C’est un signal fort pour la filière naissante du photovoltaïque offshore : l’ADEME vient d’accorder une importante subvention pour le développement et la mise en place d’une centrale solaire flottante de 1 MWc au large de Sète. Si tout va bien, ce démonstrateur pourrait lancer le développement industriel de ce type d’installations en France. 

Il y a à peine plus d’un an, Solarinblue mettait à l’eau Sun’Sète, la première centrale solaire en mer de France. Forte de cette première réussite, la startup a décidé d’aller plus loin et travaille sur un démonstrateur pré-commercial de 1 MWc, destiné à être installé à 2 km au large du port de Sète.  Celui-ci représente une étape indispensable pour l’industrialisation de la technologie.

Ce nouveau démonstrateur, baptisé Méga Sète, bénéficiera des avancées technologiques de la centrale actuelle et sera dimensionné pour pouvoir supporter des vagues de 10 mètres de haut et des vents de 200 km/h. Comme le précédent prototype, Méga Sète sera conçu pour une durée de vie de 30 ans. Pour permettre la réalisation de ce démonstrateur, la startup a reçu le soutien financier de l’ADEME à travers le programme France 2030, pour un montant de 6 millions d’euros. La centrale d’un hectare devrait produire aux alentours de 1 300 MWh/an à partir de la fin 2025.

Associer le photovoltaïque à l’éolien offshore

Les centrales photovoltaïques flottantes sont une des solutions les plus prometteuses pour la décarbonation des installations portuaires ainsi que des territoires insulaires. Le principe du photovoltaïque flottant est d’ailleurs étudié jusqu’en Polynésie française, où la dépendance aux énergies fossiles est importante.

Selon Solariblue ces installations pourraient également être installées au sein des parcs éoliens offshore flottants ou fixes. Particulièrement utilisée sur Terre, comme dans cette centrale chilienne, l’association éolien/solaire permet d’augmenter les capacités de production d’un site et d’en lisser la courbe de production. En mer, cette association devrait être au cœur de CrossWind, un projet de parc hybride de 759 MW qui devrait être installé au large des côtes néerlandaises. Malgré tout, le photovoltaïque en mer suscite encore des interrogations, notamment sur la durée de vie des équipements qui, à proximité de la mer, sont soumis à des contraintes climatiques très fortes. Avec sa technologie, SolarinBlue espère pouvoir intégrer les premiers projets européens d’1 GW d’ici 2030.

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