Illustration : Getty, modifiée par RE.
Véritable laboratoire à ciel ouvert, la Californie ne cesse d’accroître la part des énergies renouvelables dans son mix électrique. Cela lui permet d’atteindre, par moments, une production renouvelable équivalente à ses besoins. Néanmoins, tout n’est pas rose et l’État doré doit encore trouver des solutions pour stabiliser sa production.
En début d’année, un professeur de l’université de Stanford a décidé d’observer au quotidien le rôle des énergies renouvelables dans le mix électrique de la Californie, et les résultats sont impressionnants. Non, le mix électrique de l’État n’a pas été entièrement décarboné pendant plusieurs semaines. Néanmoins, sur une période de 75 jours entre mars et mai, les énergies renouvelables ont produit l’entièreté des besoins en électricité de l’État durant plus de 5 heures par jour. Le maximum a été atteint le 20 mai dernier avec une production complètement renouvelable pendant 7,58 heures, et un maximum de 135,4 % de la demande.
Il est intéressant de constater que cette situation a permis une recharge massive et quotidienne de l’ensemble des systèmes de stockage californiens, permettant de continuer de bénéficier d’une énergie décarbonée en fin de journée. À noter également que le réseau électrique de Californie s’appuie sur une production significative à partir de centrales nucléaires et centrales à gaz fossile.
More wins!
For 45 days straight and 69 of 75, California #WindWaterSolar supply has exceeded demand part of each day. On May 20, it was for 7.58 h, peaking at 135.4% of demand
On average over 75 days, WWS>demand for 5.3 h/day
Excess demand goes mostly to batteries & exports pic.twitter.com/WueWQvKCtc
— Mark Z. Jacobson (@mzjacobson) May 21, 2024
La Californie ne compte pas s’arrêter là
Pionnière, la Californie a pris le virage des énergies renouvelables dès 2002 avec le California Renewables Portfolio Standard. L’agenda de ce programme imposait aux fournisseurs d’électricité d’atteindre les 33 % de renouvelables en 2020. Depuis, d’autres programmes de soutien aux énergies renouvelables ont suivi comme la California Solar Initiative. Plus récemment, en 2018, alors qu’elle comptait déjà 44 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique, la Californie s’est fixé l’objectif d’atteindre le 100 % renouvelable dès 2045.
Pour l’atteindre, la Californie se lance désormais dans l’éolien offshore. Jusqu’ici, l’État ne comptait aucun site éolien en mer, la faute à un océan Pacifique trop profond. Mais avec le développement de l’éolien flottant, la Californie s’est fixée un objectif ambitieux : atteindre les 5 GW d’éolien en mer dès 2030. Un parc de 2 GW a déjà été attribué en décembre 2022 à Ocean Winds, coentreprise d’Engie et EDP Renewables. Côté infrastructures de transport d’électricité, la Californie a du pain sur la planche. La quantité d’électricité produite à partir des installations photovoltaïques est telle que les infrastructures de transport et de stockage ne sont pas toujours suffisantes. Ainsi, le nombre de délestages est en hausse constante depuis 2019. En 2022, ce sont près de 2,4 millions de MWh d’électricité qui ont été délestés, dont 95 % issus du photovoltaïque.
À lire aussi Californie : l’installation d’une batterie et de panneaux solaires, obligatoire dans les nouveaux commercesDes incertitudes sur l’hydroélectricité
Historiquement, l’hydroélectricité a toujours joué un rôle important dans la production d’électricité dans l’Ouest américain, et en particulier en Californie. Cette année, le niveau global des retenues des barrages hydroélectriques est très élevé, permettant à l’hydroélectricité de jouer un rôle majeur dans le mix électrique de l’État. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. En 2021, d’importantes sécheresses ont eu un impact significatif sur la production hydroélectrique. Le barrage d’Orroville est un exemple flagrant de cette situation. La retenue est quasiment à son niveau maximal, atteint pour la dernière fois en 2019. L’année dernière, si le niveau du réservoir est resté exceptionnellement haut tout au long de l’année, les chiffres de l’année 2021 ont été beaucoup plus inquiétants. Sur le long terme, cette situation pourrait être un frein à la décarbonation du mix électrique californien. Il serait alors nécessaire de mettre en place des solutions de compensation pour les années les plus sèches.
