresser à la source d'énergie et à ses différents impacts.
Quand on publie des articles sur un site intitulé révolution énergétique, il me semble opportun de le rappeler régulièrement.
Par ce que c'est bien en premier lieu la réduction de la consommation énergétique qui va nous permettre d'atteindre la neutralité carbone et la réduction de la pollution et ce bien plus que la source d'énergie elle-même.
Ne pas le rappeler c'est bien tendre vers une augmentation de la consommation et des exemples le confirment (véhicule diesel qui roulent plus que les véhicules essence parce que cela coûte moins cher, véhicule électrique qui roulent plus que les véhicules qu'ils remplacent parce que l'on a la fausse idée que cela pollue moins).
Tant que j'aurai l'impression que vous n'en êtes pas convaincu en le rappelant régulièrement, je commenterai en ce sens (tant que vous me laisserez la possibilité de le faire bien sûr).
@christophe ton discours est bon pour les pays développés, qui d'ailleurs s'y appliquent de plus en plus. Tu n'es pas, nous ne sommes pas, seuls sur terre.
Justement les trois-quart de l'humanité VEULENT le développement et la conso d'énergie liée.
Autant qu'ils sautent l'étape du non-renouvelable pour adopter immédiatement le renouvelable.
De même qu'ils ont sauté l'étape du téléphone filiaire pour le téléphone mobile!
@jp64 Effectivement ils nous faut réduire notre consommation énergétique et donc nos impacts pour permettre à tous d'accéder à notre "niveau de vie" dans le sens de confort.