Nucléaire : les enseignements de 17 ans de débats publics et concertations
La commission nationale du débat public (CNDP) a publié un rapport intitulé « Nucléaire : les enseignements de 17 ans de débats publics et concertations », tiré de son expérience après avoir organisé 11 concertations et débats sur le sujet depuis 2004. Le dernier débat sur le nucléaire organisé par cette instance avait donné lieu à un avis rendu le 1er décembre 2021.
Autorité administrative indépendante créée en 1995, le rôle de la CNDP est de contrôler le respect de la participation publique au processus décisionnel de toute décision ayant une influence sur l’environnement. Elle transmet la parole citoyenne sans pour autant prendre parti.
Dans sa note d’éclairage publié en février 2022, la CNDP a voulu prendre du recul sur ces nombreuses années de consultations afin d’en tirer divers enseignements. L’objectif de ce texte est de donner un éclairage sur les impressions récurrentes des citoyens sur le sujet depuis 17 ans.
La commission entend ainsi apporter une information aux pouvoirs publics, au moment où l’avenir énergétique français est au cœur du débat politique.
Elargir le champ du débat
Le rapport rappelle en premier lieu que la question du nucléaire est particulièrement conflictuelle dans le débat public.
Il regrette que le seul sujet soumis obligatoirement au débat public par le biais de la CNDP soit celui de la création de nouvelles installations nucléaires. La commission considère que le champ de consultation devrait être élargi à d’autres thèmes tels que les fermetures de centrales, la prolongation de leur durée de vie ou encore celui de la programmation pluriannuelle de l’énergie.
Par ailleurs, sur le plan environnemental, les participants au débat public n’ont jamais (sauf cas exceptionnels) contesté l’objectif de transition énergétique. Mais la divergence porte sur les moyens pour y parvenir. Sur ce point, la commission regrette que le public n’ait pu se saisir que de la question de la réduction ou non de la part du nucléaire, sans jamais pouvoir échanger sur celle de l’opportunité du nucléaire dans le mix énergétique français.
Un manque de transparence reproché par les citoyens
Du point de vue des citoyens, l’impression constante ressentie depuis 17 ans est que les décisions relatives au nucléaire sont prises sans tenir compte de leur avis. En effet, la CNDP rappelle que depuis 2004, les débats publics qu’elle organise le sont alors même que les pouvoirs publics ont généralement déjà acté la réalisation du projet visé par la concertation.
Depuis 17 ans, la commission entend une contestation revenir en permanence. Celle liée à un manque d’information claire et transparente relative au nucléaire de la part des pouvoirs publics, en raison du « secret défense ».
À l’heure de la campagne présidentielle française, il reste à savoir si ce rapport aura suffisamment de poids pour faire évoluer les conditions dans lesquelles les prochains débats publics se tiendront sur le sujet.
Commentaires
Avec la guerre en ucraine, le nucleaire est discredite car on mets 15 ans a construire une centrale.Il nous faut construire en 2 ans . Seul la methanisation, l eolien et le solaire peuvent etre construit en 2 ans
On peut aussi faire du stockage avec l'électricité des Enr
Electricité qui coûte rien une fois l'infrastructure amortie.
Le nucléaire de part ses risques, sa puissance et ses déchets aurait dû être réservé à des secteurs particuliers, comme la dissuasion ou les sous-marins mais jamais utilisé comme moyen productif généralisé.
Le stockage des Enr pour peut qu'on sache comment s'y prendre et avec quoi ,pourrait rendre les mêmes services que l'atome. Mais sans ses risques et sans dépendance aux approvisionnements. Dont on voit bien aujourd'hui, comme pour les masques ou les vaccins, que la mondialisation ne nous protégeait pas des guerres. Ce qu'on a essayé de nous faire croire pendant cinquante ans. Et surtout pas des manques de toutes sortes que les délocalisations liées à l'organisation de la concurrence sociale internationale à créer de toute pièce.