Les clients ayant souscrit l’option heures pleines (HP)/ heures creuses (HC) sur leur contrat d’électricité pourraient bientôt devoir changer leurs habitudes de consommation. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) propose de modifier les plages d’heures creuses en été, lorsque la production des énergies renouvelables est à son maximum.

Avec l’augmentation des prix de l’électricité, les clients cherchent à faire des économies par tous les moyens. Cela passe par la réduction de leur consommation électrique et par la mise en concurrence des fournisseurs pour bénéficier d’un prix attractif. Lors de la signature du contrat, le consommateur va s’interroger sur son option tarifaire : soit le tarif « base » qui suppose l’application du même prix tout le temps, soit le tarif HP/HC. Ce dernier prévoit un prix plus attractif pendant une plage horaire de 8 heures, généralement entre 22 h 30 et 6 h 30, mais parfois aussi en milieu de journée. Le reste du temps, le tarif sera en revanche un peu plus élevé que le tarif base.

Une option tarifaire critiquée qui pourrait revenir au goût du jour

L’abonnement est aussi plus élevé avec l’option HP/HC. Pour la rentabiliser, il faut donc consommer un maximum d’électricité pendant les heures creuses. Cette offre tarifaire a fait l’objet de vives critiques il y a quelques années, puisqu’il devenait de plus en plus difficile de la rentabiliser. Avec la crise de l’énergie et les besoins de sobriété énergétique, les pouvoirs publics ont incité les consommateurs à changer leurs usages. EDF a ainsi remis au gout du jour son offre Tempo qui prévoit six plages tarifaires réparties tout au long de l’année. S’agissant de l’offre HP/HC, la CRE voudrait la voir modifier, étant entendu que les plages d’heures creuses sont définies exclusivement par le distributeur Enedis, lors de la souscription de l’option.

Les heures creuses mieux placées en été pour profiter de la production des énergies renouvelables

Dans sa consultation publique du 14 décembre 2023 portant sur la structure tarifaire des prochains tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE7), la CRE propose une modification de la plage des heures creuses. Cela permettrait de tenir compte de la production élevée des sources de production d’énergie renouvelable en été.

Pour justifier sa proposition, la CRE rappelle que les heures creuses méridiennes prévues entre 11 h et 14 h ont coïncidé avec des pics de consommation lors de la crise énergétique de l’hiver 2022-2023. Cela a poussé les pouvoirs publics à prendre la décision de supprimer ces heures creuses méridiennes pendant l’hiver. Le dispositif a même été reconduit l’hiver dernier.

La CRE propose donc d’adapter les plages horaires à la nouvelle physionomie du réseau. Pour cela, il est proposé :

  • que les heures creuses mal placées qui pénalisent le réseau soient déplacées pour tous les consommateurs ;
  • que les heures creuses ne soient plus attribuées sur la plage méridienne en hiver, pour les nouveaux clients ;
  • que les heures creuses soient prioritairement placées l’après-midi, en été.
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Une plage d’heures creuses qui pourrait aller jusqu’à 10 heures en été

Ainsi, la CRE envisage de définir deux périodes dans l’année qui auraient chacune des plages horaires différentes. Entre novembre et mars, le placement des heures creuses se ferait soit la nuit, soit entre 14 h et 17 h. Entre avril et octobre, les heures creuses seraient idéalement placées entre 2 h et 6 h et de 11 h à 17 h. La CRE envisage même que les plages des HC puissent excéder 8 h en été pour atteindre 10 h. Un paramètre resterait identique par rapport au dispositif actuel. C’est bien Enedis qui définirait les HC, sans que le client ne puisse avoir son mot à dire. Le choix du distributeur se fait en fonction des particularités locales et n’est pas identique pour tous les consommateurs d’un même territoire.

Cette modification des plages HP/HC ne pourra pas se faire du jour au lendemain, comme le reconnaît la CRE qui précise que cette option tarifaire touche près de la moitié des consommateurs (résidentiels et petits professionnels). Et pour la plupart d’entre eux, les plages horaires n’ont jamais changé sur le contrat. Un véritable accompagnement sera donc nécessaire pour guider les consommateurs sur les nouvelles habitudes à adopter pour tirer profit de leur option.

De plus, il était déjà compliqué pour les clients de s’y retrouver parmi la multitude d’offres proposées par les fournisseurs avec des options tarifaires propres à chaque opérateur, en dehors du tarif base et HP/HC qui restent identiques partout. L’offre HP/HC était jusqu’ici la plus facile à comprendre pour les consommateurs qui souhaitaient optimiser leurs usages pour faire des économies. Espérons que la nouvelle version de cette option tarifaire ne fera pas fuir les potentiels clients et qu’ils seront suffisamment informés de la modification des plages horaires, à chaque changement de saison été/hiver.