Commentaires
Il faut garder à l'esprit que le sud de la Californie se trouve aux mêmes latitudes que le Maghreb, ce qui justifie d'autant plus l'énergie solaire par une moindre différence de production entre l'été et l'hiver. Par contre, je m'étonne du "creux" de la demande sur le midi pour un mois de mai. La pilotabilité de la demande doit y être peut optimisée, et c'est à mon humble avis une piste prioritaire pour le développement des enr.
Je ne comprends pas le titre de l'article : les courbes montrent que la capacité à couvrir la consommation avec de l'électricité renouvelable, stockage inclus, n'a été effective que de 9h30 à 17h00. C'est déjà très bien certes, mais c'est loin de couvrir la demande sur une journée complète. Les pics de consommation de 7h00 et 20h30 sont très loin d'être couverts. Donc non, clairement, le titre de l'article est fallacieux.
Le graphique ne présente qu'une seule journée, le 20 mai, où la production EnR a très largement dépassé la demande pendant la journée.
Pendant les pics du matin et du soir, 50 à 70% étaient couverts par les EnR. C'est déjà ça.
Le texte de l'article précise bien "5h par jour" et "maximum 7,58h"
Une vraie analyse aurait montré une courbe moyenne, minimum l'été et l'hiver...
Donc ils ne sont pas encore à 100%, c'est sûr, mais on voit bien qu'avec plus de stockage ils vont y arriver bien avant qu'EdF réussisse à construire un EPR2
En 2002, la Californie décide d'investir dans les renouvelables et ils s'approchent aujourd'hui du 100% renouvelables
En 2003, EDF décide d'investir dans l'EPR et... rien, toujours pas terminé, 0kWh produit
Cherchez l'erreur
Tout l'argent gaspillé par macron dans le nucléaire ne produira strictement rien avant 15 à 20 ans
"En 2002, la Californie décide d’investir dans les renouvelables et ils s’approchent aujourd’hui du 100% renouvelables"
Euh carrément pas non ....
En 2023 en Californie:
- 8.53% (21 Twh) était produit par l'éolien
- 16.85% (41,3 Twh) était produit par le solaire
- 10% par l'hydro (24.4 Twh)
Cela représente un gros 1/3 (35.38%) du total.
on est gentil, et on ajoute la biomasse + géothermie ce qui fait 40% du total.
Perso entre 40% et 100%, je vois une différence notable.
Mais quand on compte comme un écolo, 40% et 100%, c'est presque la même chose, hein 430 mpr ?
https://www.revolution-energetique.com/100-renouvelables-la-californie-la-t-elle-vraiment-atteint-sur-plusieurs-semaines/
La Californie atteint ponctuellement le 100% ENR déjà aujourd'hui et vise le 100% renouvelables en 2045
Nous, en 2045, on n'aura même pas terminé le 1er EPR2 et il faut prier pour qu'il ne tombe pas en panne pendant 1 an comme à taishan
En 2002, la France avait quasiment achevée (brillamment) son programme nucléaire qui nous nourrit depuis d'une électricité peu chère et, par chance, décarbonnée.
.
En 2002, la Californie avait 20ans d'avance sur l'Europe et la crise que nous venons de traverser...
https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/2000–2001_California_electricity_crisis?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
Aujourd'hui, si on se referre à Electricity Maps, https://app.electricitymaps.com/zone/US-CAL-CISO?aggregated=true , La situation de la Californie n'est pas très glorieuse, je dirais comparable à l'Italie... Un peu d'éolien, pas mal de solaire (20GW comparable à la France) et beaucoup (trop !) de gaz et d'importations, soit 5x plus de CO2 que chez nous. Une sous production chronique (délestage tournant encore, en 2020). Pour un Etat aussi avancé techniquement (Tesla, Silicon Valley, ...), honnêtement, peu mieux faire. Du côté moral aussi (Affaire Enron cité ci-dessus...). Bref, je ne souhaite pas qu'on suive ce modèle.
En France, Sarkosy a poussé la concurrence partout y compris dans l'électricité, la gauche + écolo ont tout fait pour détruire notre système électrique basé sur le nucléaire et EDF, en érigeant l'Allemagne comme le modèle à suivre, et y sont presque parvenus. (L'herbe est toujours plus verte chez les voisins...) Macron, dans l'élan, a fermé FessenHeim, vendu les turbines Arabelle..., avant de faire volteface. Je dirais presque heureusement que les centrales ont eu un problème générique pour réveiller les consciences: le courant électrique est quelque chose de vital, et donc ne doit pas être confié ni à des idéalistes ni au marché que personne ne contrôle, à part des opportunistes sans âmes et toujours plus avides de profits. Le problème n'en reste pas moins un immense gâchis qu'on tente de planquer sous le tapis à coût de dizaine de milliards, qu'il faudra bien payer un jour, et ceux là risquent de faire plus mal à nos enfants que les déchets nucléaires. Le climat aussi nous rappelle à l'ordre, pour l'instant encore doucement, mais il va finir par perdre patience, pas besoin d'être devin une fois qu'on commence à comprendre les conséquences de notre consommation effrénée d'énergie carbonée et polluante.
Les Japonais croyaient aussi que le nucléaire, c'était pas cher
Sans milliards d'argent public, aucun réacteur ne sera plus jamais construit nulle part dans le monde
EDF a un mal de chien à trouver des investisseurs prêts à risquer leur billes dans un réacteur. Si vous étiez cohérent, vous devriez les aider et investir votre argent : si 11 millions de français mettent 1000€ chacun, et si EDF arrive à construire 1 EPR, vous toucherez peut-être des dividendes dans 15 à 20 ans, sauf retard ou panne pendant 1 an comme à Taishan.
Prévoyez de doubler, tripler voire sextupler la mise si jamais...
Même les américains ferment 23 réacteurs en AVANCE alors qu’ils sont autorisés à fonctionner jusqu’à 80 ans.
Le nucléaire est hors de prix et c'est pourquoi il s'écroule partout, Sauf dans les dictatures pour la bombe et en France par dogmatisme
Je ne vois absolument pas quelles données dans l'article et dans les courbes de production quotidiennes fournies, ce qui vous permet de dire que la Californie s'approche du 100 % renouvelable... Expliquez-nous précisément SVP.
https://www.revolution-energetique.com/100-renouvelables-la-californie-la-t-elle-vraiment-atteint-sur-plusieurs-semaines/
L'article founit clairement la reponse à la question : c'est (hélas) NON, pas encore, comme je l'ai analysé plus haut.
Si vous regardez bien le croquis, ce ne sont pas les éoliennes qui ont majoritairement produit l'électricité en Californie mais le solaire PV. D’ailleurs, en dehors de la Californie, bien que les éoliennes soient un bon candidat pour faire de l’ENR en hiver, c’est surtout le PV qui aidera tout le monde sur l’année. En regardant moins loin et un pays peu ensoleillé, la Hollande fait encore mieux et, là-aussi, avec du PV. Ainsi le 12 mai, selon Electricity Maps, ce pays produisait 91 % de son électricité à 14h. Et entre le 9 mai et le 14 mai, il a produit, sur 24 h, plus de 50 % de son mix en PV et même 58 % le 12 mai. Les délestages de production PV ou éoliennes vont augmenter fortement. Pas grave, avec le prix des batteries géantes qui baisse – elles jouent déjà un rôle important en Californie, l’économie et des entreprises dédiées feront le reste pour continuer à sortir des énergies polluantes. J’ai hâte de voir, probablement dans moins d’un mois, la Hollande produire plus de 100 % de son élec en PV et la vendre à ses voisins.
La vendre?
Que nenni... Ils vont nous payer pour qu'on la déleste de son trop plein. Hé oui, parce qu'au moment où elle atteindra pendant quelques minutes le saint graal des 100%, la belgique et l'Allemagne seront elles-même en surproduction ...
En 2023, 76% de l'électricité produite en Hollande était d'origine fossile....
"J’ai hâte de voir, probablement dans moins d’un mois, la Hollande produire plus de 100 % de son élec en PV et la vendre à ses voisins."
Dernière semaine de Mai, on était encore à 60% d'électricité d'origine fossile en Hollande d'après Energy charts, donc ne soyez pas trop optimiste....
En 2023, 50% de l'élec néerlandaise "seulement" était produite par les fossiles. Absolument pas 76%§!
D'après le site energy charts, c'est bien 76% !!
Et vous, c'est quoi vos sources ?
Energy Charts utilise uniquement Entso E qui ne fait pas toutes les remontées pour les Pays Bas. Problème assez connu.
Pour les Pays Bas regardez Ember ou ElectricityMap. Pour Ember c'est un peu moins de 49% de la prod élec en fossiles, pour ElectricityMap c'est 44%.
Et c'est surtout en baisse très très rapide
C'est totalement aberrant... Les délestages se multiplient alors pourquoi continuer à polluer le paysage avec des éoliennes ?
Cela ne peut rationnellement s'expliquer que par la volonté de satisfaire des intérêts occultes.
Quels intérêts occultes ? L'intérêt financier est plus crédible. Cette électricité inutilisée ne vas pas le rester longtemps. si on installe actuellement des batteries réseau à tours de bras dans le monde,c'est en partie pour utiliser cette énergie "gratuite" pour la revendre en heures de pointe.C'est aussi pour cette raison que l'on envisage de déplacer les heures creuses en France, ou que la STEP de grand maison se met de plus en plus souvent à faire 2 cycles par jour.
Oui les panneaux sont peu chers mais les batteries sont très chères. Il n'y a aucun intérêt économique à subventionner tout ça. Il n'y a pas non plus d'intérêt écologique puisque les batteries ne peuvent qu'attenuer les pointes.
Tout cet argent serait 1000 fois plus efficace s'il était investi dans le nucléaire.
Les batteries ont des prix qui baissent extrêmement rapidement (baisse de 50 % par an actuellement) et elles sont tout aussi utiles au nucléaire qu'au renouvelable ( pour quelles raisons aurait on construit la step de grand maison et les autres). Au niveau mondial les centrales de réserve primaires et secondaire passent rapidement de cycles combinés gaz à des batteries. Pour de nouvelles installations, le solaire + batteries est maintenant moins cher que le charbon dans la majeure partie du monde. Depuis 20 ans le nucléaire à vu sa part chuter de 20 % à 10 %.
Bonjour Karim,
On est dans l'éternel conflit entre la micro-économie et la macro-économie.
A mon échelle privée (micro-économie), mon intérêt personnel égoïste est de diminuer ma facture d'électricité. Dans cet but, j'ai mes propres PV et le résultat à l'année est plutôt intéressant (sauf en hiver) en tombant de 10-11k kwh/an à moins de 7k kwh/an. Et de mon point de vue égoïste, les délestages des producteurs, ce n'est pas mon problème. Pour moi, c'est rentable car je suis de formation technico-scientifique, donc capable de construire mon installation tout seul : amortissement en moins de 10 ans. Si j'avais eu recours à un installateur, ce ne serait absolument pas rentable : ce qui signifie qu'il y a des millions de pigeons en France.
A une échelle globale (macro-économique) c'est effectivement un autre problème. Si les ENRi ne sont pas rentables (suppression SOUHAITABLE du prix garanti ET multiplication des heures à prix négatif), alors les producteurs ne trouveront plus de financeurs pour leurs parcs, et le système global (national ou européen) de production s'effondrera : il n'y aura plus de producteurs , donc plus de production d'électricité.
Et comme nos onduleurs domestiques se synchronisent sur la fréquence du réseau, notre production individuelle s'arrêtera également. TOUT LE MONDE sera dans le noir.
L'éternel conflit entre la micro-économie et la macro-économie : la somme des intérêts individuels n'est pas égale à l'intérêt collectif.
Une solution : multiplier les solutions de stockage du surplus : les batteries , ou la synthèse d'e-combustibles , ou les STEP, ou les anciens réservoirs de gaz naturel en Mer du Nord. Ce qui revient à multiplier les investissements par 3 ou par 5 pour une capacité de production elle-même sur-dimensionnée (donc coûteuse). Dans un plat pays comme les Pays-Bas, j'ai du mal à imaginer des STEP ; mais pour la Norvège et l’Écosse avec leurs montagnes moyennes, c'est jouable.
En conclusion : sur le papier l'option 100% ENRi est techniquement faisable. Mais en terme d'équilibre économique et de compétitivité nationale face à d'autres pays qui ne se posent pas ce genre de questions déontologiques, c'est un véritable casse-tête. Mais les écologistes et l'économie...ça fait 2.
C'est dommage, car économie et écologie ont d'un point de vue étymologique des racines grecques communes.
Mourir de faim parce que "au nom des beaux principes", l'économie de mon pays s'est effondrée et que je me retrouve chômeur, ça me fait une belle jambe !